Le prix du Quai des Orfèvres à Jean-François Pasques
Voilà un flic qui ne démérite pas.
Fils de personne (Fayard, 2022) de Jean-François Pasques est un roman de gare (lire ici ) qui se lit sans déplaisir.
Alexandre Anizy
Ecrivain - Economiste. Propos sur l'économie, la littérature et la politique.
Voilà un flic qui ne démérite pas.
Fils de personne (Fayard, 2022) de Jean-François Pasques est un roman de gare (lire ici ) qui se lit sans déplaisir.
Alexandre Anizy
Travailler encore aurait fait du bien.
Michel Claise est un juge belge important, nous dit-on. Malgré son travail harassant, il a trouvé le moyen de signer un paquet d’ouvrages en quelques années.
Par curiosité pour les affaires du port d’Anvers, nous lûmes Crime d’initiés (Genèse éditions, 2021). Que dire ? Sans doute trop empreint de sa prose juridique et fort de sa notoriété, le juge Claise prend peut-être un style lâche pour de l’audace, à moindre effort.
Au panier le dernier Claise !
Alexandre Anizy
Si vous avez envie d’une balade provençale…
Les éditions du Masque ont eu la bonne idée de publier Le mistral meurtrier de Cay Rademacher (2022 ; traduction de Georges Sturm), le 1er opus des enquêtes du capitaine Roger Blanc.
Ni l’écriture ni l’architectonique ne sont bâclés. C’est rafraîchissant comme un pastis, odorant comme un bouquet de lavande, bien qu’émanant d’un médiacrate allemand*.
Alexandre Anizy
(*) Auscultant la France à travers le prisme ordo-libéral comme toute la classe dirigeante teutonne, le journaleux Rademacher n’a pas pu s’empêcher de railler les grèves et les manifestations de la CGT… bien qu’il vive en Provence. A deux reprises donc, il nous fit penser à Peter Sloterdijk (lire ici ).
Mardi 31 janvier 2023, tous dans la rue contre le projet de loi scélérate sur les retraites.
Séparés, tous nous sommes peu… mais regroupés, tous nous pouvons servir à quelque chose, former le début d’un autre chemin… C’est en partie l’esprit du poème du poète espagnol León Felipe en 1920, que Paco Ibañez a remarquablement chanté.
Ecoutez-le ici .
Así es mi vida, mi vida Telle est ma vie,
Piedra, Une pierre,
Como tú ; como tú, Comme toi ; comme toi,
Piedra pequeña ; Petite pierre ;
Como tú, Comme toi,
Piedra ligera ; Pierre légère ;
Como tú, Comme toi,
Canto que ruedas Caillou qui roules
Por las calzadas Sur les chaussées,
Y por las veredas ; Par les sentiers ;
Como tú, Comme toi,
Guijarro humilde de las carreteras ; Humble gravier des routes ;
Como tú, Comme toi,
Que en días de tormenta Qui les jours d’orage
Te hundes T’enlises
En el cieno de la tierra Dans la boue de la terre
Y luego Et puis
Centelleas Qui étincelles
Bajo los cascos Sous les sabots
Y bajo las ruedas ; Et sous les roues ;
Como tú, que nos ha servido Comme toi, bonne à rien,
Para ser ni piedra Ni à être pierre
De una Lonja, De Bourse de commerce,
Ni piedra de una Audiencia, Pierre de Tribunal,
Ni piedra de un Palacio, Pierre de Palais,
Ni piedra de una Iglesia ; Pierre d’Eglise ;
Como tú, Comme toi,
Piedra aventurera ; Pierre aventurière ;
Como tú, Comme toi,
Que, tal vez, estas hecha Qui n’es bonne peut-être
Sólo para una honda, Que pour un jet de fronde,
Piedra pequeña Pierre petite
Y Et
Ligera… Légère…
León Felipe
(Anthologie bilingue de la poésie espagnole, Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, juillet 1995, p.620-21)
En Angoulême, cette année, le festival de la Bande Dessinée perpétue la tradition en récompensant Riad Sattouf.
Il aurait pu se distinguer en honorant Neyef et son Hoka hey ! (label 619/Rue de Sèvre, octobre 2022), un manga se déroulant au temps de la conquête de l’Ouest : en couleurs, une histoire simple sur fond de paysages magnifiques. Original et talentueux.
Alexandre Anizy
Pour tester le Prêt Numérique en Bibliothèque (PNB à Paris), nous avons emprunté 2 polardeux inconnus de la maison.
En lisant Rien n’est perdu (éditions Au vent des îles, 2022), un roman de métro (lire ici ) sans intérêt, l’auteur Patrice Guirao nous a laissé sur notre faim.
Mais l’ethno-polar polynésien existe-t-il ?
Alexandre Anizy
Si la moisson n’est pas abondante, la qualité du grain est toujours excellente.
Terminant la lecture du nouveau roman de Marie-Hélène Lafon, Les sources (Buchet-Chastel, 2023), qui creuse encore le sillon de son enfance, exprimant cette fois-ci avec délicatesse et sans scène racoleuse les secrètes violences dégueulasses, nous ne pouvons que renouveler nos estimations précédentes (lire ici et ici ).
MHL est une grande écrivaine, contrairement au milliardaire propagandiste. Ecoutez le final :
« Claire s’adosse au tronc de l’érable. Elle écoute la Santoire. Elle a posé sa main droite ouverte sur le lichen roux de la façade, elle va partir, elle se souviendra de tout. Elle ne ferme pas les yeux, la lumière est douce. »
Nous le disons d’autant plus que son phrasé ne nous enthousiasme pas outre mesure. Le style colle à la terre et aux personnages qui l’habitent, mais c’est justement là l’immense talent de l’autrice.
Alexandre Anizy
Le cadavre du dictateur Enver Hodja à peine refroidi en avril 1985, une perestroïka sans limite se mettait en branle pour le bonheur des sociopathes.
Dans un polar de bonne facture, Les aigles endormis (Gallimard, Folio, 2021, livrel disponible en Prêt Numérique en Bibliothèque de Paris), Danü Danquigny raconte en toile de fond la désintégration de l’Albanie. Intéressant puisque le schéma s’est reproduit en Yougoslavie et en Russie, avec des degrés différents d’intensité violente mais la même voracité financière !
« Celui qui jouera du pipeau plus fort que les autres, qu’il soit un imam dévoyé, un banquier en marche [c’est nous qui soulignons] ou le chantre du nationalisme nostalgique d’un jadis doré et fantasmé, celui-là trimballe toujours le troupeau d’une aliénation à l’autre sous les vivats d’une poignée d’insatiables salopards gras et avides. Ce qui est moche ici, c’est que ces fumiers, on les connaît. » (p.137/158)
En pleine actualité française, n’est-ce pas ?
Alexandre Anizy
noir en bloc
baskets jean parka
foulard et lunettes
est l’élégance même
Pierre Alferi
(divers chaos, P.O.L éditeur, 2020)
7
De coups de verres
il tua le soi
jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne
pour faire bouillir la marmite.
Jim Harrison
L’éclipse de la lune de Davenport. Et autres poèmes.
Table ronde, la petite vermillon, mai 2018