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notes politiques

Le cadavre de la diplomatie française

Publié le par Alexandre Anizy

A l’heure où l’Etat israélien va déclencher une effroyable riposte au massacre commis par les fanatiques du Hamas, il est vraiment temps pour la France de faire son point diplomatique, puisqu’elle n’a ni boussole, ni voix crédible. Nous le ferons ici à partir de deux exemples.    

[sur Front populaire] 

https://frontpopulaire.fr/opinions/contents/la-diplomatie-francaise-est-un-cadavre-a-la-renverse-partie-1_tco_25904792

 

https://frontpopulaire.fr/opinions/contents/la-diplomatie-francaise-est-un-cadavre-a-la-renverse-partie-2_tco_25904962

 

Extraits ci-dessous.

(…)  

Selon nous, la France a tort de continuer à "faire comme si" un Etat palestinien viable était encore possible. La diplomatie consiste notamment à prendre en compte les réalités géographiques, économiques, démographiques, pour proposer un objectif rationnel et raisonnable. C’est pourquoi, comme l’a écrit Renaud Girard, « sans création d’un Etat palestinien viable, Israël n’aura pas d’autre choix que de devenir un Etat binational. »¹², ce qui suppose l’abrogation de la loi discriminatoire du 19 juillet 2018.

Nous savons que la route sera longue et semée d’embuches.

Pour autant, est-il sage de baisser les bras, détourner les yeux devant les injustices et les violations du droit international, en répétant le mantra de la communauté internationale pour se donner une bonne conscience morale ? Non, parce que l’Histoire nous apprend que l’aveuglement conduit inéluctablement au pire.

C’est pourquoi la France s’honorerait en prônant la solution d’un seul Etat binational.

(...)

[en Ukraine] 

Dès lors, que fait la France ? Elle applique une ligne diplomatique incohérente (Front populaire, notre article du 22 septembre 2022), qui est contraire aux intérêts du pays.

(...)

En conclusion de cette analyse des deux conflits qui bouleversent coup sur coup l’ordre mondial, notamment dans le rapport du Sud global au Nord sous emprise américaine, nous disons que non seulement la diplomatie singulière de la France est morte, mais que sa nouvelle doctrine apparaît au reste du monde comme un village Potemkine, qui l’entraîne inéluctablement dans des actions et positions contraires à l’intérêt général du pays : échec au Sahel, incohérence en Ukraine, aveuglement au Proche-Orient…

Ohé ! Politiciens, diplomates et intellectuels de bonne volonté, enterrez ce cadavre à la renverse et changez tout !    

 

Alexandre Anizy  

 

"Les Français sont malades", pense la Borne

Publié le par Alexandre Anizy

            Comme un boomerang, les éléments de langage reviennent dans la gueule du lanceur.  

 

            Pour apaiser la populace, l’arrogante polytechnicienne hors surface nommée Elisabeth Borne pense qu’il faut « respecter un délai de convalescence »¹. Or nul n’ignore que la convalescence est une transition entre la fin d’une maladie et le retour de la santé². Ainsi la première ministre pense que les Français sont malades : en effet, puisque c’est un choix raisonnable, trivialement comptable et sans alternative, comment peuvent-ils être stupidement réfractaires à la régression des retraites malgré le génie de l’élite, son savoir-faire pédagogique et son talent d’imitation des chers pays voisins ? Seule une poussée de fièvre infantile et populiste peut expliquer cette rebuffade, c’est évident.

            Quelle sera la prochaine étape du traitement, notamment pour ceux qui deviendraient des dissidents ? Les meilleurs d’entre nous pressentent que l’opposition de gens à l’ordre institutionnel et républicain, donc démocratique, est une forme de folie : par conséquent, cela relèvera de la psychiatrie. Comme en Union soviétique, il y a 50 ans.

            Serait-ce une cruelle ironie de l’Histoire que de voir les ordo-libéraux finirent en infirmiers léninistes ? Non, les hommes bien informés savent le ver totalitaire dans le fruit libertaire.   

 

Alexandre Anizy  

 

(¹) dans l’imMonde du 8 avril 2023.

(²) Dictionnaire Larousse.

 

Comment Macron et ses sbires ont acheté des non-grévistes

Publié le par Alexandre Anizy

            Quand le clientélisme ruine la France mais sauve le pouvoir.

 

Citons Le canard enchaîné du 22 mars 2023 (page 3).

