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Les hauts et les bas de René-Victor PILHES

Publié le par Alexandre Anizy

Le roman le plus intéressant et le plus connu de René-Victor Pilhes est bien entendu « l’imprécateur », dont on a tiré en 1977 un film avec Michel Piccoli, Jean Yanne, etc.

Aujourd’hui encore, ce livre sur les multinationales vaut le détour.

 

Nous affirmons le contraire pour « l’hitlérien » (Albin Michel 1988) : un livre mal fichu et mal écrit, qui se voulait dans l’air du temps antiraciste, et qui revint en négatif sur PILHES, comme un boomerang.  

 

Alexandre Anizy

Antidémocrate et zeste néerlandophobe, qui es-tu Daniel COHN-BENDIT ?

Publié le par Alexandre Anizy

(Cette note est la troisième consacrée au livre de Daniel Cohn-Bendit, dont le titre est « Que faire ? » - Hachette littérature, mars 2009,176 pages, 14 € -, après celles du 5 juin et du 25 juin 2009).

 

Nous ne pouvions pas y échapper : Daniel Cohn-Bendit sans le multiculturalisme, ce serait comme Michael Jackson sans "thriller, (just beat it)". Et une nouvelle fois, le bon vieux Dany fait la leçon.

Alors certains vont trinquer : « on s'est trompé en analysant les Pays-Bas comme une société ouverte. C'est en réalité une société indifférente. (...) un pilier protestant, un pilier catholique, qui s'ignorent l'un l'autre. » (Page 113) « les Pays-Bas ne représentent pas l'échec du multiculturalisme, mais l'échec du refoulement du multiculturalisme. C'est une société d'indifférence. » (Page 114)

Parce que c'est bien connu, tous les Allemands s'intéressent, même à Francfort, au sort des travailleurs turcs, Dany fait partie de « ceux qui pensent que s'invente aujourd'hui un islam européen ». Nous donne-t-il quelques exemples de cette gestation ? Que nenni.

Il y a dans ces propos comme un zeste néerlandophobe. On savait depuis notre note du 11 juin 2008 « Irlande : Daniel Cohn-Bendit n’aime pas la démocratie » qu’il se rangeait du côté républicain (lire la note du 29 mai 2007 sur « la haine de la démocratie » de Jacques RANCIERE: avec le temps, ça ne s’arrange pas.

 

Concernant la Turquie, il chante la ritournelle des eurocrates : « Néanmoins la question de l'entrée de la Turquie ne se posera concrètement que dans une dizaine d'années à une Union Européenne qui aura elle-même changé. De nombreuses raisons économiques et géopolitiques plaident pour cette adhésion, en particulier le rôle crucial (...) de nos approvisionnements énergétiques. » (Page 120) Dany fait même le pari que le président ubiquiste Sarkozy de Nagy Bocsa changera de position quant à l'adhésion de ce pays à l'union (page 121).

Tout cela n'est qu'une question de réalisme, n'est-ce pas ? Parce que « l'immigration est un phénomène durable. » (Page 133)

Rappel : pour comprendre ce sujet, nous vous renvoyons à nos 4 notes politiques sur « le OUI à la Turquie de Michel Rocard l’idiot utile ».

 

Le cinquième chapitre est consacré au devenir de l'Europe : « Le sens de l'Europe, c'est d'abord être à la pointe du combat pour la démocratie et les droits de l'homme. » (Page 138) Le bon vieux Dany a même un projet : « mon projet pour l'Europe, c'est que l'Europe retrouve le sens du projet et s'en donne les moyens. » (Page 138)

C'est mince. Il faudra pourtant s'en contenter.

Car pour le reste, c'est toujours la même chanson : l'euro nous aurait sauvé de la crise (les 500.000 nouveaux chômeurs français en moins d’un an auront du mal à valider cette analyse …) ; les lobbys à Bruxelles œuvreraient pour le bien-être des populations ; vivement l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne ; dans les 10 ans, il promet une Constitution grâce à un référendum paneuropéen à double majorité ; le service public est en crise et sa conception doit changer (les réponses peuvent varier  selon les pays); l'Europe affrontera la mondialisation sans protectionnisme ... La simplicité de son cadre politique est la marque de Daniel Cohn-Bendit:

« Définir l'Europe de demain, ce n'est pas sanctuariser une identité européenne dans une géographie incertaine, une religion en déclin ou quelqu'autre définition ethnique ou culturelle. » (Page 164)

Pour un peu, il nous aurait décrit le paradis écologique que l'Europe va construire : le père Dany lave plus vert !

