Arnaldur Indridason est allé au bout de son premier polar sans mordre la poussière.
En novembre 2007, nous invitions les butineurs à découvrir cet auteur islandais (lire notre billet ici ). Tout était déjà là dans Les fils de la poussière (Métaillé, octobre 2018), notamment le style sobre.
Prenons d'abord l'incipit, pour le décor :
De loin, le bâtiment ressemblait à une prison. Il n'avait été ni rénové ni entretenu depuis des années. On avait procédé à des coupes claires dans le système de santé, ces réductions budgétaires retombaient toujours sur les hôpitaux comme celui-là. Une lumière jaunâtre filtrait à chaque fenêtre, éclairant la nuit noire de l'hiver. C'était un mois de janvier glacial, l'imposante bâtisse semblait grelotter, isolée au bord de mer, au milieu de son grand parc sombre planté d'arbres.
Et puis ces deux personnages fugaces esquissés en quelques lignes :
L'ancien proviseur habitait à deux pas de l'école de Vidigerdi dans une coquette maison mitoyenne. Il profitait de sa retraite, voyageait beaucoup et jouait au golf. Sa femme était autoritaire, elle l'emmenait tous les jours à la piscine, ils allaient régulièrement au restaurant, recevaient leurs enfants et leur rendaient visite .Tous deux avaient soixante-quinze ans. Ils avaient vécu une existence agréable, étaient en pleine forme et extrêmement snobs. (p.167)
Mise à part la fin surréaliste mais si positive, cet opus mérite votre intérêt.
Alexandre Anizy