« Depuis l’annonce du projet de réforme des retraites, chaque corporation dotée d’un pouvoir de nuisance, comme dirait aimablement le gouvernement, a contacté l’exécutif en lui promettant blocages et grèves paralysantes s’il s’en prenait à son régime particulier. Matignon et les ministres les plus concernés (Transports, Intérieur et Travail) ont vite calmé ce petit monde, au prix de jolies concessions financières. Inventaire non exhaustif de ces lobbys si persuasifs.

Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) l’a annoncé le 2 mars, dans un tract à peine triomphaliste : « L’âge légal [de départ à la retraite] ne sera pas touché par la réforme. » Actuellement, les quelques 8.500 pilotes de ligne français peuvent partir à  taux plein à 60 ans ou continuer de voler jusqu’à 65 ans en bénéficiant d’une jolie surcote. Travailler 2 ans de plus en étant privé de surcote entre 63 et 65 ans ? « Inacceptable », a écrit le 8 février, à la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers, le syndicat des compagnies aériennes, Karine Gély, la présidente du SNPL. Qui a exigé un dédommagement financier pour sauver ce bonus. Et le syndicat de rappeler qu’il avait jusque-là « fait le choix d’être une force de proposition plutôt que de [mener] une grève dure ». A bon entendeur, salut !

Clément Beaune [l’énarque à peine sorti de l’œuf qui ne manque jamais de seriner aux Français la gravité du poids des déficits et de la dette publique] le peu hardi ministre des Transports, entend vite. Le 14 février, l’Etat s’engage à financer, à parts égales avec les compagnies aériennes françaises, les 100 millions qu’il va falloir verser en compensation à la caisse des retraites des pilotes d’ici à 2030. Illico, le SNPL annonce « qu’il n’appellera pas à rejoindre le mouvement unitaire du 7 mars ». La peur a donné des ailes au gouvernement.  

            Autres grands perturbateurs potentiels des transports, les routiers (chauffeurs de poids lourd, mais aussi car, convoyeurs de fonds, déménageurs, etc.) sont restés inhabituellement calmes. Pas de blocage du pays, comme redouté ; à peine quelques barrages filtrants sporadiques. Les routiers semblaient pourtant remontés à bloc, entamant même « une grève anticipée » le 5 mars au soir, deux jours avant la grève nationale du 7. Or, au même moment, le ministre des transports négocie sans relâche. Le 6 mars, à quelques heures de la manifestation nationale, Clément Beaune adresse un courrier aux syndicats, annonçant que le gouvernement accepte de prolonger jusqu’à 2030 le congé de fin d’activité, une sorte de régime spécial qui permet aux routiers de cesser le travail 5 ans avant l’âge légal en conservant 80 à 100 % de leur salaire net. Un « engagement majeur (…) auquel peu de syndicat s’attendaient », s’est vanté le ministre auprès des Echos (10/3). Il coûtera plus de 1 milliard aux finances publiques. »

            Pour les fonctionnaires aux tâches fatigantes ou risquées (policiers, pompiers, gardiens de prison, éboueurs, etc.) qui bénéficient d’un départ anticipé à la retraite, un avantage que le projet de loi supprimait ? Plus de suppression pour « encourager ces fonctionnaires actifs à rester passifs devant les appels à la grève ».  

 

 

Tout est dit, n’est-ce pas ?

Maintenant Françaises, Français, les matraques promptement vont sortir, et même pire s’il le faut (ça commence dès cet après-midi, plutôt en fin de manifestation à l’Opéra, un étrange terminus en plein cœur de Paris accepté par la préfecture… un certain Laurent Nuñez-Belda).  « L’ordre républicain … l’ordre républicain …. L’ordre républicain … », a répété hier le bankster Macron.  

 

Alexandre Anizy  

 

Pour les retraites chers députés voyez Bernard Arnault et quelques autres citoyens malévoles

Publié le par Alexandre Anizy

            Être citoyen d’un pays, c’est y avoir des droits et y remplir des devoirs, notamment le plein paiement des impôts et taxes qui contribuent au bien-être de tous les membres de la collectivité (i.e. des logements décents, un système de santé à la hauteur, des enfants au ventre plein le matin à l’école, etc.). Mais certains Français jouissent pleinement de leurs droits et s’exonèrent partiellement ou entièrement de leurs devoirs en toute légalité… ou pas : ce sont des citoyens malévoles.