 

Mais dites-moi, au fond, qu'est-ce qui différencie Daniel Cohn-Bendit du néolibéral Jose Manuel Barroso qu'il vilipende si médiatiquement ?

Sur l’essentiel, force est de constater qu’ils agissent dans le même sens.

 

 

En conclusion, nous disons que ce livre n’est qu’un vulgaire matériel de campagne électorale. La prose erratique de l’auteur est en adéquation avec son grand bazar conceptuel.

Alors que faire de Daniel Cohn-Bendit ? Rien. La médiocrité est incurable.

 

Alexandre Anizy

"Que faire" de Daniel COHN-BENDIT

Publié le par Alexandre Anizy

(Cette note est la deuxième consacrée au livre de Daniel Cohn-Bendit, dont le titre est « Que faire ? » - Hachette littérature, mars 2009,176 pages, 14 € -, la première étant celle du vendredi 5 juin 2009, que nous avons intitulée « Européennes : offrez un ticket retraite à Daniel Cohn-Bendit », pour faire d’une pierre deux coups.).

 

Dans le deuxième chapitre (pages 47 à 77), le bon vieux Dany prévient que « nous nous trouvons aujourd'hui au carrefour de plusieurs crises, financière, économique, écologique, et même sociale et politique (...) » (Page 47). Mais sa modestie innée lui impose aussitôt de préciser qu'il n'a pas « de lumières particulières sur l'actuelle crise financière, qui est loin d'avoir fait sentir tous ses effets, mais, comme chacun, je suis frappé par sa rapidité et son ampleur. »

Alors, 30 pages pour ne rien dire ? Nous regrettons de le dire, mais c'est à peu près ça.

Soulignons néanmoins le talent de Daniel Cohn-Bendit pour picorer dans le catalogue des idées en vogue et pour lâcher quelques noms (outre-Atlantique, « Dany the name droper » ferait vraiment recette), comme Alain Lipietz, Yves Cochet, Jean Gadrey, José Bové, Amartya Sen, André Gorz.

 

 

Dans le troisième chapitre intitulé « la société pollen », Dany expose son projet écologique : « Convertir notre appareil industriel, changer notre manière de vivre et de consommer. C'est là que je suis à la fois réformiste et radical : contrairement à ceux qui parlent de décroissance absolue, je préfère parler de décroissance sélective. » (Page 79)

Il ajoute plus loin : « Eco-conception des modes de production, des conditions de travail et des formes de consommation, récupération et recyclage : tels sont les nouveaux impératifs. (...) il faut tout repenser : les moteurs, la mécanique, la maison, les économies d'énergie, mais aussi la réglementation sanitaire, les transports, l'aménagement du territoire et j'en oublie certainement. » (Page 81)

Dany reprend alors la métaphore de l'abeille de l'économiste Yann Moulier Boutang : « Or la valeur de l'abeille n'est pas dans sa capacité à produire du miel : elle pollinise, surtout. C'est-à-dire qu'elle constitue l'un des indispensables chaînons de la reproduction du vivant végétal. » (Page 89) ; « l'abeille représente une remarquable métaphore de ce que nous vivons aujourd'hui, car c'est la circulation des abeilles qui en fait la valeur. ». (Page 92) C'est pourquoi il est urgent « de favoriser la pollinisation sociale et l'intelligence collective ». (Page 96)

Il convient donc de passer du plan de relance au plan de transformation, qui pourrait être financé par l'instauration d'un prélèvement écologique obligatoire de 10 % sur toutes les taxes existantes. N'oubliant pas le volet social, Dany nous parle du revenu d'existence qui « correspond à la reconnaissance de ce principe fondamental d'organisation de la société en tant que collectivité. Et il rétribue la contribution de chacun à la pollinisation. Idéalement, il devrait donc être attribué de façon inconditionnelle et même être cumulatif avec l'exercice d'un travail rémunéré. » (Page 99)

Un impôt intelligent, nous dit Dany, taxe la circulation et non pas la consommation : « L'idéal serait donc de taxer l'ensemble des transactions, même les plus insignifiantes comme celles qui passent par les retraits aux distributeurs de billets. (...) Une sorte de Taxe Tobin Intérieure. » (Page 102)

 

L'ère de l'économie cognitive et relationnelle s'ouvrant, les questions de solidarité sociale sont désormais centrales. On croirait lire du Toni Negri ... Mais Dany l'éponge libertaire n'est pas à un paradoxe près !

