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Titanic Macron

Publié le par Alexandre Anizy

Ici, il faut bien dire la vérité sur le retour des turbines Arabelle, puisque les imMondes échos ne l’écriront pas clairement (comme 4 - 2 = 2).  

 

 

En 2012, deux imbéciles font entrer un énacrate adolescent au secrétariat de l’Elysée. Aussitôt l’impétrant Macron gère en secret, dans le dos du gouvernement, la cession de la branche énergie d’Alstom à l’américain GE, pour 600 millions d’euros.

N’est-ce pas l’ancien ministre du redressement industriel Arnaud Montebourg qui en 2019 accusait de trahison Patrick Kron¹ ? La liste des présumés innocents mériterait d’être complétée.

Fin mai 2024, le bankster Macron devenu président claironne fièrement dans la presse régionale que la France retrouve sa souveraineté nucléaire avec les turbines Arabelle rachetées à GE par EDF pour un montant de 1,1 milliard d’euros.

Soit un surcoût de 500 millions d’euros.

Et pire encore ! En effet, GE a remplacé le « contrôle-commande » des turbines par son propre système : comme c’est une technologie américaine sensible, elle relève des législations EAR et ITAR qui contrôlent les exportations… c’est pourquoi EDF devra dire au gouvernement américain qui sont ses clients potentiels, ses projets, pour obtenir l’autorisation américaine de vendre.      

Elle est où la souveraineté, elle est où ? Pas là en tout cas !

 

Cette affaire, et d’autres comme Gemalto et Atos, montre le dépeçage de la France, ce que nous avions prévu dès 2016².  

 

Alors soyez-en sûrs : le dépouillement va se poursuivre. Malheur au pays dont le roi est un enfant³ !

 

Alexandre Anizy  

 

(¹) « "Monsieur Kron (ex-PDG du groupe Alstom, ndlr) a trahi son pays en vendant pour se protéger personnellement et éviter la prison en raison des actes condamnables reprochés par la justice américaine", s’indigne Arnaud Montebourg (…) ». Marianne, Marie Chéreau, site web, 12 juillet 2019 à 19h.

 

(²) Alexandre Anizy, Bel-Ami Macron en marche dans la cour des miracles :

http://www.alexandreanizy.com/2016/04/bel-ami-macron-en-marche-dans-la-cour-des-miracles.html

 

(³) En 2018, la philosophe Chantal Delsol parlait ainsi d’Emmanuel Macron : « Sa désinvolture patricienne, son intelligence de mandarin surdoué, tout en lui brillait. Pourtant, les Français ont senti très vite ce mépris même pas dissimulé, qui révélait la gloire de soi et le sentiment de toute puissance, toutes choses qui ne sont pas des caractères d’adulte, ou bien d’un adulte resté enfant. (…) Il est narcissique, centré sur soi-même, voit le monde à ses pieds. (…) Pour gouverner, il faut estimer le moindre citoyen, ce qui n’est pas donné à tout le monde – méprisants s’abstenir. Or notre président est un technocrate qui croit qu’il faut être sachant pour avoir les bonnes réponses – d’où cette manie de vouloir expliquer, comme si les citoyens étaient des élèves ou des enfants. Expression typique de notre mandarinat, incarnation désincarnée (si on peut oser cet oxymore) de notre élite à concours. » Figaro, La politique n’est pas un conte de fées, 14 décembre 2018.

 

 

Rossini à l'Excelsior

Publié le par Alexandre Anizy

Pérégrinant sur la Côte, nous découvrîmes St-Raphaël, où le voyageur peut faire halte à l’Excelsior pour goûter le tournedos de thon rouge façon Rossini d’un chef qui régale sans avoir la tête dans les étoiles.

 

Alexandre Anizy

Les Roches rouges sans rubis

Publié le par Alexandre Anizy

A St-Raphaël, on ne peut pas dire que cette adresse soit précieuse : vieux bâtiment enlaidissant la côte, béton brut pour la touche moderne de l’agencement. Mais ce ne sont que des observations accessoires, puisque nous venions déjeuner au restaurant « la plage » pour tester le chef étoilé.

Alors que dire ? A la pièce de bœuf aux anchois, tian d’aubergine et tomate dont la grandeur nous a échappé,  il manque une sauce qui viendrait enrober la sécheresse de la viande.

 

En bref, nous disons que rien n’est à la hauteur des tarifs¹.

 

Alexandre Anizy

 

(¹) Une addition de 72 € ttc pour le plat (46 €), un St-Germain / Spritz et une bouteille deau.  

La fin de la Yougoslavie sous la plume de Mehmedinović

Publié le par Alexandre Anizy

 

Karadžić

 

(…) Au café, il parlait rarement ; il écoutait. Quand il intervenait dans la conversation, ses mots avaient un effet apaisant, sans doute à cause de sa longue pratique de la psychiatrie. Personne ne retenait les poèmes de Radovan Karadžić. C’est ainsi que la haine contenue dans ses poèmes de jeunesse échappa à l’attention des lecteurs, alors que le vers « nous descendons en ville, pour castagner la vermine » est l’essence même du programme guerrier de Radovan.

