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ROYAL et HOLLANDE l'offensive continue

Publié le par Alexandre Anizy

Dans l’art d’asphyxier ses opposants, le couple ROYAL – HOLLANDE n’est pas le dernier de la classe. Depuis la défaite royaliste et après une éphémère tentative de croiser le fer avec la responsable de l’échec (i.e. Marie-Ségolène ROYAL) entreprise par Dominique STRAUSS-KAHN, les opposants se sont vite rabattus sur le Premier Secrétaire pour incarner cette non victoire, comme dirait la madone.

De fait, dès le lundi 7 mai, ROYAL gagnait la 1ère manche en ne devenant pas la cible des éléphants. Au Conseil National qui se tenait quelques jours après, elle reprenait la main en proposant une désignation très rapide du candidat socialiste pour 2012 et en précisant qu’il valait mieux que le candidat soit aussi le futur patron du parti.

Une nouvelle initiative du couple royaliste montre que l’étouffement des voix contestataires se poursuit. En effet, François HOLLANDE restait fragilisé par les attaques permanentes des opposants, alors que la campagne électorale bat son plein. Il fallait donc ôter cette épine.

En affirmant qu’il ne comptait pas demander le renouvellement de son mandat de Premier Secrétaire, HOLLANDE vise 2 objectifs : se donner du temps en faisant cesser les attaques personnelles avant le prochain Congrès (novembre 2008) et retirer un argument aux opposants strauss-kahniens en particulier, puisqu’il est ridicule de combattre un Premier Secrétaire qui dit ne plus être sur le futur terrain des manœuvres, comme le dit Stéphane LE FOLL, le directeur de cabinet de François HOLLANDE.

Nous constatons que la courte période suivant la défaite est parfaitement maîtrisée par le couple royaliste.

Alexandre Anizy

Dominique STRAUSS-KAHN et le Rubicon (II)

Publié le par Alexandre Anizy

En admettant que Dominique STRAUSS-KAHN franchisse le Rubicon, il doit préalablement (c’est mieux) choisir entre 2 options. Nous considérons comme acquis le fait qu’il se positionnera au centre, gauche bien entendu : peu importe l’appellation retenue.

Option n° 1

Disposant du nombre suffisant de députés, STRAUSS-KAHN peut créer son groupe parlementaire. Fort de cette tribune nationale, il mène sa stratégie de différenciation par rapport à son ancien parti et à son rival centriste François BAYROU.

Ce scénario est difficile, parce que l’espace politique sera encore réduit, d’une manière ou d’une autre, par le président SARKOZY de NAGY BOCSA. La possibilité d’éliminer BAYROU et la représentante du Parti Socialiste au 1er tour présidentiel est faible mais non nulle.

Option n° 2

La meilleure configuration pour ce scénario est celle où BAYROU n’a pas pu créer son groupe parlementaire pour cause d’effectif insuffisant. Dans ce cas, STRAUSS-KAHN pourrait négocier en position de force son entrée dans le MoDem en apportant ses troupes et ses députés pour constituer le groupe parlementaire.

Si cette option possède un avantage certain par rapport à la précédente, à savoir l’absence d’un concurrent au centre, elle présente un obstacle supplémentaire : il faut éliminer BAYROU dans une compétition interne pour qu’il renonce à être candidat, voire appui STRAUSS-KAHN dans sa campagne. Cette hypothèse de retrait, voire de soutien, est hautement improbable, compte tenu de la personnalité de BAYROU.

Dans ce scénario, l’objectif réaliste serait de prendre le pouvoir dans le MoDem en phagocytant BAYROU, l’obligeant en désespoir de cause soit à se présenter en homme seul soit à la tête d’un groupuscule.

 
Dans tous les cas, le parcours du combattant STRAUSS-KAHN n’est pas sans embûches. Mais à nos yeux, la scission avec ses variantes est la seule voie possible pour être dans l’arène en 2012. 

