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Allemagne bouc émissaire des populistes comme Claude Bartolone

Publié le par Alexandre Anizy

 

Affolés par les résultats catastrophiques d'une politique austéritaire librement choisie, par les affaires d'amoralité publique (DSK, Cahuzac, etc.), la clique socialiste en appelle à une confrontation politique musclée avec l'Allemagne et « l'intransigeance égoïste de Mme Merkel », comme les dictateurs désignent à la vindicte populaire l'ennemi extérieur.

Bien sûr, ils ne croient pas à leurs balivernes : leur discours n'est qu'un leurre pour occuper les esprits, pour gagner du temps dans l'espoir d'une future bienveillance des socio-démocrates allemands après les élections de septembre.

 

Menacés dans leur légitimité et leurs petits privilèges, les socialistes français persistent dans leur pratique populiste en soufflant maintenant sur le feu éteint de l'antigermanisme : prôner une confrontation avec l'Allemagne lorsqu'ils parlent de la réduction des déficits, c'est refuser d'assumer le cap politique présidentiel qu'ils revendiquent par ailleurs ! Et si on se place dans leur logique folle, force est de prédire sans risque que les choses ne s'amélioreront pas : sans croissance et sans augmentation d'impôts, trouver en cinq ans 60 milliards dans les dépenses publiques, « cela veut dire réformer en profondeur l’État, moduler les allocations familiales [adieu le principe d'universalité … NdAA] , cesser de mentir aux Français sur l'âge de la retraite, toucher aux indemnités chômage, à l'assurance-maladie [ … et bonjour la privatisation partielle de la sécurité sociale ! NdAA]. » (Alain Juppé, in le Monde du 28 avril 2013)

 

Que disent les conseillers de l'Elysée sur cet appel à la confrontation ?

« Je ne crois pas que ces questions entrent dans le radar des Français », ou bien « Je ne pense pas que cela ait passé la barrière neuronale du Français ». (in Figaro du 29 avril 2013)

 

A l'Elysée, « il faut voir comme on nous parle ... ».

 

Est-ce vraiment une attitude responsable que d'agiter le leurre dangereux de l'antigermanisme, pour du côté de l'exécutif gagner du temps pour courir après une chimère, pour du côté parlementaire, détourner les esprits quand les Claude Bartolone(¹) et consorts s'apprêtent à escamoter un projet de loi pour échapper à la publication de leurs patrimoines ?

 

 

Alexandre Anizy

 

(Nos livrels sont en exclusivité sur Amazon)

) : « Un collaborateur de François Hollande lance lui aussi une pique, résumant la visibilité et les critiques récentes de Claude Bartolone à un simple intérêt personnel : faire pression pour ne pas voir son patrimoine rendu public. "Il serait très déstabilisé par les révélations sur son patrimoine", tranche-t-il. » (Delphine Legouté, in le Lab Europe1 27 avril 2013 à 12h54)

Aux Lilas (93), selon le Canard enchaîné, Claude Bartolone est propriétaire d'un magnifique 380 m2 avec vue imprenable sur Paris, estimé à 2 M€ ... what else ? 

 

 

 

Le populisme incantatoire de Hollande

Publié le par Alexandre Anizy

 

Un an après, que reste-t-il des beaux discours du culbuto molletiste Hollande ?

Florange ? Arrêt.

Gandrange ? Pas mieux.

Pétroplus ? Liquidation.

Lutte contre les banksters ? Nada.

Réforme fiscale ? Avoir Piketty (pauvre de lui !) dans son staff n'était qu'un leurre.

TVA sociale ? Vous l'avez eue sans l'avoir demandée.

La fameuse taxe à 75 % ? Enfumage.

Amnistie sociale ? L'exécutif (et ses relais parlementaires) se déculotte aujourd'hui.

 

Vous pensez que les pires horreurs politiciennes sont maintenant derrière vous ?

Alors vous aurez encore bien des surprises … forcément décevantes.

