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Le comédien de la morale Jacques Julliard replonge vite

Publié le par Alexandre Anizy

Décidément, durant la quinzaine passée, l'oligarchie et ses chiens de garde ont été secoués au point de tomber les masques ( lire les 3 notes précédentes relatives à Christophe Barbier, Denis Olivennes et Alain Minc ). Mais la dernière livraison de Jacques Julliard le comédien de la morale n'est pas une surprise.


En effet, dans notre note du 22 septembre 2009

( http://www.alexandreanizy.com/article-36363783.html ),

nous dénoncions le rôle néfaste de cet intellectuel obscène, qui se plaçait une nouvelle fois dans les habits d'une "autre gauche" pour mieux polluer les esprits, comme il l'a toujours fait (combien de deniers pour ce job ?). Rappelons ici l'essentiel de son discours en août 2009 :


« C’est l’idée même de ce capitalisme hors sol, hors production, fondé exclusivement sur la spéculation, qu’il faut déraciner, expulser des cerveaux formatés par le bourrage de crâne ultralibéral. »

Diantre ! Quelle radicalité chez ce rad-soc !

Comment faire ?

« (…) la nationalisation du crédit, la taxation à 95 % des très hauts salaires ou leur plafonnement. Et surtout la régularisation du crédit. »

Comme toujours, des mesures démagogiques sont brandies, que ce soit dans les tribunes de presse ou sur les tréteaux électoraux !



Oui, mais voilà, les marchés, comme ils disent, sont maintenant pressés : foin des subtiles manoeuvres de brouillage des idées ! Puisqu'il faut battre le fer quand il est chaud, la presse quasi unanime distille le même programme politique : union sacrée pour la rigueur.

Et Jacques Julliard, docile et penaud, replonge dans le bain commun à peine 9 mois après son "travail de détournement" :

« La question n'est donc déjà plus de savoir s'il faut ou non faire une politique d'austérité mais bien de concevoir à quelles conditions l'austérité ne débouchera pas sur une catastrophe majeure. »

Donc, que vive la rigueur ! Mais JJ a le blues :

« (…) la France va encore perdre deux ans, s'épuiser dans des luttes sociales infécondes et un grenouillage électoral démoralisant. Je voudrais me tromper. »

On le sent au bord du "putsch légitime", comme le petit bonapartiste médiocre Christophe Barbier ( lire http://www.alexandreanizy.com/article-christophe-barbier-un-petit-bonapartiste-mediocre-50457153.html )




Si Pierre Mendès France était l'icône de la "deuxième gauche", le comédien de la morale Jacques Julliard doit en catimini vénérer Edgar Faure la girouette.


Alexandre Anizy

 

Denis Olivennes le doré se lâche

Publié le par Alexandre Anizy

Décidément, l'élite moisie s'est déchaînée cette semaine : après la manipulation d'Alain Minc, après le "coming out" du petit bonapartiste médiocre Christophe Barbier, raillons aujourd'hui l'élitisme de Denis Olivennes le doré (lire http://www.alexandreanizy.com/article-36450987.html).


Encore un que l'étiolement (c'est un euphémisme) de l'Europe technocratique a bouleversé : on savait que Denis Olivennes était un Gracques 40, on découvre maintenant qu'il n'est pas un crack.


En effet, c'est manquer de jugement quand on affirme comme lui que « paradoxalement, le plus européen des responsables et le plus responsable des Européens, c'est Jean-Claude Trichet [l'euro imperator, ndAA]. », car si Trichet a le sens des responsabilités, il faut convenir à la lueur de son expérience au Crédit Lyonnais

( lire http://www.alexandreanizy.com/article-7024151.html )

que l'interprétation qu'il en a ressemble à celle d'une certaine Georgina Dufoix (dans l'affaire du sang contaminé, ce ministre déclara pour sa défense : « je suis responsable, mais pas coupable »).


On ne fait pas l'Histoire avec des gens aussi valeureux.