Alexandre Anizy

Dominique STRAUSS-KAHN et le Rubicon (I)

Publié le par Alexandre Anizy

Le 6mai 2007 à 20 heures, Dominique STRAUSS-KAHN était sur France 2 en direct pour tirer sur le Quartier Général du Parti Socialiste après la défaite royaliste. Il était offensif, ce qui n’est pas courant avec cet « éléphant ». Mais patatras ! Une semaine plus tard, il se plaçait à nouveau dans un schéma défensif, en ayant fait machine arrière à propos du responsable de l’échec électoral.

En effet, pour ne pas déplaire aux militants (ah ! les fameux sondages …), il a positionné François HOLLANDE dans sa ligne de mire et non plus la candidate. Ce changement tactique est-il bien raisonnable ? Non, évidemment. Car qui était le candidat ? Marie-Ségolène ROYAL. Qui a mené politiquement – à défaut de l’avoir dirigée – cette campagne électorale ? Marie-Ségolène ROYAL. Qui donc est le responsable du résultat ? Marie-Ségolène ROYAL. Les subalternes n’ont que des responsabilités secondaires.

Le bon sens a déjà quitté l’équipe de STRAUSS-KAHN le conquistador.

Au Conseil National à la Mutualité, Dominique STRAUSS-KAHN a donc vidé son sac sur un Premier Secrétaire de second plan, quand la madone avait déjà quitté la salle (quelle élégance ! quel respect de ses « petits camarades » !) pour tenir une conférence de presse – trottoir, où elle portait réellement son attaque dans le parti : elle le faisait quand elle le souhaitait et où elle ne risquait aucune contestation immédiate (DSK devrait lire « l’art de la guerre » de SUN-TSE). Sur le chemin de la Dame, on sait être offensif.

Force est de constater que 2 semaines à peine après la défaite, STRAUSS-KAHN en est déjà réduit à commenter les propos de sa rivale qui est bien épaulée par son concubin. Sur l’échiquier socialiste, STRAUSS-KAHN la joue plus KARPOV que FISHER. S’il maintient sa ligne qu’il croit offensive, il arrivera dans 12 ou 18 mois (faisons confiance au concubin et à l’appareil du parti qu’il maîtrise pour bien gérer cette échéance), épuisé par une guerre picrocholine contre des vassaux, tandis que la madone auréolée des sondages et retirée sur son Aventin parviendra quasiment à retrouver une nouvelle virginité politique. La débandade strauss-kahnienne est au bout de cette route : il ne pourra pas prendre le parti pour l’utiliser dans la future bataille présidentielle.

 
Dominique STRAUSS-KAHN peut-il avoir une autre stratégie de conquête élyséenne ? La réponse est oui. Mais elle nécessite une prise de risque.

Si STRAUSS-KAHN n’a pas les clés du Parti Socialiste aujourd’hui, ni même le poids pour imposer une révolution de palais dans le mois à venir, si STRAUSS-KAHN comprend qu’il ne pourra jamais obtenir le pouvoir dans ce Parti Socialiste avec son niveau d’équipement actuel (ressources financières et humaines), il doit alors en tirer la conclusion logique : bâtir un parti à sa disposition pour 2012.

Quand doit-il le créer ? Juste après les élections législatives de juin 2007, une dernière escarmouche brutale contre le Quartier Général lui permettra de rompre en emportant ses troupes. Dans l’art de la scission, STRAUSS-KAHN a un expert (ex trotskiste, c’est pas rien de le dire !) en la personne de Jean-Christophe CAMBADéLIS, qui a déjà compris la décomposition du Parti Socialiste (autre argument prouvant son inutilité pour DSK) en le comparant à un tonneau : « Les planches sont pourries, il ne reste plus que les cercles de fer qui l’entourent. Les cercles représentent les différentes structures du parti (dont les élus), qui ne souhaitent pas de modification mais la défense de leurs intérêts et de leur situation ».

 
Si STRAUSS-KAHN veut être sur le champ de bataille en 2012, avec une armée solide en ordre de marche, il doit, selon nous, emprunter le chemin de la rupture. STRAUSS-KAHN a-t-il les ressources psychologiques pour franchir le Rubicon ? Nous en doutons.