 

Il nous faut donc qualifier la pratique du culbuto molletiste Hollande. Comment nommer un politique qui vend un programme fondé sur l'idée d'une meilleure justice sociale, d'une lutte impitoyable contre l'ennemi (la Finance), enfin tout ce qui permet d'attirer les voix populaires sur son bulletin de vote, mais sans rien appliquer quand il arrive dans les palais du pouvoir ?

Populisme, dans son principe, incantatoire dans sa finalité.

Car contrairement à ce que nous lisons partout, le culbuto molletiste Hollande a bien un cap.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 

Tristan Bernard : aux abois

Publié le par Alexandre Anizy

 

Nous ne sommes ni nostalgique des auteurs du temps jadis ni fanatique des littérateurs de l'époque moderne : seuls le style et le propos retiennent notre attention. Avec Tristan Bernard, qui avait toute la sale réputation pour nous décourager, puisque l'histoire le conserva comme un théâtreux aux mots faciles, nous eûmes l'heureuse surprise de découvrir un texte, aux abois (poche, février 2013, 190 pages, 6,10 €), dont certains écrivaillons devraient s'inspirer pour sortir de leur nombrilisme obscène.

 

Dans ce récit, Paul Duméry relate d'une écriture simple, neutre, les circonstances de son meurtre et sa cavale. Avant que de comparaitre aux assises :

« Demain je passe un examen. On va me dire si je suis reçu assassin. »

L'auteur n'a pas résisté à la tentation d'un bon mot.

 

Dans la postface, Olivier Barrot dit que pour Tristan Bernard ce personnage constitue « sa plus stupéfiante création romanesque, (…) frère aîné du Meursault de L'étranger. » C'est vous dire qu'on est en mauvaise compagnie de haut vol.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

Le Point et Liquidations à la grecque de Petros Markaris

Publié le par Alexandre Anizy

 

A l'automne 2012, les éditions du Seuil publiait un polar de Petros Markaris, titré Liquidations à la grecque (disponible en livrel), en utilisant comme vecteur de la communication commerciale le naufrage économique de ce pays sous la coupe des sbires incompétents de la troïka libérale.

Si la mercatique est habile, elle ne peut qu'aboutir à l'insatisfaction des lecteurs qui prendraient les papiers journalistiques de promotions pour des articles d'information littéraire.

 

Ne parlons pas de la critique (« au-delà de ses partis pris et de son manque endémique de sérieux, c'est son absence désespérante de talent », Pierre Jourde cité par Aude Lancelin - in Marianne du 20 avril 2013), puisque ce n'est plus que « pipolisation du discours, panurgisme assumé, raréfaction de la critique négative », selon la même Lancelin, dont nous saluons les efforts pour sortir du marigot germanopratin, bien qu'elle soit lucide sur le « degré de corruption désormais presque complet de l'appareil à produire, à vanter et à consommer le livre ».

 

Vous n'apprendrez donc rien sur la déchéance économique de la Grèce sous l'ère des 2 familles qui représentent la caste oligarchique, mais un peu des conséquences funestes de la médecine libérale prodiguée au malade. Pas de quoi tambouriner sur un "polar social grec".

Mais une fois l'arnaque mercatique mise de côté, on peut reconnaître que la lecture de ce rompol est agréable (intrigue suffisante, personnages bien caractérisés, texte soigné – avec un léger excès de dialogue). Pour autant, ce livre méritait-il le prix du Polar européen 2013 créé par l'hebdomadaire le Point ? (La pensée brumeuse de Franz-Olivier Giesbert aurait-elle atteint le jury par capillarité ?) Non, mais il y a une telle flopée de prix qu'il devient difficile d'être original... Et on en revient au jugement sans appel d'Aude Lancelin.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

Pourquoi avoir choisi l'incompétente Christine Lagarde en juin 2007 ?

Publié le par Alexandre Anizy

 

En juin 2007, l'incompétente Christine Lagarde débarquait à Bercy : a priori ni sa formation (droit), ni son expérience professionnelle (avocat) ne peuvent expliquer ce choix présidentiel.