Pourtant, Olivennes insiste dans son éditorial (1) : « (…) quand il y a, dans le dispositif européen, des institutions supranationales et puissantes – fédérales en quelque sorte – dirigées par des hommes courageux, cela marche. »

Qui sont ces "hommes courageux" ? Une caste technocratique qui n'a jamais reçu la légitimité du peuple.

L'élite moisie d'aujourd'hui nous rappelle celle des années 1930, que les régimes autoritaires – i.e. non démocratiques - n'effrayaient pas.



Alexandre Anizy


(1) : à propos du Nouvel Observateur, dont Olivennes est devenu un des proprétaires : il veut acquérir le journal le Monde. Qui s'assemble se ressemble, n'est-ce pas ?

 

Christophe Barbier un petit bonapartiste médiocre

Publié le par Alexandre Anizy

 

Décidément, l'élite moisie s'est déchaînée cette semaine : après la manipulation d'Alain Minc ( lire http://www.alexandreanizy.com/article-alain-minc-un-parangon-de-l-elite-moisie-50415565.html ), raillons la pensée républicaine de Christophe Barbier, directeur et éditorialiste de l'Express.


Comme d'autres, ce petit monsieur a été bouleversé par le dernier psychodrame bruxellois. Il a compris que la construction technocratique de l'Europe, qu'il soutenait à longueur de colonnes et d'interviews, s'étiole inexorablement. C'est pourquoi, en prenant son courage à deux mains, il lance un appel révélateur dans son magazine.

« Il faut, en Europe, changer de système et de méthode. Cela nécessite un nouveau Traité qui transcende celui de Maastricht, avec sa monnaie unique, trop peu mise au service de l'économie, et sa Banque Centrale, trop obsédée par l'inflation. »

Pauvre petit Barbier, qui professait naguère que le Traité de Lisbonne remettait enfin les institutions européennes en ordre de marche … quelle déconvenue !


Mais l'éditorialiste désemparé sait en son for intérieur que, « traumatisés par le séisme actuel et les duperies d'hier, les peuples ne valideront jamais un tel traité et tout référendum est impossible ; de même, l'alambic des ratifications parlementaires est impraticable, machine à noyer les réformes. »

Alors que faire ?

« Un putsch légitime est donc nécessaire, car il ne s'agit plus de sauver la Grèce d'un déclassement irréversible, il s'agit de nous sauver en sécurisant notre monnaie. »

Affolé par les marchés, Christophe Barbier le républicain (selon le concept du philosophe Jacques Rancière : lire http://www.alexandreanizy.com/article-6704177.html ) révèle enfin sa vraie nature anti-démocratique en prônant cet oxymoron, "putsch légitime", celle d'un petit bonapartiste.


Comme il est un ami de la bergère italienne, il ne rate pas l'occasion de flatter le Président ubiquiste Sarkozy de Nagy Bocsa en l'encourageant à dépasser sa modeste personne pour le plus grand bonheur des peuples européens :

« (…) que Nicolas Sarkozy saisissent l'occasion de mener les débats ! (…) et après avoir été de droit président de l'Europe en 2008, Nicolas Sarkozy peut en devenir président de fait. »

Avec son écharpe rouge, le groupie Christophe Barbier est un Bru(el)ant sans as. Avec Christophe Barbier, petit bonapartiste et médiocre thuriféraire, n'est-elle pas belle, cette élite moisie ?


Alexandre Anizy

 

Alain Minc un parangon de l'élite moisie

Publié le par Alexandre Anizy

Comme nous parlions de l'élite moisie dans une note récente, Alain Minc vient de retenir notre attention par un de ces coups qu'il affectionne. Même si nous avons déjà consacré quelques lignes à ce sinistre personnage, comme

http://www.alexandreanizy.com/article-6418871.html

il nous semble nécessaire de clouer le bec à cet intellectuel malhonnête.


