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Chasseur de lions ? Olivier ROLIN n'est pas un tigre

Publié le par Alexandre Anizy

Olivier ROLIN, c’est l’ancien chef de la branche militaire de la Gauche Prolétarienne (les maos français). Le titre de son livre « tigre de papier » (en poche) est d’ailleurs une expression de MAO-TSE-TOUNG, le  grand timonier (disaient-ils).

Du point de vue littéraire, ce livre est prétentieux. L’option stylistique retenue est agaçante, et en plus elle n’apporte rien au sujet traité.
Exemples :

« VINCENNES DOREE STATION-SERVICE JOHNNY WALKER KEEP WALKING PERIH FLUIDE ponts lumières jaunes Paris à droite sous un ciel de sombre lilas devant panneaux émeraude METZ NANCY PORTE DE BERCY DISNEYLAND 32 KM les pneus déchirent la soie noire-mordorée robe du soir (…). » (p.13)

« KOREAN AIR rouge bleu PANASONIC bleu SANYO rouge SAMSUNG bleu A1-A104 FLUIDE un pont (…). » (p.198)

C’est chiant, n’est-ce pas ?

Malgré cette plaisanterie de potache, on peut faire l’effort de lire en sautant les paragraphes imbéciles, si on s’intéresse aux péripéties de la Gauche Prolétarienne, les clowns teigneux de Benny LEVY et consorts.


Alexandre Anizy

P.S. : pour cette rentrée littéraire, Olivier ROLIN nous gratifie d’un nouvel opus titré « un chasseur de lions » (Seuil, 236 p., 17,50 €) ; Dominique BONA en dit beaucoup de bien (« Quel beau récit, vraiment, ce chasseur de lion, et quel panache ! ») dans le Figaro du 21 août, et elle n’est pas la seule : il nous semble que toute la presse écrite y est passée en 4 semaines et nous ne doutons pas de la suite en septembre et octobre – radios et télés. Journaliste à Libération puis au Nouvel Observateur, éditeur au Seuil : ça facilite les choses pour les papiers.

Ainsi va le monde … et donc la mare germanopratine.

Cependant, nous ne disons pas comme l’écrivain Morgan SPORTèS : « M. Sportès a dû licencier Olivier ROLIN, constatant que pour de multiples raisons, ne serait-ce qu’éthiques, on ne peut être à la fois auteur et éditeur. »


Afghanistan : ce que devrait dire un PS d'opposition

Publié le par Alexandre Anizy

La guerre en Afghanistan n’a plus rien à voir avec le conflit initial de 2001 : experts, états-majors et observateurs avertis le disent. Pourtant, la stratégie américaine de l’OTAN est poursuivie, renforçant chaque jour un peu plus l’impopularité des troupes d’occupation.

Un changement radical dans la conduite des opérations évitera peut-être la défaite militaire et le fiasco politique.

La France peut provoquer ce changement en menaçant de quitter l’Afghanistan.

La France ne devrait engager ses troupes que dans le cadre d’une stratégie politique et militaire clairement définie, et en ayant l’autorité suffisante dans la conduite des opérations conformes au nouveau plan.

Tel devrait être déjà le discours d’une véritable opposition parlementaire. Mais nous ne l’entendons pas. A la place, au Parti Socialiste, c’est le propos consensuel de l’énarque MOSCOVICI.

Pourtant, le moment est idéal pour poser la question, comme le fait Nicolas DUPONT-AIGNAN (le Monde 27 août) :

« Aujourd’hui, Monsieur le Président, il vous faut choisir : allez-vous être fidèle à la France ou à l’Amérique ? »

 
Alexandre Anizy

La langue de fonte de Luc-Marie CHATEL

Publié le par Alexandre Anizy

Jeudi dernier, au journal télévisé, nous avons pu voir le Secrétaire d’Etat et porte-parole du gouvernement Luc-Marie CHATEL en excursion très médiatisée dans les rayons d’un hypermarché de l’enseigne bien connue pour ses campagnes publicitaires remplies de promesses.