 

 

Comme ces mauvais payeurs se permettent en plus de donner des leçons d’économie (Bernard Arnault), de patriotisme (Liliane Bettencourt¹), et tous de faire la morale aux autres, notamment aux grévistes qui « prennent en otages » les usagers des transports publics, alors aujourd’hui grâce à un juge canadien nous ajoutons quelques noms à la liste non exhaustive des citoyens malévoles.

Pour mettre en exergue l’ampleur du mal, commençons par le seigneur non cité par notre source, première fortune mondiale et à coup sûr grand malévole : Bernard Arnault. Le 1 février 2023, le Canard enchaîné² nous apprenait ainsi : « En 2019, Arnault a déclaré un peu plus de 280 millions revenus. Qui se décomposent en 10 misérables millions de salaires et un peu plus de 270 millions de plus-value sur des ventes d’actions (…). Surprise : sur ce pactole, l’homme le plus riche du monde ne paie qu’environ 50 millions d’impôt (la loi nous interdit de donner le chiffre exact). Soit un taux d’imposition de 18 %. C’est ce qui est appliqué à un couple sans enfant gagnant 150.000 euros par an… Très loin de la tranche supérieure du barème : 49 % (avec la contribution sur les hauts revenus). » Pour les dividendes (environ 1 milliard), dont on ne parlera pas ici tellement l’indécence touche à son comble, il paya un impôt riquiqui d’environ 10 millions qui à terme l’amènera à un taux de 12,8 %. Qui peut "dire aussi mal" en France ?

Dans le resquillage légal³, le seigneur Bernard Arnault lui-même : il « est parvenu à régler sa succession au profit de ses enfants en réduisant de 45% à 6,5% les droits afférents, selon Le Canard Enchaîné. (…) L'hebdomadaire satirique, qui cite "des confidences de proches" de Bernard Arnault, explique que l'opération s'est déroulée en deux temps, dont le premier acte remonte à 2005 (…). Bernard Arnault crée à l'époque une holding, nommée Pilinvest, chargée de recueillir les actions du groupe Arnault, qui contrôle toutes ses sociétés, selon Le Canard⁴. Bernard Arnault y transfère progressivement 90% de ses titres, en toute discrétion, souligne l'hebdomadaire. Il cède ensuite à ses cinq enfants la nue-propriété de 49% de ses titres, et n'en conserve que l'usufruit, c'est-à-dire les dividendes et les droits de vote attachés à ces actions. Mais cet usufruit disparaîtra le jour de son décès et ses enfants en deviendront alors pleinement propriétaires, précise Le Canard. Il ajoute qu'une fondation, Proctinvest, est chargée de s'assurer que les héritiers ne démembrent pas l'empire qu'il a bâti. Pour calculer les droits de donation, le fisc français est contraint d'appliquer une première décote puisque le don en usufruit fait perdre aux actions cédées la moitié de leur valeur, explique le journal. Il ajoute que les héritiers ont par ailleurs signé un pacte, prévu par la loi Dutreil, en vertu duquel ils s'engagent à ne pas vendre leurs titres avant deux ou six ans, ce qui induit une seconde décote de 75%. Dernier point, les actions cédées à l'époque ont doublé en valeur, souligne-t-il. L'ensemble de ces opérations ont permis d'éviter d'appliquer le taux officiel de 45% et de ne payer que 6,5% de la valeur actuelle du groupe, dont la valeur est estimée à 30 milliards d'euros, selon le journal. » Challenges.fr (6 février 2013, à 19h06)

            En matière de resquillage légal, pour ceux qui s’intéressent à ce triste sire en tant que patron de l’empire LVMH, nous les renvoyons par exemple aux articles de l’imMonde du 19 septembre 2012⁵ et du Canard enchaîné du 12 octobre 2016.  