Rappelons tout d'abord que cet écrivassier dispose d'une équipe pour l'assister dans sa tâche. Comme Alexandre Dumas agissait aussi de la sorte, où est le mal ? Quand il franchit ouvertement la ligne jaune : Alain Minc a été condamné pour plagiat par le Tribunal de Grande Instance de Paris le 28 novembre 2001.


Racontons maintenant la dernière performance. Invité de France Info la semaine dernière (les portes des médias n'ont quasiment pas de serrures pour lui), Minc déclare :

« Moi, j'ai un père qui a 102 ans, il a été hospitalisé 15 jours en service de pointe. (…) La collectivité française a dépensé 100.000 euros pour soigner un homme de 102 ans. »

Fort de cet exemple personnel (ah ! ce détail d'ordre privé qui vise à toucher l'auditeur lambda …), il peut balancer son message :

« Et donc, je pense qu'il va falloir s'interroger sur le fait de savoir comment on récupère les dépenses médicales sur les très vieux en ne mettant pas à contribution leur patrimoine quand ils en ont un ou le compte patrimoine de leurs ayants droit. »


Alors, où est la performance ? Dans le prix et la méthode.

Quelque soit la pathologie traitée, une facture d'un tel montant ne pouvait pas être réglée par la Sécurité sociale, puisque la tarification à l'activité (T2A) ne permet pas d'atteindre ce prix.

Interrogé par Libération sur ce sujet, Minc répond :

« Ecoutez, c'était illustratif. Ce montant est sans doute plus élevé que la réalité. (…) Seize jours de service de pointe, ça doit être 20.000 ou 25.000 euros (…). J'ai délibérément pris un chiffre qui frappe ; le montant que j'imaginais qu'on puisse me réclamer. »

Résumons la méthode Minc : dans un débat politique, inventer un chiffre mis en situation pour étayer un argument fallacieux.


Quel est le but politique d'Alain Minc dans cette manipulation ? Attaquer le système d'assurance maladie. Car, après celui des retraites, l'oligarchie voudra démonter celui-là. Leur objectif : protection sociale minimale pour les pauvres et différenciation de l'accès aux soins selon les revenus. Pourquoi ? C'est un marché juteux pour les sociétés d'assurance et autres …

Attendez-vous à subir prochainement un tir d'artillerie médiatique sur ce sujet, car il faut battre le fer quand il est chaud.

Argument fallacieux, disions-nous. Dans son rapport du 22 avril 2010, le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie affirme que le vieillissement de la population française n'est pas la menace majeure pour l'évolution globale des dépenses de l'assurance maladie, puisqu'il ne représente que 10 % de la hausse moyenne annuelle de la consommation de soins et de biens médicaux. En fait, les malades jeunes (moins de 10 ans) coûtent aussi cher que les vieux (85 ans et plus), et le reste à charge est toujours plus élevé pour les vieux.


Nous doutons que l'énarque Minc ignorât les chiffres réels en abordant ce futur champ de bataille. Car sinon, parler doctement en ne sachant pas, n'est-ce pas la première condition pour mériter la fausse qualité d'expert ?



Alexandre Anizy

 

La crise de l'euro Land n'est pas finie

Publié le par Alexandre Anizy

Le plan européen de 750 Milliards d'euros répond momentanément au déchaînement de la spéculation financière, en levant 2 tabous d'importances inégales : la levée mineure est la garantie offerte notamment par l'Allemagne aux emprunteurs en délicatesse avec le marché ; l'achat sans limite par la BCE de dettes publiques sur le marché secondaire constitue la levée majeure, parce qu'elle signifie que les banques engluées dans la dette grecque pourront se défaire de ces actifs pourris (selon les critères du marché). Autrement dit, les spéculateurs sachant désormais qu'il y a un acheteur en dernier ressort dans l'euro land, ils vont pouvoir reprendre les petites affaires et les grandes manoeuvres : « business as usal », comme ils disent.