Qu’avait-il à dire ? Rien de concret.
Résumons son message : les Français viennent de subir une hausse des prix, c’est vrai, (silence) (pour marquer la compassion ?), mais ce que nous [le gouvernement, les responsables, les gens bien informés etc. ndaa] voyons en ce moment, ce sont les signes du retournement, les prémisses d’une amélioration du pouvoir d’achat.
Si, si, il a osé.

Avec Luc-Marie CHATEL, ce n’est pas la langue de bois mais de fonte*.

Pourquoi est-il sorti ? (le gouvernement est bien renseigné ; mieux que nos soldats en Afghanistan)
Parce que le magazine « 60 millions de consommateurs » s’étalait dans tous les kiosques et maisons de la presse avec cette information :

De juin 2007 à juin 2008, le pouvoir d’achat a baissé de 0,4 %, sans doute une baisse de 0,8 % sur l’année 2008.

Voilà pourquoi Luc-Marie CHATEL (DESS de marketing en 1988) est intervenu dans les médias pour que son message soit ensuite matraqué, alors qu’il ne repose sur aucune pièce tangible.

Comme on dit chez nous :
au pays des promesses, on ne meurt pas de faim !

 
Alexandre Anizy

 
* Luc-Marie CHATEL est issu d’une vieille famille de maîtres de forges à Bayard-sur-Marne (2 ancestrales fonderies ayant occupées 600 personnes) et de notables.

Afghanistan : le PS pense comme SARKOZY DE NAGY BOCSA

Publié le par Alexandre Anizy

Depuis 25 ans, le Parti Socialiste pense et agit quasiment de la même manière que les représentants des classes possédantes. L’Afghanistan nous en donne une nouvelle illustration.

Que dit Pierre MOSCOVICI (secrétaire national chargé des questions internationales), cet énarque fils de bourge, qui se croit populaire tout en se voulant aristo de gauche, étant un allié fidèle des 200 familles en dernière analyse ?

A la remorque des Etats-Unis, la France est en Afghanistan depuis 2001, c'est-à-dire depuis JOSPIN et CHIRAC, pour lutter contre la mainmise des talibans sur le pays. Puisque nous ne pouvons pas gagner cette guerre, « la stratégie de la France et des alliés doit mettre l’accent sur la reconstruction, le développement économique et social de l’Afghanistan, sur l’affirmation d’un Etat de Droit, la lutte contre la corruption. »

Comment faire ?

« Nous devons au contraire fortifier le président Hamid KARZAÏ (…) »

Rappelons qui est KARZAÏ : un ex agent des Américains, placé au pouvoir par ceux-ci, responsable de la corruption de son gouvernement fantoche (lire notre note du 23 août « l’Afghanistan est un nouveau Vietnam »).

Soyons sérieux : fortifier le protecteur des corrompus ne conduit certainement pas à l’Etat de Droit, mais dans une impasse.

Quelle est la position du parti du Président, par la bouche de son chargé de la Défense Hervé MARITON ?
« Il s’agit de trouver une meilleure réponse aux enjeux civiques, sociaux et économiques de ce pays. Sur cette dimension civile, des efforts considérables doivent être faits. »
Le Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA le dit aussi.

 
Concernant le volet militaire, que disent-ils ?

« Si l’on ne décide pas un infléchissement vis-à-vis du terrorisme et en particulier vis-à-vis de cette guerre d’Afghanistan, on va dans le mur. » Paul QUILèS (PS, sur France Inter)

« [il faut] une remise à plat de la stratégie de l’Otan parce que cette stratégie est en train d’échouer, tant aux niveaux politique que militaire. » Pierre LELLOUCHE (UMP, cité par Libération)

Que fait le Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA ? Envoyez plus de troupes. Que pense Pierre MOSCOVICI ?