Alexandre Anizy

Bataille idéologique selon Susan GEORGE

Publié le par Alexandre Anizy

En France, avec l’arrivée du président SARKOZY de NAGY BOCSA, on peut dire qu’une bataille idéologique s’est achevée sur une victoire de la droite. Pour Susan GEORGE (voir Libération du 15 mai 2007, page 22), « la mondialisation néolibérale, c’est en dernière analyse la victoire idéologique de ceux que j’appelle les gramsciens de droite parce qu’ils ont compris le concept « d’hégémonie culturelle » forgé par le penseur marxiste Antonio GRAMSCI (…). La classe dominante triomphe lorsqu’elle est arrivée à faire penser les gens comme ils doivent penser. Si l’on arrive à occuper la tête du peuple, nul besoin de coercition : les cœurs, les mains et les votes suivront. »

Aux USA, nous dit Susan GEORGE, bien plus d’un milliard de dollars a été dépensé par des fondations privées pour que la pensée de droite se répande et devienne le « sens commun » des décideurs, des intellectuels, des cadres supérieurs et moyens, des professions libérales, etc.

Dans les années 80, sous l’impulsion de REAGAN et THATCHER, la bataille idéologique faisait rage face à un bloc communiste à la dérive (à titre anecdotique : nous nous souvenons des cours extraordinaires – par la forme - du professeur Alexandre ADLER, qui a bien changé depuis ces temps glorieux). 1989 est l’année de toutes les défaites. Mais il fallait ensuite gagner la bataille des idées pour asseoir pour longtemps l’emprise du capitalisme en mode libéral.

Pour nous, il apparaît clairement que cette guerre idéologique a été remportée parce qu’elle s’appuyait sur des faits objectifs : l’échec concret d’une économie centralement planifiée et l’absence d’une nouvelle doctrine. Néanmoins, la droite a compris que ces 2 conditions favorables n’étaient pas suffisantes pour dominer totalement : il fallait aussi combattre idéologiquement pour assurer politiquement la victoire économique incontestable.

Aujourd’hui en France, même l’opposition ne parle que d’économie de marché (avec sa rustine « sociale » pour faire peuple), d’Europe fédérale ouverte à tous les vents mauvais, de régulation d’une mondialisation incontournable parce que de toute façon bénéfique pour tous. Le bon sens populaire a montré qu’il rejetait cette « pensée - kit », ce qui ne signifiait pas qu’il allait adhérer aux sirènes des démagogues royalistes.

Pour Susan GEORGE, membre du Conseil scientifique d'ATTAC, « il n’y a pas de combat plus urgent que celui de la connaissance, si ce n’est celui de l’unité (…). La connaissance n’est pas un luxe ni le fait d’une quelconque minorité, (…) Plus on la partage, plus elle est féconde, plus elle augmente. Elle est le carburant du mouvement alter mondialiste. ».

Outre qu’il a une certaine connotation « new age » (i.e. une bondieuserie pour bobos inoffensifs), cet outil ou cette arme nous paraît bien dérisoire pour engager une bataille idéologique : où sont les faits, les concepts, la doctrine ?

Alexandre Anizy

Le ghetto français d'Eric MAURIN

Publié le par Alexandre Anizy

Nous tenons à présenter le livre d’Eric MAURIN « le ghetto français » (Seuil octobre 2004, 94 pages, 10,50 €), dont le sous-titre est évocateur : enquête sur le séparatisme social. C’est un remarquable travail d’analyse des données de l’enquête Emploi menée chaque année par l’INSEE, couplée à un travail statistique d’évaluation de la répartition de chaque catégorie sociale de l’enquête et à une comparaison avec une situation théorique de mixité parfaite (i.e. les membres de chaque catégorie sociale étant répartis de manière parfaitement aléatoire sur l’ensemble du territoire).

