Nicolas Dupont-Aignan et ses 3 propositions (IV)
Nicolas Dupont-Aignan considère que l'affaire France Trésor (lire la note II précédente) vaudra celle du Mediator : « Même silence coupable, mêmes conflits d'intérêts, mêmes conséquences dramatiques. » (p.69). Il n'a pas tort. Mais au jour d'aujourd'hui, les victimes n'ont pas encore compris le drame.
Anticipant une prise de conscience des citoyens, à laquelle il contribue avec son livre « l'euro, les banquiers et la mondialisation L'arnaque du siècle » (éditions du Rocher, avril 2011, 154 pages, 13 €), le courageux député Nicolas Dupont-Aignan avance des propositions chocs pour donner une perspective à la révolte qui gronde.
D'abord, il faut sortir l'euro (la nuance est importante), et retrouver le pouvoir de création monétaire :
« [les banques] perdront leur toute puissance spéculative – qui repose actuellement sur une inflation monétaire dont elles détiennent le pouvoir et le bénéfice exclusif ». (p.126) ;
« En finançant de nouveau l’État par la Banque de France, nous serons en mesure d'investir pour l'avenir (...) » sans payer des intérêts importants comme aujourd'hui ;
Ensuite, il faut réformer le système bancaire en séparant nettement les banques de détail et les banques d'investissement ; pour faire bonne mesure, et casser l'entente objective actuelle, il faut nationaliser une Grande Banque ;
Enfin, pour l'Europe monétaire à construire après avoir sorti l'euro(mark) actuel du pays, la France proposerait à ses partenaires :
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de transformer l'euro en ECU, i.e. la monnaie commune de réserve ;
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de recréer un Système Monétaire Européen (SME) avec des parités fixes mais ajustables ;
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de rétablir un contrôle des changes avec frontières pour les pays qui le souhaitent. (Cf. p.141-142)
Une Europe, de l'Atlantique à l'Oural, serait à nouveau possible.
Nicolas Dupont-Aignan ambitionne de « dompter une économie mondialisée de prédation qui épuise les peuples » (sic) : son programme minimum est un bon commencement.
Alexandre Anizy