Ayant été très sollicité dans les médias pour commenter l'événement, l'écono-globish Daniel Cohen usa d'un euphémisme fort imagé : « Parmi les banques, ce sont surtout les banques grecques qui bénéficieront du plan, car le risque de faillite est écarté. Les autres banques de la zone euro seront aussi soulagées. »


A moyen terme, le problème financier de la Grèce n'est pas résolu, car « il est difficile de croire que la Grèce puisse échapper à la restructuration de sa dette », écrit Martin Wolf dans son article "Grèce : pourquoi le plan échouera". A moyen terme, « sans signe de constitution rapide d'Etats-Unis d'Europe, hurlent aujourd'hui les marchés, mais aussi Stiglitz, l'euro ne survivra pas. » martèle le dogmatique Pierre-Antoine Delhommais dans le quotidien vespéral.



En conclusion, nous soulignons l'euphorie des marchés dès l'ouverture lundi matin, parce qu'elle montre concrètement leur satisfaction d'avoir obtenu la garantie du remboursement des dettes des Etats et acquis la certitude d'une purge généralisée en Europe. Autrement dit, on va « pomper la richesse des salariés et des contribuables vers les actionnaires et les financiers », comme le résume bien Thomas Coutrot.



Alexandre Anizy

 

Le parti socialiste (PS) comme à Vichy en juillet 1940

Publié le par Alexandre Anizy

Le Parti Socialiste (PS) a voté le plan de soutien à la Grèce à l'Assemblée Nationale dans la nuit du 3 au 4 mai. En se pinçant le nez, ils ont fini par signer l'inacceptable : la soumission aux forces dominantes est leur valeur primaire. (François Hollande le culbuto mollétiste aurait beaucoup oeuvré pour cette ignominie)

Comme le ministre du Budget François Baroin tenait à « rendre hommage au groupe socialiste », Henri Emmanuelli (un ancien banquier), à qui nous décernons sans hésitation le pompon de l'hypocrisie, déclarait alors : « Nous n'avons pas à nous féliciter les uns les autres, car j'ai le sentiment que nous n'avons pas beaucoup le choix. (…) [mais] quand on va au secours de quelqu'un, on n'en profite pas pour faire des affaires. »


Parce que ces gens-là (les élus socialistes) n'ont plus aucune boussole - ni idéologie ni valeurs (le paradoxe veut que ceux qui se gargarisent des mots "valeurs", "principes", "éthique", "morale", etc …, comme Martine Aubry avec son concept importé de "société du care", en sont généralement dénués) -, ils nous font penser aux élus apeurés qui votèrent les pleins pouvoirs à Pétain en juillet 1940 :

« Mais c'est de la gauche socialiste qu'arrive, le 6, le ralliement le plus spectaculaire [au coup de force politique de Laval, ndAA] (…). Quoi qu'il en soit, le ralliement de Spinasse, collaborateur direct, ami de Léon Blum, est spectaculaire, efficace aussi (…) Il ne faut pas oublier, en effet, que deux ministres socialistes, Albert Rivière, député de la Creuse, et André Février, ancien président du groupe parlementaire socialiste en 1936, font, depuis le 16 juin, partie du gouvernement Pétain et qu'ils y sont entrés avec l'accord de Léon Blum. » (page 68-69, Henri Amouroux, la grande histoire des Français sous l'occupation, tome 2, « quarante millions de pétainistes », Robert Laffont, 4ème trimestre 1977, 573 pages, 125 FRF)


D'aucuns mettront notre propos sur le compte de l'exagération ou d'un anti-socialisme primaire …

A ceux-là, nous rappelons la déclaration de Nicolas Dupont-Aignan, faite le 5 mai : « Il faut sortir de l'euro dans le calme et dans l'ordre. » parce que « l'euro nous tue à petit feu »; la volonté actuelle de conserver l'euro renvoie à la politique monétaire « de Laval de l'entre-deux guerres » [priorité à la défense de la monnaie pour rétablir la compétitivité de la France]

Les élites moisies en sont là.