(A suivre)

 

Alexandre Anizy

Parti pris au journal le Monde

Publié le par Alexandre Anizy

En étudiant minutieusement la page 20 du vendredi 11 juillet 2008 (relire notre note « Inflation : le parti pris du journal le Monde » du 17 juillet 2008), nous avions observé combien le journal le Monde savait mettre en page pour sublimer une information, comme d'aucuns peuvent le faire avec des images.

Aujourd'hui, nous abordons le champ de l'administration judiciaire.

 

Le soir du mardi 5 mai 2009 (journal daté du 6 mai), un certain Gérard DAVET écrivait que les grands moyens avaient été mis en œuvre par le parquet de Nanterre sous l’autorité du célèbre procureur Philippe COURROYE pour le cambriolage du 27 juin 2008 chez Mme Marie-Ségolène ROYAL, et qu’une information judiciaire avait été ouverte le 25 février 2009. Suit un rappel des faits et des moyens utilisés en juillet 2008. Où était la nouvelle pertinente et « fraîche » ?

Quel était l’objet réel de ce papier ?

Tout le monde sait bien que dans notre République démocratique, tous les moyens sont mis en branle par les autorités policières et judiciaires, indépendamment des personnes concernées, pour retrouver les auteurs de délits et de crimes, même lorsqu’il s’agit d’un modeste bien, comme un scooter par exemple.

Rappelons alors quelques faits.

Le 8 avril 2009, le Canard Enchaîné (l’hebdomadaire satirique financièrement indépendant) avait révélé « la soirée Casino du procureur Courroye » ; suite à cette parution, le juge Xavière SIMEONI, qui instruit une plainte de NAOURI (patron et propriétaire majeur du groupe Casino) contre BAUD (un autre patron-propriétaire dans le même groupe) avait convoqué le commissaire Patrick HEFNER (responsable des Affaires Economiques et Financières) qui lui confirmait sa présence à ce « diner Casino » en janvier : risquant de ce fait une annulation, le juge Xavière SIMEONI lui retirait la procédure ; aussitôt le juge René GROUMAN, chargé quant à lui d’une plainte de BAUD contre CASINO, prenait la même décision.

L’avis favorable à cette réaction ferme et de bon aloi est malheureusement terni par une impression de cafouillis.

Le 15 avril, suite au silence dans les médias, le Canard Enchaîné faisait remarquer : « Dans n’importe quel pays civilisé, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis ou en Allemagne, les journalistes auraient fait le siège du bureau du procureur et de son ministre de tutelle. (…). Rien de tel ici. ».

 

L’information relative au dessaisissement du commissaire Patrick HEFNER sortait dans le Monde daté du 3 mai, puis était reprise dans Libération du mercredi 6 mai 2009Patricia TOURANCHEAU concluait gentiment son article par : « Décoré par Sarkozy à l’Elysée de l’ordre du Mérite et pressenti pour succéder au procureur de Paris Jean-Claude MARIN, Philippe COURROYE pense qu’on lui savonne la planche. De son côté, Patrick HEFNER se sent « un levier ou dans le pire des cas un pion pour atteindre l’objectif Courroye » et supporte mal que des gens croient qu’il a son « panier Casino à l’œil chaque fin de semaine ». »

Suivaient alors dans la presse une série de portraits et d’articles, comme par exemple ceux du Journal du Dimanche : « le procureur et le policier dans la tourmente » (10 mai 2009), et puis « qui en veut au procureur Courroye ? » (17 mai 2009). Ou bien celui du Monde du 17-18 mai …

 

 

Alors, pourquoi cet article « réchauffé » dans le Monde du 6 mai ? Nous formulons l’hypothèse d’un parti pris, celui de l’équilibre évidemment. Ayant balancé l’affaire du dessaisissement du commissaire le 3 mai, le quotidien vespéral s’imposait un papier qui devait rappeler l’impartialité et les mérites du parquet de Nanterre : était-ce vraiment la meilleure démonstration d’une objectivité ?