Le premier constat est simple : la ségrégation urbaine, dont les « quartiers sensibles » ne sont que la partie visible, est le fruit d’un « verrouillage général, durable et silencieux des espaces et des destins sociaux ». Eric MAURIN ajoute : « Les mêmes passions qui poussent à se détourner des « ghettos pauvres » président à la sécession des « ghettos chics » à l’autre bout de la chaîne, et alimentent au passage les dynamiques de cloisonnement qui traversent toute la société. » (p. 7)

La cause profonde de ce séparatisme social est « (…) la précocité et l’irréversibilité des mécanismes d’enfermement des individus dans des destins écrits d’avance ». (p. 8) Ce phénomène est apparu à l’orée des années 80 (l’ère mitterrandienne) et la ghettoïsation a commencé par le haut : « (…) l’œuvre des élites qui mobilisent toutes leurs ressources pour se mettre à l’écart » ; « (…) le degré de concentration des personnes les mieux diplômées est plus intense encore que celui des personnes les mieux rémunérées » (p. 14) ; « Les ghettos les plus fermés sont des ghettos de riches ».

La recherche obstinée de la meilleure école primaire (et suivantes) occasionne une course à l’entre soi que le prix du logement permet de réaliser : « Au fil des recensements généraux de la population, la dérive est sans appel : au fur et à mesure qu’elles gagnent en importance, les classes supérieures repoussent les classes moyennes vers les périphéries (…) » (p. 19). C’est la qualité du voisinage qui prime sur celle de l’immeuble ou de la maison.

Ainsi, les enfants sont placés dans un état d’enfermement social : « Les enfants dont les parents ont fait des études courtes n’ont quasi aucune chance (c’est nous qui soulignons) d’interagir avec des enfants ou des adultes ayant dans leur famille l’expérience d’une scolarité longue » (p. 33) ; « La mixité sociale représente une valeur (…). Pour autant, les comportements résidentiels – y compris et surtout ceux des élites du pays – sont en opposition avec cet objectif. » (p. 39)

Eric MAURIN compare la France à d’autres pays, USA notamment : pour résumer, on peut dire que la France n’a pas de leçon à donner en matière de ségrégation territoriale par exemple. Il esquisse aussi quelques axes impératifs d’une politique de changement. Il affirme par exemple : « Il serait utopique d’espérer désamorcer la concurrence pour les meilleurs lycées en gardant l’enseignement supérieur tel qu’il est, avec des grandes écoles ultra - élitistes, des filières universitaires de relégation, et très peu de passerelles entre les deux. » (p. 87)

Dans ces conditions, peut-on blâmer les parents qui adoptent cette stratégie d’évitement social et qui mènent cette chasse impitoyable aux meilleures écoles, collèges, lycées ? La réponse est non évidemment, si on raisonne dans un cadre strictement individuel, parce qu’ils font des choix rationnels.

En effet, on ne gagne pas contre le marché, même quand le marché est sous l’emprise d’un mouvement déraisonnable. C’est André ORLEANS qui a analysé dans ses travaux le comportement des acteurs sur les marchés financiers, où il est paradoxalement rationnel de suivre « un marché emballé ».

 
La stratégie rationnelle des individus ne peut être contrecarrée que par un changement radical des règles du jeu social, imposé par un Etat légitimé par un vote démocratique, où les valeurs qui régissent la société auraient été clairement débattues.
Encore faut-il que chaque individu croie en la sincérité des autres. Comme en économie, c’est une question de confiance.

Alexandre Anizy

Martin HIRSCH le serf de la République solidaire

Publié le par Alexandre Anizy

Martin HIRSCH est un énarque bon chic bon genre (DEA de neurobiologie et Ecole Normale Supérieure) : son père Bernard HIRSCH était Directeur de l’Ecole des Ponts et Chaussées, son grand-père Etienne HIRSCH un Commissaire au Plan.
C’est vous dire l’enfance malheureuse que le petit Martin a connue, et il ne doit sa réussite scolaire qu’à son intelligence innée.

Comme il n’ignore rien de la misère du monde (les fins de mois difficiles, le travail pénible, le logement quasi insalubre, la nutrition déplorable, etc.), Martin HIRSCH s’est dévoué corps et âme à la santé publique et à l’action sociale au sein de la haute administration.
Peu à peu, il est devenu le serf de cette noble cause : la défense des nécessiteux, la lutte pour leur dignité et l’amélioration de leur condition.