Alexandre Anizy

 

Pas de Solidarité nationale en Grèce

Publié le par Alexandre Anizy

Dans tous les pays, dès que les difficultés économiques surgissent, l'oligarchie via la classe politique et ses moyens de communication entonne aussitôt l'air de la solidarité nationale, condition sine qua none du retour à une meilleure fortune.


Qu'en est-il pour la Grèce ?

Selon le New York Times, les Grecs financièrement aisés volent au fisc 20 Milliards d'euros par an. Selon le Telegraph, des transferts de fonds ont été enregistrés depuis le début de l'année entre les banques grecques et des banques internationales comme HSBC et la Société Générale : 5 Milliards d'euros en janvier, 3 Milliards en février, et 6 Milliards en mars selon d'autres sources. Leurs destinations ? La Suisse d'abord, la Grande-Bretagne, Chypre, etc … Pour rire un peu, les citoyens grecs devraient demander aux familles Caramanlis et Papandréou, par exemple, où se trouvent leurs actifs.


Et en France ? N'ayez pas d'illusions: c'est la même "Saladarité grecque" !



Alexandre Anizy


 

Mettre hors d'état de nuire les agences de notation

Publié le par Alexandre Anizy

A travers le cas de l'agent examinateur Moritz Kraemer (Responsable Europe de la notation des pays chez Standard & Poor's), nous avons déjà révélé la logique débile qui justifie les notes de son agence. Voir les articles suivants :

http://www.alexandreanizy.com/article-27525105.html

et

http://www.alexandreanizy.com/article-mauvaise-note-pour-moritz-kraemer-de-standard-poor-s-44167373.html


Aujourd'hui, nous montrons l'incompétence – c'est un euphémisme – des mêmes agences à travers le cas Abacus 2007-AC1, le portefeuille de titres de créances variées (CDO, collaterized debt obligations) qui vaut quelques soucis passagers, car au bout du compte, ils n'écoperont d'aucune sanction puisque toutes les précautions juridiques ont été prises, à la Banque Goldman Sachs.

Rappelons les faits. Le propriétaire d'un fonds spéculatif, John Paulson, qui veut miser en Bourse sur la baisse d'un titre, demande à Goldman Sachs de créer, avec l'aide du cabinet "structureur" ACA Capital, et placer un CDO : ce sera Abacus 2007-AC1, présenté le 26 février 2007. Ce CDO reposait sur 90 titres adossés à des prêts immobiliers dits "subprime" ou "midprime", référencés par un organisme légal, le Cusip, dont les données sont accessibles au milieu financier.

« L'information est disponible, mais chaque titre subprime est rédigé sur 50 à 60 pages et souvent différemment selon les juristes. Il eût fallu mobiliser du personnel adéquat pour éplucher les 5.700 pages du dérivé de dette Abacus. » Rama Cont, directeur du Centre d'ingénierie financière de l'université Columbia.

Si on prend le premier paquet titrisé de la liste Abacus (numéro 00075QAM4), il avait obtenu la note BBB chez Standard & Poors et Fitch, la note Baa2 chez Moody's, soit des notes juste au-dessus du niveau spéculatif. Ceux qui le voulait pouvait découvrir que c'était un actif pourri, puisqu'en février 2007, au moment où Goldman Sachs le présente, il a déjà perdu plus de 76 millions de dollars, soit un niveau extraordinaire d'insolvabilité des emprunteurs (7,05 %) atteint en 6 mois ! Malgré cette performance dans la pourriture, la note BBB ne sera pas modifiée.

Et maintenant le tour de magie de 2 agences de notation (Moody's et Standard & Poor's) : des titres notés BBB ou pire, synthétisés dans Abacus 2007-AC1, obtiendront le fameux AAA, indispensable sésame pour une émission sur le marché. Pourquoi ? C'est un mystère.

Pire ! Selon l'expert, ces dites obligations n'étant en fait que des produits dérivés d'obligations de dettes n'auraient jamais dû être notées !


Rappelons encore que ces mêmes agences de notation accordaient le fameux AAA pour Enron, Freddie Mac, Fannie Mae, à la veille de leurs effondrements.

