Quand le professeur Pastré baffe le banquier Pastré

Publié le par Alexandre Anizy

            Issu de la noblesse vermoulue qui s'accroche au pouvoir pour se servir en servant les accapareurs, Olivier Pastré se vautre dans la tartuferie, aujourd'hui dans les Echos.   

 

 

 

            Le Coronavirus, c'est un appel à nous renouveler, écrit doctement le professeur Pastré, membre éminent du Cercle des économistes dont il signe la chronique dans le quotidien du mauvais citoyen français, le milliardaire Bernard Arnault. Son article vibrant d'un réformisme de bon aloi devient hallucinant quand il écrit : « Ce qui est vrai en priorité du secteur sanitaire l'est aussi du système bancaire, contraint certes par des règles absurdes, mais qui n'a presque rien compris de la crise de 2008. » Parce que nous nous souvenons...

            A l'automne 1985, le frais émoulu professeur Olivier Pastré de l'université Paris 8 (dans la carrière universitaire, le titre compte plus que le lieu de parachutage) donnait un cours de 3ème cycle sur la modernisation des banques, s'appuyant sur le rapport éponyme qu'il allait remettre au ministre de l'économie de l'époque (un ouvrier infatué que le francisquain Mitterrand avait choisi pour accomplir la sale besogne) : dedans on y trouvait toutes les "nouveautés" (inspirées notamment de NY city) qu'un certain Jean-Charles Naouri du ministère allait mettre en œuvre (avant de trouver par enchantement des capitaux et des financements pour créer son empire... bâti sur le sable de la dette), notamment la titrisation.

            En 2007, la crise des subprimes révélait aux néophytes toute la dangerosité de la titrisation.  

            En 1986, Olivier Pastré était déjà un dirigeant d'une modeste banque. Le milieu bancaire, le professeur le connaît très bien puisqu'il y a fait aussi carrière.

            Alors quand l'économiste Pastré baffe le banquier Pastré, le lecteur averti se gausse.

 

 

Alexandre Anizy