Nous en doutons car, in fine, le Monde apparaît comme diabolique, puisque c'est dans les détails que se niche son intention

 


Alexandre ANIZY

 

 

 : concernant la récente crise dans les universités et « sa couverture » par le journal le Monde, voici ce qu’en dit l’écrivain et enseignant Pierre JOURDE sur son blog « causeur.fr » (cité dans l’hebdomadaire Vendredi n° 26) : « Dans le Monde, ce fut tout bonnement, de la part des deux journalistes de service, CéDELLE et ROLLOT, à un relais de la communication ministérielle. »  

Les larmes de Daniel PICOULY

Publié le par Alexandre Anizy

« Les larmes du chef » (Gallimard Série noire n° 2346), tel est le bon titre du 3ème roman de Daniel PICOULY.

Humble lecteur, nous avons sué sang et eau pour essayer de rentrer dans ce livre confus : force est d’avouer notre échec.

 

Il semble que la bonne pioche, ce soit « le champ de personne », ou peut-être « 68 mon amour » (mars 2008).  A vous d’essayer !

 

Alexandre Anizy

L'historienne Anne SIMONIN révise l'épuration de 1945

Publié le par Alexandre Anizy

Au début des années 1980, l’historien François FURET atteignait la notoriété en révisant la Révolution Française : il s’inscrivait dans la bataille idéologique que livrait le néolibéralisme victorieux.

 

Concernant la période de l’Occupation, Henri AMOUROUX, finalement plus complaisant avec le Maréchal PéTAIN qu’il ne l’est avec le Général DE GAULLE, nous contait la vie des Français dans une fresque qui se perd dans les chemins communaux de l’Histoire : pour mieux égarer le lecteur à la recherche de sens, de vérités ?

Dans le même esprit, mais sur un autre thème et d’un ton plus grivois, Patrick BUISSON (de culture maurrassienne, ancien journaliste à Minute, etc.) a commencé un travail sur cette époque (« 1940-1945 : années érotiques », en plusieurs tomes).

 

Si la Terreur inventa le crime de lèse-Nation, Anne SIMONIN nous dit que pour l’épuration le crime de lèse-République a été instauré.  

Si on considère que le concept de réconciliation nationale recouvrait d’un voile pudique une opération honteuse de maintien professionnel quasi-général de l’administration, il convient de s’interroger : une entreprise de révision, dont l’objet serait la validation du processus volontairement tronqué, serait-elle d’actualité ?

Non seulement François MAURIAC le charitable aurait eu raison contre Albert CAMUS le justicier, mais les magistrats auraient été des sages républicains ?

 

Alexandre ANIZY

 

 

 : c’est vraiment l’œuvre (en 10 tomes) d’une vie ; si le dernier volume titré « la page n’est pas encore tournée » est très décevant, les 3 premiers peuvent constituer une bonne introduction à l’étude de cette période, notamment le 3ème consacré aux « beaux jours des collabos » (éditions Robert Laffont)

 : documentaire « une épuration française » d’Emmanuel HAMON (sur France 2, jeudi 18 juin 2009)

Marie-Noëlle LIENEMAN : courage, fuyons !

Publié le par Alexandre Anizy

Rappel : le maire socialiste d’Hénin-Beaumont, Gérard DALONGEVILLE, a été mis en examen pour détournements de fonds publics ; après quelques péripéties, de nouvelles élections municipales ont été fixées au 28 juin et 5 juillet.

 

Aux Européennes, Marine LE PEN du Front National vient d’obtenir 27,92 % des voix dans cette commune, soit plus de 10 points d’avance par rapport au Parti Socialiste.

 

Marie-Noëlle LIENNEMAN, ancien maire de banlieue parisienne, ancien ministre dont on soulignait la qualité de ses tailleurs, ancien eurodéputé, déjà parachutée sur la liste du maire présumé ripou, a finalement renoncé, au vu des derniers scores électoraux, à se présenter aux municipales.

C’est pourtant cette dame socialiste qui analysait ainsi la situation du PS en août 2007 :

« Ce décalage entre le PS et le peuple de gauche vient de plus loin. Déjà, on l’avait vu lors du « non » au référendum européen. Fidèle à sa tactique d’étouffoir, François HOLLANDE stérilisait tout débat et faisait un chantage constant sur l’unité que nous devions afficher. »

A la question « comment reprendre la main ? », Marie-Noëlle LIENEMAN l’intrépide répondait alors :

« En retrouvant nos valeurs fondamentales. (…) Nous devons redevenir le parti du monde du travail. »

 

Aujourd’hui à Hénin-Beaumont, il semble que ce soit un travail trop épuisant et trop ingrat pour l’élégante Marie-Noëlle LIENEMAN, dont l’actuel mot d’ordre personnel serait du genre « courage, fuyons ! ».