A peine installée, le ministre de l’Économie Christine Lagarde faisait emprunter à l’État la voie (ô combien calamiteuse !) de l'arbitrage dans l'affaire Tapie. Au cours de cette procédure, elle fera d'autres choix, notamment juridiques, ô combien discutables.

Et discutés.

 

C'est pourquoi depuis la décision en faveur de Tapie nous nous sommes interrogés : et si l'incompétente Christine Lagarde n'avait été parachutée que pour son auréole d'avocat ?

 

Car comment peut-on penser qu'une juriste ignore, ou méconnaît, ou interprète faussement la loi ?

Il n'y a qu'un gouvernement sôôcialiste pour choisir (à son insu, bien entendu...) un fraudeur fiscal comme ministre du Budget, notamment en charge de la lutte contre l'évasion fiscal !

 

Mai 2013 : Christine Lagarde sera auditionnée par la Cour de Justice de la République. D'aucuns écrivent que la mise en examen semble inéluctable...

 

Soyez rassurés, braves gens : ces gens-là se connaissent bien et ne s'incarcèrent que rarement.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 

Les premiers polars de Catherine Simon

Publié le par Alexandre Anizy

 

Dans le baiser sans moustache (Gallimard Série Noire n° 2488, 1998, 212 pages), Catherine Simon créait un personnage d'enquêteuse atypique, Emna Aït Saada, et racontait en filigrane la guerre civile larvée en Algérie dans les années 90. Intéressant.

 

Dans du pain et des roses (l'aube noire, juin 2004, 217 pages, 9 €), nous retrouvions le docteur Emna à Lyon, en congrès et visite privée. On découvrait que rien n'arrête la curiosité de l'universitaire...

Dans ce deuxième roman, le style de l'auteur s'est bonifié, mais nous restons dubitatif sur la pertinence du chapitre 12.

 

Le 3ème polar est indisponible : c'est dommage, parce que Catherine Simon mérite notre attention.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 

Izner sang dessus dessous

Publié le par Alexandre Anizy

 

Sang dessus dessous est le premier roman policier de Claude Izner (pseudonyme de 2 sœurs), dont le héros Milo Jassy exerce la profession de bouquiniste sur les quais de Seine (les auteurs savent de quoi elles parlent).

 

Le style est plaisant et c'est bigrement bien fichu.

On devine la raison du succès des aventures de Victor Legris.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

Marcela Iacub est bien de gauche, et on s'en branle avec Michéa (I)

Publié le par Alexandre Anizy

 

Marcela Iacub est une fille de bourgeois argentins qui ont supporté les saloperies des militaires, qui mena à bien ses études de droit en un temps record, puis qui fuit parents et pays pour à nouveau réussir un parcours ultrarapide dans le milieu de la recherche française (elle est si brillante, n'est-ce pas ?).

 

Dans ces écrits, rien n'arrête cette femme soi-disant libre dont l'esprit iconoclaste impressionne, en bien ou en mal peu importe, puisque l'essentiel est d'atteindre la renommée. Prenons un exemple : la prostitution devrait être un échange marchand licite si les deux parties sont librement consentantes, of course.

 

C'est un fait : Marcela Iacub est une libérale pure et dure. Comme Pierre Bergé qui suit la même logique lorsqu'il parle de la gestation pour autrui (GPA) :

« Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence ? ».

Or chacun sait que Pierre Bergé, qui le clame toujours haut et fort, est de gauche.

Donc Marcela Iacub est bien de gauche.

 

Et on s'en branle avec Michéa. (à suivre)

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 

Addendum 31 mars 2013

 

Dans sa chronique hebdomadaire à Libération (samedi 30 mars), vous trouverez une belle démonstration du système iacubien, i.e. de sa méthode. Ce jour-là, elle ne désapprouvait pas le langage ordurier des politiciens, car « cette effervescence devrait être perçue comme un signe du renforcement du régime démocratique ». Mais elle ne manquait pas de donner un gage à la pensée dominante : « Pour moi, le langage emprunté par Jean-Luc Mélenchon à propos du penser en français fait de cet individu un homme politique inacceptable. »

Hé, Marcela ! Nous on sait bien que vous êtes une bonne petite, à défaut d'être une gagneuse.