Si le juge canadien Bernard Synnot ne cite pas Bernard Arnault, en tout cas dans l’article du Journal du Dimanche qui a lu son jugement rendu le 26 janvier 2023 dans l’affaire « Blue Bridge », il donne des noms. « Au fil des 67 pages de son jugement, on croise ainsi « les familles Charoy, Coste, Boissonnas, Lebel, Verger ». Et puis Robert et Nicolas Monnier (trust Bonaventure), héritiers du peintre Henri Matisse, leur père Bernard (trust Baryton), sa seconde femme Virginie Lehideux-Vernimmen (tous deux décédés) et le fils de cette dernière, Arnaud de Caumont La Force (trust Lagune), Michèle Robineau-Mouton et son fils Patrick Mouton (trust Nipigon), la famille de Bernard Lanvin ou encore Julie Barlatier (héritière d’une famille d’entrepreneurs provençaux).⁶ ». « En 2019, le Journal de Montréal révélait le scandale. En 2021, Capital puis Libération donnaient les premiers noms : les frères Seydoux (plus de 1 milliard d’euros dans 14 trusts), Hubert Guerrand-Hermès (décédé en 2016, avec 500 millions dans des trusts, dont les héritiers ont depuis régularisé leur situation avec les services fiscaux), l’ancien maire de Vittel Guy de la Motte-Bouloumié (décédé en 2022, il avait appelé ses trusts Evian et Badoit), la scénariste Danièle Thomson⁷ (qui assurait à Libération que ses deux trusts, soit 1 million d’euros, étaient en règle avec l’administration fiscale), un héritier des cafés Richard, un autre des pastilles Pulmoll…⁶ ».

 

 

            En conclusion, nous paraphrasons un docteur très médiatique en disant que "c’est bon à savoir" à qui on a affaire. Un citoyen malévole n’a qu’une patrie : son portefeuille.

 

 

Alexandre Anizy  

 

 

 

(¹) Liliane Bettencourt et son mari ont planqué en Suisse plusieurs dizaines de millions d’euros pendant plus de 30 ans. Cela n’empêcha pas cette vieille dame indigne de dire au cours d’un entretien exclusif à TF1, diffusé dans le JT de 20h le 2 juillet 2010, qu’il ne faut "pas faire de mal à son pays". Le top de la fourberie, n’est-ce pas ?

(²) Canard enchaîné du 1 février 2023, page 3.

(³) Nous appelons resquillage légal ce que d’aucuns nomment "optimisation fiscale".

(⁴) Canard enchaîné du 6 février 2013.

(⁵) Le Monde du 19 septembre 2012, page 16 : « Cela aurait permis à LVMH de ne payer en Belgique que 24,2 millions d’euros d’impôts sur 630 millions de bénéfices depuis 2009. »

(⁶) Le Journal du Dimanche du 5 février 2023, page 20.

(⁷) Avec Danièle Thomson (dialoguiste), rions un peu des avaricieux en nous souvenant de La folie des grandeurs, dans la scène où Yves Montand dit à Louis de Funès : « Il est l’Or, il est l’Or, l’or de se réveiller, mon seign’or… »

 

2023-01-31 todos a la calle (pero sin piedras)

Publié le par Alexandre Anizy

            Mardi 31 janvier 2023, tous dans la rue contre le projet de loi scélérate sur les retraites.

 

Séparés, tous nous sommes peu… mais regroupés, tous nous pouvons servir à quelque chose, former le début d’un autre chemin… C’est en partie l’esprit du poème du poète espagnol León Felipe en 1920, que Paco Ibañez a remarquablement chanté.

Ecoutez-le ici .  

 

Como tú                                                                Comme toi

Así es mi vida, mi vida                                        Telle est ma vie,                 

Piedra,                                                                  Une pierre,           

Como tú ; como tú,                                               Comme toi ; comme toi,

Piedra pequeña ;                                                    Petite pierre ;   

Como tú,                                                                Comme toi,

Piedra ligera ;                                                         Pierre légère ;  

Como tú,                                                                 Comme toi,

Canto que ruedas                                                    Caillou qui roules

Por las calzadas                                                       Sur les chaussées,  

Y por las veredas ;                                                  Par les sentiers ;

Como tú,                                                                 Comme toi,

Guijarro humilde de las carreteras ;                       Humble gravier des routes ;

Como tú,                                                                 Comme toi,

Que en días de tormenta                                         Qui les jours d’orage

Te hundes                                                               T’enlises  

En el cieno de la tierra                                            Dans la boue de la terre  

Y luego                                                                    Et puis  

Centelleas                                                                 Qui étincelles

Bajo los cascos                                                         Sous les sabots  

Y bajo las ruedas ;                                                    Et sous les roues ;

Como tú, que nos ha servido                                    Comme toi, bonne à rien,

Para ser ni piedra                                                      Ni à être pierre  

De una Lonja,                                                           De Bourse de commerce,

Ni piedra de una Audiencia,                                     Pierre de Tribunal,

Ni piedra de un Palacio,                                            Pierre de Palais,