            Dans tous les cas,  Karadžić faisait l’effet d’un homme paisible et bienveillant. Lors des premières élections pluripartites, après la chute du socialisme, il avait été le fondateur du parti des Verts. Et cela, m’avait-il semblé alors, lui ressemblait tout à fait. Fonder un tel parti dans le contexte balkanique relevait davantage d’une performance artistique que d’un véritable engagement politique. Et la première action des Verts à Sarajevo allait dans ce sens : ils avaient revêtu les branches des acacias dans la rue principale de sacs plastiques de toutes les couleurs. Quelques mois plus tard, il devenait leader nationaliste serbe et, conformément à son nouveau rôle, il écartait tendancieusement son bras gauche pour laisser voir aux curieux la crosse de son pistolet sous sa veste. Le changement était radical. Sauf que Radovan n’avait pas besoin de s’enfoncer une chaussette sur la tête pour que l’on remarque son changement de physionomie : son expression était devenue plus sauvage, ce n’était plus l’homme que j’avais connu. L’humilité s’était évaporée de son visage, exactement comme l’âme s’échappe d’un homme mort.

 

 

Les frontières des prénoms

 

En Bosnie, les musulmans donnaient à leurs enfants des prénoms orthodoxes. C’est le complexe du partisan : ces malheureux enfants étaient nés de l’union contre-nature de leurs parents avec un Etat qui essayait subtilement de les assimiler. (…)

 

 

Semezdin Mehmedinović

Sarajevo blues, Le bruit du monde, 2024   

 

 

La Yougoslavie ne pouvait pas s’en sortir. Alexandre Anizy.

 

 

Cimetière au lion de Mehmedinović

Publié le par Alexandre Anizy

 

Cimetière au lion

 

L’ancien cimetière de la ville, ranimé par la guerre. La pelleteuse creuse de nouvelles tombes dans la terre, elle les creuse à l’avance, comptant sur les corps. Quand les grenades tombent  ̶  et elles tombent souvent sur ce cimetière  ̶  le conducteur de la pelleteuse et le fossoyeur qui l’assiste sautent dans les fosses fraîchement creusées. Tranchée de fortune : l’espace d’un instant, une chose qui appartient à la mort est au service de la vie.

 

Semezdin Mehmedinović

Sarajevo blues, Le bruit du monde, 2024

 

Le miroir de Nietzsche

Publié le par Alexandre Anizy

 

La vie est un miroir

Se reconnaître en elle

C'est là ce que j'appelle

Notre premier vouloir.

 

Friedrich Nietzsche

            (Poèmes complets, Les Belles Lettres, mai 2019)

 

Origine selon Marie-Claire Bancquart

Publié le par Alexandre Anizy

Douleur : explosion, spasmes.

 

Le fond de la gorge

se dévoile en chair animale,

humide  pantelante.

 

Brutal, ce qui nous tient le plus à l'être. 

 

Dans l'extrême nous retrouvons

la soupe d'origine, où tressaillaient vaguement des cellules.

 

 

Marie-Claire Bancquart

(Terre énergumène, Poésie Gallimard)

 

Souvenir de Louis-Philippe Dalembert

Publié le par Alexandre Anizy

souvenir

 

je me souviens d’une rue

étroite et longiligne

une venelle d’une cité

dont je n’ai plus mémoire

 

la rue donnait sur une petite place

ocre fermée d’un côté

ouverte de l’autre sur un port de pêche

ou de plaisance allez savoir

des bateaux arrimés à des pontons

dansaient au gré des flots

dans le bruissement lancinant des drisses

fouettant les vergues et les mâts

 

des hommes et des femmes

installés sur la place

autour de tables en bois carrées

recouvertes de nappes à carreaux rouge et blanc

bavardaient en sirotant des cocktails multicolores

à l’abri des bus à toit ouvert

qui rasaient les murs

et le rire insouciant des enfants

 

le temps était si sombre

qu’il ressemblait au crépuscule

ou à un matin d’automne

à l’heure où le ciel indécis

tarde à appareiller vers le grand jour

 

le temps passe si vite désormais

que je ne me souviens plus très bien

ni du nom de la ville

ni de celle qui m’accompagnait

peut-être n’y avait-il personne

 

le temps passe si vite

tellement vite que le soleil même

s’est perdu en chemin

 

 

Louis-Philippe Dalembert

(Cantique du balbutiement, éditions Bruno Doucey, 2020)

 

Eva Garcia Saenz de Urturi en fétiche ?

Publié le par Alexandre Anizy

Si l’on admet le principe qu’un auteur puisse être fétiche, qu’en est-il pour Eva Garcia Saenz de Urturi ?   

 

            Ne prenant que les 2 premiers tomes de la trilogie, i.e. Le silence de la ville blanche (Pocket, mars 2022) et Les rites de l’eau (Fleuve noir, livrel 2022), puisque le 3ème (Los señores del tiempo, 2018) n’est pas encore publié en France, il nous semblerait exagéré d’auréoler une autrice dont le style est plus Alafair Burke (lire ici ) que Dolores Redondo (lire ici ), mais rien que par la qualité de son architectonique elle se lit plaisamment.

 

Alexandre Anizy  

 

La Table de Norbert Tarayre au Prince de Galles

Publié le par Alexandre Anizy

Sur l’avenue Georges Ⅴ à Paris, le chef Norbert Tarayre s’est posé au Prince de Galles pour y faire de la bistronomie à un prix décent. Comme on passait par là…

 

La salle du restaurant 19.20 est une belle réussite : esthétique et confortable. Le service est impeccable puisque le déjeuner a duré une heure, et la carte est attrayante. Un regret ? Pas de vin bio.

Le cromesquis d’escargot et son coulis de cresson est une façon originale de les déguster.

Si le dressage des Tagliatelles maison, pesto de cresson est étonnant, le plaisir simple est dans l’assiette (les nôtres avaient cependant un peu trop d’huile).

Le ris de veau croustillant, céleri rave à la moelle présente un intérêt : le citron en « grains » qui émoustille.

 

Si comme promis la carte évolue selon les saisons, le chef aura gagné son pari.

 

Alexandre Anizy  

 

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