Œuvrer pour les pauvres dans l’ombre des cabinets ministériels et des institutions publiques, c’est bien ; agir à la tête d’une Communauté aussi réputée que celle d’Emmaüs pour acquérir plus de notoriété, c’est mieux … pour les pauvres. Martin HIRSCH a bien retenu les leçons de son mentor, le docker somalien KOUCHNER.
L’abbé PIERRE est mort : le public qui ne connaissait pas encore Martin HIRSCH découvrit alors cet acteur incontournable de la lutte contre l’exclusion.

C’est pourquoi il est intéressant qu’il rentre dans le gouvernement FILLON : il apporte sa notoriété (de gauche en plus) et sa compétence d’énarque des pauvres (et non pas d’énarque démuni).
Mais contrairement à son mentor, qui n’a plus rien à perdre, Martin HIRSCH est jeune (il est né en 1963) et il ne veut pas par conséquent insulter l’avenir :
« Je ne suis ni dupe ni naïf. (…) Mais l’intitulé de ma fonction n’est pas anecdotique : je suis plus dans la position d’un haut fonctionnaire ou d’une autorité administrative que d’un responsable politique. » (entretien dans Le Monde daté du 20-21 mai 2007, page 6).

En clair, il est au gouvernement et il en a les attributs, mais il ne se considèrera pas comme impliqué par les décisions de ses collègues ministres. Martin HIRSCH va agir dans son coin modeste pour le bonheur des pauvres, mais il ne souhaite pas être associé techniquement et moralement aux décisions néfastes du gouvernement auquel il appartient. Le statut qu’il a négocié et obtenu l’autorise à penser qu’il gardera les mains propres.

Comment SARTRE appelait-il ce genre de personnage ?

Alexandre Anizy

Veit HEINICHEN ou un avant-goût de Donna LEON

Publié le par Alexandre Anizy

Nous venons de lire « les requins de Trieste » de Veit HEINICHEN (points Seuil n° 1602, 326 pages).
Ce polar est bien charpenté, et l’écriture sobre le rend efficace.

Cependant nous nous interrogeons, pour la forme, sur ce personnage central qui, avec sa famille, semble avoir été inspiré par le « Brunetti » de Donna LEON, qui évolue dans le décor particulier de Venise. Les dates des premières éditions paraissent confirmer notre impression.

Mais ne boudons pas notre plaisir pour cela !

Alexandre Anizy

Le Gouvernement FILLON selon Charles BUKOWSKI

Publié le par Alexandre Anizy

D’abord, il convient de saluer l’artiste SARKOZY de NAGY BOCSA : le plan média est absolument sans faille jusqu’à ce jour, et le bon peuple de France sera gavé « d’informations » au moins jusqu’au 2ème tour des législatives (GOEBBELS aurait-il pu faire mieux techniquement parlant ?).

Ensuite, la composition de ce gouvernement FILLON démontre tout le talent manœuvrier du président SARKOZY de NAGY BOCSA. En débauchant le docker somalien KOUCHNER et son acolyte Martin HIRSCH, en intégrant Hervé MORIN l’ami (de 10 ans ?) de BAYROU, il explose les liens que des hommes d’opposition avaient tissés : les appareils de l’opposition étant déboussolés, ils vont pouvoir agir librement. Ils ne s’en excuseront pas.

Quant aux analyses fumeuses sur la composition du gouvernement, nous laissons cela aux spécialistes comme Alain DUHAMEL : il glose bien ordinairement.