Ni piedra de una Iglesia ;                                          Pierre d’Eglise ;

Como tú,                                                                    Comme toi,

Piedra aventurera ;                                                     Pierre aventurière ;

Como tú,                                                                    Comme toi,

Que, tal vez, estas hecha                                            Qui n’es bonne peut-être

Sólo para una honda,                                                  Que pour un jet de fronde,

Piedra pequeña                                                           Pierre petite

Y                                                                                 Et

 Ligera…                                                                     Légère…

 

 

León Felipe

(Anthologie bilingue de la poésie espagnole, Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, juillet 1995, p.620-21)

L'Albanie vue par Danü Danquigny (leçons pour la France envoûtée du bankster)

Publié le par Alexandre Anizy

            Le cadavre du dictateur Enver Hodja à peine refroidi en avril 1985, une perestroïka sans limite se mettait en branle pour le bonheur des sociopathes.

 

            Dans un polar de bonne facture, Les aigles endormis (Gallimard, Folio, 2021, livrel disponible en Prêt Numérique en Bibliothèque de Paris), Danü Danquigny raconte en toile de fond la désintégration de l’Albanie. Intéressant puisque le schéma s’est reproduit en Yougoslavie et en Russie, avec des degrés différents d’intensité violente mais la même voracité financière !  

« Celui qui jouera du pipeau plus fort que les autres, qu’il soit un imam dévoyé, un banquier en marche [c’est nous qui soulignons] ou le chantre du nationalisme nostalgique d’un jadis doré et fantasmé, celui-là trimballe toujours le troupeau d’une aliénation à l’autre sous les vivats d’une poignée d’insatiables salopards gras et avides. Ce qui est moche ici, c’est que ces fumiers, on les connaît. » (p.137/158)

 En pleine actualité française, n’est-ce pas ?

 

Alexandre Anizy  

 

Mémento politique aphoristique

Publié le par Alexandre Anizy

Ne pas oublier qu’on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui.        

 

 

L’ « en même temps » n’est que l’ordinaire expression bonimenteuse d’un vide politique, qui est le signe indiscutable d’une préférence pour le statu quo, mais, la bourgeoisie d’affaires ayant gagné la guerre (n’est-ce pas Warren Buffett ?), elle exige de son mandataire des trophées, comme les chômeurs basculant vite dans l’armée de réserve taillable et corvéable à merci, comme les vieux maintenus sur le trottoir de l’Entreprise.

 

Ricanement devant les représentants du peuple, simagrée de dialogue avec des syndicats moutonniers… La polytechnicienne en surface Elisabeth Borne dépasse tout : c’est à cela qu’on les reconnaît, disait Michel Audiard.   

 

Alexandre Anizy  

 

Feu le couple franco-allemand

Publié le par Alexandre Anizy

Un éclair de lucidité a frappé le ligueur libéral-radical Nicolas Baverez : empressons-nous de le saluer !

 

Aujourd’hui dans son éditorial, Baverez constate enfin le mythe du couple franco-allemand. S’il le fait forcément avec dépit, comme tous les cocus, son inventaire non exhaustif des écarts allemands est sans appel :

«  L’Allemagne a toujours âprement défendu ses intérêts en Europe, et notamment ceux de son industrie. Quand la France se contente de parler de souveraineté, l’Allemagne l’exerce. C’est ainsi qu’elle fit financer sa réunification par ses partenaires à travers les taux d’intérêt élevés des années 1990, qu’elle restaura la puissance de son industrie grâce à la dévaluation compétitive réalisée par l’Agenda 2010, qu’elle configura le marché européen de l’énergie pour accompagner sa sortie du nucléaire, qu’elle ouvrit les frontières de l’Union aux migrants pour résoudre son déficit de main-d’œuvre, qu’elle exporta le « Dieselgate » de Volkswagen à l’ensemble de l’industrie automobile européenne, qu’elle prit le contrôle de la politique européenne de l’espace. »

Et maintenant l’Allemagne se lâche en achetant des avions américains F-35, ce qui est la négation du projet d’avion européen qu’elle voulait impérativement codiriger sans en avoir les compétences techniques et industriels, en aspirant devenir la plateforme logistique de l’Alliance puisqu’elle veut être le maître d’œuvre d’un bouclier antimissile propre à l’Europe centrale et orientale qu’elle veut étendre à 36 pays !  