 


Argent brûlé de l'argentin Ricardo Piglia

Publié le par Alexandre Anizy

 

C'est le bouche à oreille qui nous a conduit à l'écrivain argentin Ricardo Piglia, et non pas le travail mercatique de son éditeur pour son dernier livre sorti en janvier 2013. Pour une raison pratique, nous optâmes pour le livrel de Argent brûlé (Zulma, epub de 2013, à 9,99 €)¹.

 

Piglia raconte sans fioriture le braquage d'un convoyeur dans le Buenos Aires de septembre 1965, la cavale et le Fort Chabrol sanglant à Montevideo, deux mois plus tard. Mais parce qu'il a sérieusement étudié cet épisode du banditisme argentin (rencontres des témoins, accès aux dossiers policiers de l'enquête, lectures des récits de presse, etc.), il nous livre mieux qu'un polar exaltant, car il s'attache à révéler la décomposition des milieux politiques et policiers de son pays.

« Malito, le chef, avait pensé à tout : il avait établi les contacts avec les politiques et les flics qui lui avaient passé les infos, les plans dans les moindres détails avec les noms de ceux à qui on devrait remettre la moitié du paquet. Cela faisait beaucoup de gens sur cette affaire, mais Malito pensait qu'avec dix ou douze heures d'avance, on pourrait tous les planter et filer avec le flouze en Uruguay. »

Funeste choix donc, car la traque sera impitoyable.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

(¹) : Piglia met en exergue une citation de Bertolt Brecht, furieusement d'actualité : « Il y a pire que braquer une banque : en fonder une. »

 

 

Sermonner Jérôme Ferrari

Publié le par Alexandre Anizy

 

Nom de Dieu ! Quel ennui ! Le sermon sur la chute de Rome (Actes Sud, 2012, livrel – trop cher... soit dit en passant), comme ceux du curé de campagne de notre jeunesse, a bien failli nous endormir à plusieurs reprises. Pourtant, compte tenu de sa profession d'enseignant, Jérôme Ferrari ne peut pas ignorer que savoir écrire et savoir bâtir ne suffisent pas à l'intellectuel pour devenir romancier.

 

Modeste philosophe sorbonnard, Ferrari a plombé une histoire banale avec un coffrage augustinien dont on peut discuter la pertinence, rendant pénible la lecture puisqu'il consacre son énergie à lier les pans épars de son architectonique au lieu de muscler la psychologie des personnages, comme dirait Aimé Jacquet.

 

L'incipit aurait dû nous alerter de la confusion :

« Comme témoignage des origines – comme témoignage de la fin, il y aurait donc cette photo, prise pendant l'été 1918, que Marcel Antonetti s'est obstiné à regarder en vain toute sa vie pour y déchiffrer l'énigme de l'absence. »

Peut-on comprendre un auteur qui ne ferme pas sa parenthèse ? ¹

 

Ce livre ayant obtenu le prix Goncourt, on s'interroge sur la qualité de ses concurrents, ou sur la nature d'un éventuel deal dans le petit monde de l'édition.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

(¹) : dans le Grévisse – le bon usage (12ème édition refondue par André Goosse, mars 1986, 1768 pages), on lit au § 134 :

« Si, à l'endroit où se place la parenthèse encadrée de tirets, la phrase demande une virgule, celle-ci se met, logiquement, après le second tiret : voir ci-dessus l'ex. de Tournier ["Parce que c'était mardi – ainsi le voulait son emploi du temps -, Robinson ce matin-là glanait …"]. Mais [s'] il est assez fréquent que la virgule soit mise avant le second tiret, il est rare qu'elle soit devant le premier tiret ... » (p.187)