« Il est hors de question de nous retirer sous la pression. (…) Les missions accomplies par les militaires français doivent être assurées, notamment la sécurité de Kaboul et le renforcement de l’armée afghane. »

Si vous trouvez une vraie différence, écrivez-nous !

 
Alexandre Anizy

Géorgie (V) : ANTIRUSSISME et une leçon de diplomatie de Mark ALMOND

Publié le par Alexandre Anizy

Pour faire un léger contrepoids à « l’antirussisme » dominant, le quotidien Le Monde a publié un article de l’historien Mark ALMOND (Maître de conférences à l’Oriel College de l’université d’Oxford) qui mérite le détour.

 
Tout d’abord, il prévient qu’ « aborder la situation à travers la grille d’analyse de la guerre froide ne tient pas. (…) réflexe (…) naturel, mais après deux décennies de retrait des Russes hors de leurs anciens bastions, il est trompeur. »
Pendant les années 90 et suivantes, « plus la Russie se rognait les griffes [retrait des pays satellites, ndaa], plus Washington et ses alliés dénonçaient les ambitions impériales du Kremlin ». Ce que Marek HALTER a aussi souligné : lire notre note du 17 août 2008.

Ce que les vieux nouveaux philosophes GLUCKSMANN et LéVY ne disent pas ou peu, Mark ALMOND l’écrit : « (…) les troupes russes sont aujourd’hui populaires dans les Etats sécessionnistes comme l’Ossétie du Sud ou l’Abkhazie. Les russes y sont considérés comme une protection contre une éventuelle reprise du nettoyage ethnique pratiqué par les Géorgiens. » [C’est nous qui soulignons]

En 1992, l’Occident a soutenu CHEVARDNADZE dans sa reconquête des régions citées : la guerre fut un désastre, avec un nettoyage provoquant la fuite de 300.000 réfugiés (sur une population géorgienne de 4,6 millions), « mais pour les Ossètes et les Abkhazes, c’est le pillage brutal auquel se livrèrent les troupes géorgiennes qui est resté gravé dans les mémoires. »

« Frankenstein SAAKACHVILI », comme le surnomme Alexandre ADLER, est un « démocrate » qui a porté les dépenses militaires à 70 % du budget du pays ! En novembre 2007, les soupçons de corruption et de favoritisme pèsent sur le clan de la mère de SAAKACHVILI, ainsi que ceux d’une fraude électorale : manifestations de masse réprimées par des forces de sécurité entraînées, équipées et financées par l’Occident. En septembre 2007, le président SAAKACHVILI et son ministre de la Défense Irakli OKRUACHVILI « s’accusaient d’entretenir des liens avec la pègre et de se livrer à la contrebande ».
Pas d’autre commentaire sur la « jeune démocratie géorgienne ».
 
« Les petits nationalismes sont rarement angéliques. »

Mark ALMOND enfonce le clou lorsqu’il affirme que « le soutien occidental à des programmes d’équipement et d’entraînement dans l’arrière-cour de la Russie ne contribue en rien à la paix (…). »

Enfin, il met en évidence une contradiction qui placera l’Occident dans une situation diplomatique fâcheuse, si elle persiste dans sa stratégie erronée d’affaiblissement de la Russie :

« Dans les Balkans, l’Occident a encouragé la désintégration de la Yougoslavie multiethnique, (…). Si un micro-Etat dominé par la mafia tel que le Monténégro est capable d’obtenir la reconnaissance de l’Occident, pourquoi des Etats défectueux, prorusses et non reconnus ne pourraient-ils pas eux aussi aspirer à l’indépendance ? »

Formulons-le autrement avec Mark ALMOND :

« Avec son extraordinaire complexité ethnique, la Géorgie est une post-URSS en miniature. » Après l’avoir accepté hier (quand ce n’est pas encouragé), pourquoi l’Occident refuserait-il aujourd’hui à des non-géorgiens (les Ossètes du Sud par exemple) de quitter le micro-empire géorgien ?