Enfin, nous reviendrons sur le cas de Mme Christine LAGARDE. Dans une note précédente, nous avons montré le fiasco de cette dame au Commerce Extérieur. Maintenant, ils l’ont casée à l’Agriculture, où elle devra faire attention à ses escarpins et ses tailleurs Chanel (ou autres griffes), à moins de refuser les reportages traditionnels sur le ministre dans les étables – ce qui gênerait le plan média d’ensemble… L’incompétence de Mme LAGARDE en matière d’agriculture et de pêche n’étant pas à démontrer, quels besoins ou quotas permet-elle de satisfaire ?
Celui de la parité des genres, certes. Mais encore ? Rappelons que Mme LAGARDE aurait quitté ses fonctions à la tête d’un grand cabinet d’avocats américains à la demande de son « ami » Thierry BRETON, qui doit beaucoup à René MONORY, qui est un « ami » de CHIRAC et PONCELET… Bien qu’elle connaisse une carrière politique fulgurante, ne répondrait-elle pas à une autre exigence « politique » comme Xavier BERTRAND ? En l’occurrence, c’est le cadet de nos soucis.

Avec Mme LAGARDE, nous pouvons pronostiquer une défaite de l’agriculture française, du moins celle des petites et moyennes exploitations ; les grosses fermes pourront continuer de glaner les subventions de Bruxelles.

Quoi qu’il en soit, ce gouvernement FILLON apporte la preuve que nous entrons dans une nouvelle ère, une sorte de révolution nationale, grâce à un savant dosage marketing : partis, parité des genres, autres organisations, indices de popularité des ministres, etc. Tout a été pris en considération.

« La politique, c’est l’art d’enculer les mouches », écrivait Charles BUKOWSKI dans ses contes.

Alexandre Anizy

Le nombril de KOUCHNER aux Affaires Etrangères

Publié le par Alexandre Anizy

Bernard KOUCHNER est un « chéri des sondés français » : c’est pourquoi il n’a pas manqué d’intéresser le Président SARKOZY de NAGY BOCSA, qui a ratissé large pour son 1er gouvernement afin de rafler la mise aux législatives de juin.

 
Heureusement pour le bon docteur KOUCHNER, la versatilité n’est pas une maladie mortelle, car sinon, celui qui n’aimait pas LE PEN et qui accusait le candidat UMP de « pêcher dans les eaux de l’extrême droite », celui qui rejetait « la dérive historiquement scandaleuse » de sa proposition d’un ministère de l’identité nationale, celui qui dénonçait les propos sur la pédophilie, celui-là même qui va coucher au Quai d’Orsay grâce à ce nouveau Président qui semble ignorer la rancune, aurait une espérance de vie très limitée.

Mais « seuls les imbéciles ne changent pas », entonneront certains. Puisqu’il est empreint de cette « philosophie », semble-t-il, Bernard KOUCHNER devait déjà chanter « l’opportuniste » de DUTRONC en 1969 (une année exceptionnelle selon nous).

 
En effet, ce qui compte pour KOUCHNER, c’est le mouvement, l’action : la cause n’est qu’un prétexte à mettre en branle son génie de l’agit-prop humanitaire, son art de la communication personnalisée. Il faut l’excuser, puisqu’il est tombé dans le chaudron du PCF quand ce parti savait encore représenter quelque chose et mettre en valeur ses chefs : ça vous marque un homme, la dialectique bourrative et le culte d’un grand timonier.

Ayant découvert que le militantisme est une forme d’acceptation de l’ingratitude, KOUCHNER, qui sait renoncer quand son mérite est négligé, s’en va soigner le monde de toutes ses horreurs, à commencer par l’oubli de Bernard KOUCHNER.

Nous vous épargnerons la liste des bienfaits du bon docteur : il en a déjà si bien parlé que nous ne pouvons pas rivaliser.

 
Nul ne peut ignorer, du moins en France, les états de services humanitaires du docteur KOUCHNER, puisqu’il a déjà à cette époque de bons amis dans les médias et comme un bonheur n’arrive jamais seul, il épousa la reine Christine (Ockrent).

En 1988, un certain Michel ROCARD a le bon goût de le nommer Secrétaire d’Etat : l’oiseau de paix et d’humanité peut ainsi prendre son envol. Au gré des malheurs planétaires, on le verra changer de « look » pour être en situation : c’est ainsi qu’il deviendra docker somalien (pour quelques minutes et quelques photos, nous vous rassurons).