Et ce sont des zozos de cet acabit qui allument les feux de la spéculation boursière contre la Grèce, le Portugal (1), etc …


Ces agences de notation opaques sont de véritables fléaux, que le gouvernement français devrait sans délai mettre hors d'état de nuire parce que, comme l'affirmait De Gaulle, la politique de la France ne se décide pas à la corbeille … de Marc Ladreit de Lacharrière par exemple (en dernière analyse, le patron de l'agence de notation Fitch).



Alexandre Anizy

 

(1) : l'agence Moody's a déclaré hier qu'il y avait une « très forte probabilité » pour qu'elle dégrade, « d'ici à trois mois », la note du Portugal d'un ou deux crans … suivant ainsi la dégradation de Standard & Poor's d'il y a huit jours. Le feu est ainsi bien entretenu (voir hier la baisse de l'euro sur les marchés, la chute des Bourses).


P-.S. : dans son éditorial du 5 mai, le Monde, dont la situation financière est calamiteuse, défend les agence de notation. Ne chercher aucun rapport évidemment.

 

Une autre solution pour la Grèce : suspendre le paiement de la dette publique, sortir de l'euro, relocaliser le financement de l'Etat

Publié le par Alexandre Anizy

 

Le problème financier de la Grèce va être momentanément résolu ces jours-ci. Puisque les échéances politiques et l'état de l'opinion en Allemagne comme la fragilité du pouvoir légitime grec étaient connues depuis des mois, l'hypothèse d'un choix délibéré d'une pression extérieure progressive sur le gouvernement de Papandréou, pour obtenir une saignée importante qui ne guérira pas le malade, ne peut pas être écartée. Pour autant, les problèmes économiques et sociaux de la Grèce ne seront pas finis.

A notre avis, une autre stratégie d'économie politique n'a été débattue - sauf erreur de notre part - que de manière fragmentée par les "spécialistes" : c'est pourquoi il nous paraît intéressant d'en présenter un schéma général.


L'Union Allemande va finalement présenter sa "potion magique" complémentée par le FMI, qui obtient ainsi la légitimité de ses futures interventions directes dans les affaires grecques. Si la question de trésorerie est réglée, rien d'autre ne l'est réellement :

« le problème immédiat de la Grèce, ce sont les taux d'intérêt élevés dont elle doit s'acquitter. Lui proposer des liquidités à un taux écrasant, alors que le pays n'a pas accès au marché, ne ferait qu'aggraver son problème de solvabilité. » (Martin Wolf, le Monde du 7 avril 2010)

Il est bon de rappeler que les importants déficits budgétaires dans la zone euro sont des symptômes de la crise et non pas la cause : « Aussi les catastrophes budgétaires actuelles résultent-elles, en définitive, d'un recours à une politique monétaire accommodante [de la BCE, ndAA) mise en oeuvre pour compenser la faible croissance de la demande dans le centre de la zone euro, et, en premier lieu, en Allemagne. » (Martin Wolf)

La réduction budgétaire drastique promise par le gouvernement grec « paraît irréalisable, vu l'absence de politique monétaire et de flexibilité du taux de change » (Martin Wolf) Le FMI, qui est spécialiste en matière de balance des paiements, n'a aucune expertise en matière d'endettement (la Grèce est rongée par son service de la dette) :

« Personne sur les marchés, qui déterminent le destin des pays endettés, ne croit en effet que le Fonds Monétaire International réussira à imposer aux Grecs des conditions politiquement inacceptables ». (Jacques Attali, Express du 18 avril 2010)

En conséquence, la Grèce paiera de plus en plus cher ses emprunts et sera acculée au défaut de paiement, toutes choses égales par ailleurs. C'est pourquoi la solution de suspendre le paiement de la dette publique (voir Charles Wyplosz, le Monde du 28 avril 2010) est le première décision d'un plan de sauvetage alternatif, puisqu'elle aurait permis aux Grecs de négocier sans couteau sur la gorge le rééchelonnement de leur dette, tout en se donnant un peu de temps pour restaurer son budget.