« Les nationalismes des autres ressemblent aux histoires d’amour des autres (…). Ce sont des choses dans lesquelles les gens avisés s’abstiennent d’intervenir. »

 
Alexandre Anizy

Géorgie (IV): ANTIRUSSISME de Françoise THOM Alain BESANçON GLUCKSMANN

Publié le par Alexandre Anizy

Lorsque nous étions jeunes, nous eûmes la sagesse et le plaisir de lire Paul VALéRY, ce bon bourgeois qui ne perdait pas le nord, notamment lorsqu’il écrivait :

« La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. »

C’est en lisant la tribune de madame Françoise THOM que cette maxime nous est revenue, parce qu’hier comme aujourd’hui les intellectuels belliqueux nous font gerber.

Bardée de son statut d’historienne, Françoise THOM nous assène sa vérité digne du café du commerce :

« (…) bientôt nous pouvons être acculés à l’action, à moins d’accepter une vassalisation complète, au moins pour ce qui nous concerne, nous autres Européens. »

Parce que c’est évident :

« Tant que demeurera une Europe indépendante alliée aux Etats-Unis, la Russie se sentira encerclée. La réalisation des prétendus intérêts de sécurité russes passe par l’asservissement par cercles successifs de tous ses voisins occidentaux et méridionaux. »

Rien que ça ?
Dans la tête de Françoise THOM, le mur de Berlin n’est pas tombé.

Après l’article de propagande américaine signé Robert KAGAN, le quotidien vespéral ne nous surprend pas en publiant cette tribune dont l’animosité est dans la ligne politique du discours haineux des « vieux nouveaux philosophes » GLUCKSMANN et LéVY (lire note du 16 août 2008).

 

Dans le Figaro de Serge DASSAULT (un riche qui défend le droit à la propriété privée en Russie même à travers le cas édifiant – mais avec des pincettes, s’il vous plaît - de l’accapareur KHODORKOVSKI), nous n’avons pas été étonnés de découvrir les inepties d’Alain BESANçON : parce que la Russie voudrait reconstituer l’URSS, elle veut séparer l’Europe de l’alliance avec les Etats-Unis, séparer l’Allemagne des autres pays, neutraliser la France, pousser à la dissolution de l’Union Européenne.
Il y a 30 ans, Alain BESANçON et Jean-François REVEL ne disaient-ils pas déjà la même chose ?

Selon Alain BESANçON, la Russie « construit des sous-marins, des porte-avions, développe des systèmes d’armes, pratique la menace et le chantage tous azimuts ».
C’est donc un pays belliqueux : « La domination plutôt que la liberté, la domination plutôt que la prospérité : le peuple russe, hélas, en est intoxiqué. »

Chacun sait que les Etats-Unis ne fabriquent que du Coca et du chewing-gum, développent des jeux vidéos pour les adolescents boutonneux, et pratiquent la randonnée pédestre avec l’esprit pionnier qui les caractérise …   

Ancien marxiste-léniniste (1951 à 1956) et présentement catholique, Alain BESANçON a fait de l’histoire de l’URSS et de celle du christianisme son fonds de commerce : dans les deux cas, sa dépendance aux drogues dures (une sorte d’opium, selon MARX et ANIZY) ne peut que nuire à l’objectivité de ses travaux de recherche.

Comme pour Jacques MARSEILLE, Alexandre ADLER, et sans remonter à Boris SOUVARINE ou Jacques DORIOT, c’est dans les vieux pots marxistes-léninistes qu’on trouve les meilleurs anticommunistes.  

Cependant, concernant Alexandre ADLER (lire notre note du 18 août 2008), force est de constater qu’il ne confond pas URSS et Russie comme THOM et BESANçON, puisqu’il terminait ses divagations par des recommandations judicieuses.

 

Au fait, Alain BESANçON était le directeur de thèse de Françoise THOM, dont le titre (« la langue de bois soviétique », 1983) nous fait sourire au regard du propos actuel de la dame.