Bernard KOUCHNER aime tellement les gens, comme dirait Marie-Ségolène ROYAL, que ceux-ci le lui rendent bien : ses candidatures aux législatives de 1988, 1994, 1996, furent infructueuses. Heureusement, son ami Bernard TAPIE lui a évité le carton vide en le prenant sur sa liste aux Européennes en 1994.

De 1999 à 2001, Bernard KOUCHNER put mettre en application ses théories en devenant l’Administrateur du KOSOVO en tant que Haut Représentant de l’ONU. Force est de constater que durant et après cette période l’exode de la population serbe n’a pas cessé : l’épuration ethnique du KOSOVO a continué malgré le docker somalien.

Est-ce pour cela qu’il échoua, malgré les efforts des services du Président Jacques CHIRAC, pour les postes onusiens de Haut Commissaire aux Réfugiés (2005) et de Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS ; 2006) ? 

 
Politiquement, Bernard KOUCHNER fait partie de ces personnes qui suscitent toujours la sympathie, parce qu’elles agissent sur le levier de la compassion et parce qu’elles se prétendent rebelles à tout embrigadement politicien, forcément politicien : les Français individualistes se méfient des meutes et préfèrent les loups solitaires.

Bernard KOUCHNER a lui aussi changé : la colombe d’autrefois s’est muée en faucon, puisqu’il approuva en 2003 l’intervention en Irak ; le militant socialiste germanopratin soutint le contrat « nouvelle embauche » de la droite, ou bien l’ouverture du capital d’EDF. Dès décembre 2006, il se voyait bien dans un gouvernement d’union nationale en 2007, ce qui ne l’empêcha pas de servir loyalement (selon lui) Marie-Ségolène ROYAL à partir de février tout en préconisant publiquement une alliance avec le centre à quelques jours du scrutin.  

Ah ! Les contorsions idéologiques de Monsieur KOUCHNER ! Voilà bien de la dialectique, camarades, puisque le bonhomme se prétend socialiste en bossant pour la madone du PS tout en appelant à une alliance au centre qui n’interdit pas une collaboration nationale avec l’adversaire de droite qui pêche dans l’extrême droite… Stop ! Il est de notre devoir civique d’arrêter là la bouillabaisse peu ragoûtante.   

 
Avec Bernard KOUCHNER, les idéologies sont dépassées ou ont trépassées : il se place dans un grand cercle d’humains dont le centre est son nombril. C’est le Droit de Bernard KOUCHNER.

 
Alexandre Anizy

Florian ZELLER au zénith ?

Publié le par Alexandre Anizy

Le jour de l’Ascension est le moment idéal pour parler de Florian ZELLER.

C’est un jeune homme pressé, issu d’une famille friquée, qui décida tôt qu’il ferait carrière dans la littérature. Dès qu’il franchit les portes de Sciences-Po, il s’y employa avec opiniâtreté, à défaut de talent.

En 2004, à 25 ans, il donne déjà des cours (de littérature ?) dans l’institution de la rue Saint Guillaume : il y a des noms qui ouvrent bien des portes. Journaliste – pigiste (Paris-Match, VSD, à la télé dans « vol de nuit »), il tisse vite son réseau dans ce milieu d’échanges.

Ayant ciblé son public (à dominante féminine), il lance son premier roman, qui s’intitule « neige artificielle ». Le deuxième roman, « les amants du n’importe quoi », puis le troisième, « la fascination du pire », révèlent dès la 1ère de couverture la bonne éducation de l’auteur, qui a l’honnêteté de prévenir ses clients sur la qualité de la marchandise : rendons lui justice sur ce point capital.

 
Le 21 octobre 2004, on lisait dans le Figaro littéraire, qui n’est pas un journal particulièrement farouche : "M. Zeller écrit de manière aisée. Il n'évite cependant pas les écueils sur lesquels naufragent les littérateurs branchés."

Florian ZELLER, qui a sans doute lu « Positioning : the battle for your mind », s’est vite installé, comme le fit naguère le philosophe milliardaire Bernard-Henri LéVY avec ses chemises blanches, dans le paysage culturel parisien avec son allure : le minet au casque d’or hirsute.

Alexandre Anizy