 

Si elle n’est bien entendu pas la seule à le faire, Marie-Noëlle LIENNEMAN personnifie la décomposition du Parti Socialiste.

 

Alexandre ANIZY

 

 : Journal du Dimanche 26 août 2007

Que le Parti Socialiste meure (III) !

Publié le par Alexandre Anizy

(Suite des notes du 11 et 13 juin 2009 « Que le Parti Socialiste meure ! (I) et (II) »)

 

Faudrait-il regretter les « jeunes » cadres ? Non.

Aurélie FILIPPETTI avait imaginé un atterrissage en douceur au Parlement de Strasbourg, puisqu’elle savait sa circonscription vouée à la disparition : n’ayant pu se placer qu’en 3ème position sur la liste de l’Est (le 2ème étant Liêm Hoang Ngoc, un économiste keynésien – qui ne se dit pas keynésien aujourd’hui ? -, très proche d’Henri EMMANUELLI, membre du Conseil National du PS depuis 2003 – une fidélité dont FILIPPETTI la carriériste normale ne pouvait pas se prévaloir -), elle subit le rude coup de la défaite du PS avec sérénité, puisqu’elle est toujours député.

Benoît HAMON n’a pas eu la présence d’esprit de se garder un mandat de repli : pour un apparatchik et pour le jouvenceau du « club des ambitieux », on frise la faute professionnelle ! Pour ce personnage, nous n’aurons pas de regret non plus, tant il est déjà une caricature du politicien : alors qu’il avait affirmé qu’il quitterait son poste de porte-parole du PS s’il n’était pas réélu député européen, il est évidemment revenu sur son engagement dès mardi … Benoît ne nous étonne pas …

A sa place, nous nous interrogerions sur le fait troublant que Martine AUBRY et ses sbires n’aient pas réussi à imposer quelque part en position assurée (la 1 ou 2) le leader d’une motion ayant obtenue 18,5 % des voix au congrès de Reims, car pour un autre au moins cela fut possible. Benoît HAMON : un apparatchik habile, peut-être, un médiocre négociateur, c’est sûr !

Elu, Vincent PEILLON le bourgeois prétendant sort son épingle du jeu, même s’il démontre une nouvelle fois sa capacité de nuisance, puisqu’avec lui le score du Parti dégringole dans le Midi, comme en Picardie.

Nous en bouderions presque notre plaisir.

 

Manuel VALLS fut égal à lui-même dans l’analyse, que nous résumons par un « cap à droite » ! Ce doit être parce qu’il est plus facile d’être élu à Evry avec une étiquette socialiste sur un projet politique régressif, que le franc mac VALLS ne quitte pas le navire Solferino : le courage politique dans toute sa splendeur …    

Arnaud MONTEBOURG, qui a épousé le Château, sera toujours mal placé, avec ou sans gambit, pour représenter les gens de peu.

 

Franchement, dans l’attelage indiscipliné de ce groupement électoral en déconfiture, qui voulez-vous retenir sérieusement ?

 

Alexandre ANIZY

Que le Parti Socialiste meure ! (II)

Publié le par Alexandre Anizy

(Suite de la note du 11 juin 2009 « Que le Parti Socialiste meure ! (I) »)

 

Faudrait-il regretter le Parti Socialiste ? Non.

 

Emmanuel TODD (démographe, sociologue ; le concepteur de « la fracture sociale » chère au candidat CHIRAC de 1995) le présentait ainsi le 24 novembre 2006 dans Libération :

« Le Parti Socialiste est une organisation à l’intérieur de laquelle, jusqu’à l’arrivée des nouveaux adhérents par Internet, 40 % des adhérents étaient des élus, et une proportion considérable des employés municipaux, départementaux ou régionaux. »

 

Comme le disait déjà Rémi LEFEBVRE (professeur de science politique), auteur avec Frédéric SAWICKI du livre « la Société des socialistes » (éditions du Croquant), avant le congrès de Reims, la rénovation annoncée ne sera qu’une somme de petits replâtrages. C’est ainsi qu’aujourd’hui le premier acte de Martine AUBRY est de créer un comité des sages (et pourquoi pas une commission ?) … Avant Reims, comme aujourd’hui, tous les scénarios plausibles avaient un risque commun : aucune clarification idéologique.