Bref, le couple franco-allemand était « un mythe asymétrique, cultivé par Paris [c’est-à-dire, en toute honnêteté, par tous les ligueurs européistes comme Baverez] pour tenter de compenser le décrochage de la France ».  

 

Incapable de reconnaître son aveuglement passé et a fortiori de changer de logiciel d’analyse, Nicolas Baverez n’écrit donc pas comme nous, ici-même, que la folie allemande se met en branle en 2022 pour le grand bénéfice des Etats-Unis, à qui elle doit tout depuis sa grande clémence de 1945…  

            Mais pire encore, Nicolas Baverez persiste à inoculer le venin de la soumission lorsqu’il conclue : « [La cathédrale européenne (sic !)  ̶  à ce genre d’expression, on distingue le fanatisme européiste] peut encore être sauvée mais à trois conditions : le redressement de la France indissociable de ses intérêts en Europe ; la remise en question par l’Allemagne de son modèle mercantiliste ; la construction d’une Union politique qui articule souveraineté nationale et souveraineté européenne. » Il n’y a qu’un rêveur bourgeois français pour propager de telles fadaises.   

 

Puisque les cons se surpassent, le pire est à craindre pour la France.   

 

Alexandre Anizy  

Le freluquet Julien Bayou et Taïwan

Publié le par Alexandre Anizy

Dans l’affrontement national Chine / Taïwan, un petit chose Vert donne une leçon frelatée de politique. Hélas, il se prend pour un homme d’Etat !

 

Nous nous souvenons qu’à peine sorti du cocon éducatif, Julien Bayou faisait le pitre sur un chariot dans la rue du 4 Septembre : une opération d’agit-prop de son association Jeudi Noir¹ rapportée par le mal nommé Libération, journal libéral-radical d’avant-garde foireuse.  Le sort des sans-abris n’a pas changé, mais celui de Bayou s’est amélioré… Maintenant,  sans doute pour paraître crédible, le freluquet a glissé une cravate dans sa panoplie de parlementaire, et comme il est dépourvu d’éthique, nous espérons qu’il n’aura pas la possibilité de saisir une cravache !

            Il y a quelques jours, suite à la visite à Taïwan² de la sénile sénatrice³ Nancy Pelosi, Julien Bayou a montré d’une part sa perfidie en tirant sur son allié politique au nom d’un grand principe (défendre la Démocratie : partout, envers et contre tout), et d’autre part son irresponsabilité, en feignant d’ignorer⁴ que l’Etat français ne reconnaît qu’un seul Etat chinois (la République de Xi Jinping). Quand on se rêve en homme d’Etat, on ne devrait pas dire ça…  

 

Pour le bien de la France, il vaudrait mieux que le freluquet Julien Bayou ne grandisse plus dans les ors de la République.

 

Alexandre Anizy

 

(¹) Cet ambitieux organisait aussi des visites de squats pour un politicard… (Monde diplomatique, juillet 2016).

(²) Même Dominique Moïsi, membre de la Commission Trilatérale (une organisation privée qui n’est pas farouchement anti-américaine…), écrit : « Dans sa politique à l’égard de la Chine, l’Amérique serait-elle passée de "l’ambiguïté stratégique" à "la confusion stratégique" ? On attend d’une grande puissance responsable qu’elle sache hiérarchiser ses priorités. Or l’Amérique a-t-elle les moyens, et la volonté, de gérer trois crises virulentes en même temps : avec la Russie, avec la Chine, sinon avec l’Iran ? Le court mais hautement symbolique déplacement de Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, à Taïwan, le troisième personnage de l’Etat, est l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire en politique internationale. » (Les Echos du milliardaire Bernard Arnault, lundi 8 août 2022).  

(³) Même Renaud Girard, qui n’est pas gauchiste, écrit : « Trois mois avant des élections de mi-mandat (du premier mardi de novembre), qui s’annoncent extrêmement difficiles pour le Parti démocrate américain  ̶  qui pourrait perdre sa majorité à la Chambre des représentants au profit du Parti républicain  ̶  , on peut comprendre que Mme Pelosi ait voulu faire parler d’elle. Mais choisir une démarche diplomatique aussi provocatrice était, de sa part, irresponsable. » (Figaro de la très riche famille Dassault, mardi 9 août 2022).

(⁴) Chez Julien Bayou, entre l’incompétence diplomatique et l’hypocrisie, nous avons choisi. A tort peut-être ? 

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