Seulement voilà, les banques europénnes (notamment BNP et Deutsche Bank) sont les gros créanciers de la Grèce : si elles plongent, c'est un nouveau plan de sauvetage en perspective … à moins de laisser à leur sort les mauvaises banques (i.e. celles qui ont prêté à un client déjà surendetté, comme la Grèce). Le lobby bancaire a su se faire entendre, puisque la solution du défaut de paiement a d'emblée été écartée par les gouvernements européens …


Mais une suspension de paiement ne constitue pas en soi un programme d'économie politique : elle donne du temps pour négocier sereinement, tout en empêchant les caisses de l'Etat de se vider. Dans le schéma général d'une autre stratégie d'économie politique, la sortie de l'euro est la deuxième décision, capitale, parce qu'elle donnerait la maîtrise de la politique monétaire et la flexibilité du taux de change (voir Martin Wolf ci-dessus).

Nous n'aborderons pas ici les enjeux d'une sortie de l'euro (voir nos notes économiques sur ce sujet).

Parce que cette deuxième décision est lourde de conséquences, elle doit s'inscrire dans une vaste stratégie économique cohérente.


La troisième décision, c'est la relocalisation de la dette publique, car « pour s'affranchir du pouvoir de bailleurs abusifs, il faut changer de bailleurs. » (Frédéric Lordon, le Monde diplomatique, mai 2010)

Prenons un exemple. Le Japon n'a pas cédé aux sirènes de la mondialisation financière (il en avait les moyens, mais c'est un autre débat) : « Par un compromis typique de la façon japonaise, système bancaire et caisses de retraite ont en effet activement "joué le jeu", c'est à dire orienté massivement les avoirs des ménages vers les titres de la dette publique. » (Frédéric Lordon) C'est ainsi que la dette publique du Japon culmine à 200 points du PIB, quand la Grèce en crise n'est qu'à 130 points …

« (…) emprunter sur les marchés, c'est se soumettre au verdict des marchés. » (Frédéric Lordon) : pour l'avoir oublié (vraiment ?), l'oligarchie grecque (1) va faire payer très cher à "son peuple" les conséquences désastreuses de ses errements politiques.

Précisément, en Grèce, la relocalisation de la dette publique impliquerait le recours à un financement monétaire des déficits.



Ebaucher en quelques lignes, le schéma général d'une autre stratégie d'économie politique montre qu'il est possible de proposer un autre destin au peuple grec.



Alexandre Anizy


(1) : si la situation n'était pas dramatique, on se gausserait de cette curieuse alternance politique entre les familles Caramanlis et Papandréou.

 

Chez Marilynne Robinson

Publié le par Alexandre Anizy

Il nous arrive quelquefois, lorsque nous flânons dans une librairie, de décider abruptement, au vu de la quatrième de couverture et après avoir lu quelques passages pris au hasard, d'acheter le livre d'un auteur dont on ne soupçonnait même pas l'existence. C'est ainsi que nous découvrîmes des auteurs boudés par les médias et le public, à tort mais aussi à raison.


Avec « chez nous » de Marilynne Robinson (Actes Sud, octobre 2009, 446 pages, 23 €), nous fîmes une mauvaise pioche. Impossible de rentrer dans ce roman bourré de dialogues. De plus, le style suranné et un tantinet "british" ne pouvait que nous rebuter :

« Glory monta dans le grenier, les limbes où avaient été reléguées les choses que l'on n'utilisait plus actuellement mais qui n'étaient pas inutiles au sens strict. Si la civilisation devait s'effondrer, par exemple, on se réjouirait peut-être de l'existence de cette réserve de vieilles chaussures et de parapluies tordus, ce patrimoine valant alors mieux que rien, quoiqu'à peine. » (p.134)


Pour avoir le plaisir d'une trouvaille, il faut accepter les rogatons : c'est le prix à payer.



Alexandre Anizy