Mardi 31 janvier 2023, tous dans la rue contre le projet de loi scélérate sur les retraites.
Séparés, tous nous sommes peu… mais regroupés, tous nous pouvons servir à quelque chose, former le début d’un autre chemin… C’est en partie l’esprit du poème du poète espagnol León Felipe en 1920, que Paco Ibañez a remarquablement chanté.
Ecoutez-le ici .
Como tú Comme toi
Así es mi vida, mi vida Telle est ma vie,
Piedra, Une pierre,
Como tú ; como tú, Comme toi ; comme toi,
Piedra pequeña ; Petite pierre ;
Como tú, Comme toi,
Piedra ligera ; Pierre légère ;
Como tú, Comme toi,
Canto que ruedas Caillou qui roules
Por las calzadas Sur les chaussées,
Y por las veredas ; Par les sentiers ;
Como tú, Comme toi,
Guijarro humilde de las carreteras ; Humble gravier des routes ;
Como tú, Comme toi,
Que en días de tormenta Qui les jours d’orage
Te hundes T’enlises
En el cieno de la tierra Dans la boue de la terre
Y luego Et puis
Centelleas Qui étincelles
Bajo los cascos Sous les sabots
Y bajo las ruedas ; Et sous les roues ;
Como tú, que nos ha servido Comme toi, bonne à rien,
Para ser ni piedra Ni à être pierre
De una Lonja, De Bourse de commerce,
Ni piedra de una Audiencia, Pierre de Tribunal,
Ni piedra de un Palacio, Pierre de Palais,
Ni piedra de una Iglesia ; Pierre d’Eglise ;
Como tú, Comme toi,
Piedra aventurera ; Pierre aventurière ;
Como tú, Comme toi,
Que, tal vez, estas hecha Qui n’es bonne peut-être
Sólo para una honda, Que pour un jet de fronde,
Piedra pequeña Pierre petite
Y Et
Ligera… Légère…
León Felipe
(Anthologie bilingue de la poésie espagnole, Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, juillet 1995, p.620-21)