« C’est le signe d’un parti qui n’est plus structuré par des loyautés idéologiques durables. Les courants sont devenus des coteries instables. »

Un exemple ? « (…) le courant strauss-kahnien était l’un des plus structurés avec une vraie identité idéologique construite autour de la modernisation et du refus du surmoi marxiste. Il n’a pas résisté au départ de son leader … »

 

L’invocation permanente à une modernisation (en quoi consiste-t-elle réellement ? Quels en sont les « marqueurs » ?), et le rejet de Marx, ne constituent pas une doctrine.

 

Rémi LEFEBVRE posait les bonnes questions, comme :

« (…) quelles sont, sur la durée, les positions sur l’Europe de Julien DRAY, Arnaud MONTEBOURG ou Vincent PEILLON ? Qu’est-ce qui distingue, sur le fond, Ségolène ROYAL, François HOLLANDE ou Bertrand DELANOë ? »

« Les clivages sont artificiels et ne masquent que des luttes d’intérêts. La déshérence idéologique est totale.»

Les fameux adhérents à 20 euros ont déserté le PS après la défaite électorale, conséquence normale et immédiate de l’échec.

« Le PS se retrouve à son étiage historique autour de 130.000 adhérents, plus que jamais rétracté sur son réseau d’élus [« le poids des grands féodaux du PS demeure donc très important. »]. Et ceux-ci n’ont pas intérêt à ce qu’arrive le nouvel adhérent (…). Le PS est un monde fermé, qui ne cherche pas à recruter. Sa logique est celle d’un repli sur soi. »

C’est « un PS de bobocrates dont les dirigeants, tellement arrogants, sont coupés du peuple », comme dit Jean-Luc MéLENCHON (16 novembre 2008, Aujourd’hui)

 

Après Reims, la suite a plutôt donné raison à Remi LEFEBVRE, n’est-ce pas ?

 

Que peut-on attendre d’apparatchiks centrés sur leurs besoins ? Rien.

 

Alexandre Anizy

Que le Parti Socialiste meure ! (I)

Publié le par Alexandre Anizy

Le Parti Socialiste vient de subir une défaite électorale importante. Une de plus. Ce serait grave si le PS était réellement le parti d’opposition à cette droite politiquement habile, qui appliquera jusqu’au bout son plan de régression. Mais ce n’est pas le cas.

 

En effet, en matière économique (au sens large), le PS n’offre aucune alternative : le fait que le Président ubiquiste de droite SARKOZY DE NAGY BOCSA ait œuvré pour la nomination du « socialiste » STRAUSS-KAHN (le meilleur économiste du PS, paraît-il) à la tête du Fonds Monétaire International (FMI), une organisation tenue par l’Empire, dont les pays pauvres se souviennent encore des plans catastrophiques dits de restructuration, n’est-elle pas la meilleure démonstration de l’unification idéologique des grands partis et leaders politiques français ?

Dominique STRAUSS-KAHN tient le même discours à Washington et à Paris : étant sain de corps et d’esprit, pourquoi ses propos seraient-ils « de gauche » en France et « apolitiques » ailleurs ? L’exemple allemand (le gouvernement CDU-SPD de Mutti MERKEL) n’est-il pas une autre preuve de l’unification idéologique de l’oligarchie ?

 

En matière européenne, la bible des politiciens (tout ce qui se fait encore aujourd’hui en matière de dérégulation, de privatisations, etc., n’est que la suite logique du programme exposé dans cet ouvrage) n’est autre que le fameux livre de 1986 du social-traître Jacques DELORS, qui était assisté du « socialiste » Pascal LAMY (un autre individu sain de corps et d’esprit, placé et maintenu à la tête de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) – une autre institution tenue par l’Empire - : « socialiste » en France et « apolitique » ailleurs, pareillement ?). Le PS a-t-il renié ce livre et son auteur malfaisant ? Que nenni ! C’est même sa fille (Martine AUBRY) qui tient le parti …  

Fondamentalement, PS et UMP ont le même projet européen (Turquie comprise).

(A suivre)

 

Alexandre ANIZY

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