Les dinosaures anticommunistes ne changeront pas.

 
Alexandre Anizy

 
P.S : dans Libération du 25 août 2008, nous signalons l’article de Raphaël GLUCKSMANN, perdreau de l’année « mis en médias » par son papa André : « l’anti russisme » est une valeur familiale.

La question de l'énergie (I)

Publié le par Alexandre Anizy

Il nous semble utile de faire un point statistique sur la question de l’énergie, qui devrait être au cœur de toutes les pensées économiques et politiques. Malheureusement, nous en sommes loin.

La France est le 12ème consommateur de pétrole au monde (presque 2 millions de barils par jour), et donc le 6ème importateur derrière les Etats-Unis, le Japon, la Chine, l’Allemagne et la Corée du Sud. La production française de pétrole, qui a atteint son pic en 1988 avec 67.000 barils par jour, se situe maintenant aux alentours de 20.000 barils. En y ajoutant les agro carburants, le gaz naturel liquéfié, les gains en raffinerie, on arrive à 130.000 barils par jour.

Depuis 2005, la capacité totale d’exportation de pétrole de tous les producteurs baisse, ce qui précède de quelques temps le pic de pétrole. Pour certains pays, la diminution des approvisionnements de pétrole risque d’être rapide.

 
Pour mémoire, la production française de charbon a atteint son pic en 1958 : 60 millions de tonnes avec 300.000 mineurs. La production française de gaz naturel, qui risque de s’arrêter dans la prochaine décennie, a atteint son pic en 1978 avec 6,5 milliards de mètres cubes extraits, soit environ 33 % de la consommation annuelle. La production française d’uranium, qui s’est achevée en 2002, a atteint son pic en 1988 avec environ 3.500 tonnes par an.
D’ici peu, le charbon ne s’exportera plus. La production européenne de gaz naturel a passé son pic en 2004, et les exportations russes n’augmenteront pas. La production mondiale d’uranium en provenance des mines couvre seulement 55 % des besoins du nucléaire civil : la fin du recyclage des stocks militaires russes aura pour conséquence la pénurie.
A partir de 2017, la France doit remplacer  59 réacteurs nucléaires  par 40 réacteurs EPR de 1620 MW, soit un coût de 132 milliards d’euros.

 
En 2006, 6,6 % de la consommation française d’énergie primaire est assurée par les énergies renouvelables : de cet ensemble, le bois représente 55 %, l’hydraulique 29 %, les déchets urbains solides 5 %, les autres filières 11 %.  Mais seul le bois paraît pouvoir apporter des ressources supplémentaires.
Pour la Direction Générale de l’énergie et des matières premières (DGEMP), d’ici à 2030, les capacités de production de l’éolien passeront de 1.500 MW en 2007 à 20.000 MW, soit l’équivalent de 4 réacteurs EPR de 1.620 MW. Pour les agro carburants, 2 millions d’hectares de terre arable (sur 18,3 millions utilisés aujourd’hui pour les cultures végétales) seront nécessaires pour atteindre l’objectif de 2010 : que fait-on contre la famine dans le monde quand les exportations de céréales cesseront ?
Toujours est-il qu’en doublant la production actuelle des énergies renouvelables d’ici à 2030, elle ne représenterait que 12 % de l’énergie primaire totale consommée.

 
Comme le souligne Emmanuel BROTO, « le mésusage des terres, des biens, de l’énergie et du temps pourrait entraîner de graves conséquences pour la survie des plus fragiles ». Dans cette perspective, le droit de propriété évoluera, parce que la structure sociale, économique et politique changera.

 
Alexandre Anizy

La bataille de Patrick RAMBAUD

Publié le par Alexandre Anizy

En 1997, Patrick RAMBAUD obtient le prix Goncourt pour « la bataille » (Grasset, 302 p., 108 FRF). Il a poursuivi dans la veine napoléonienne. 

On a bien senti que ce sujet était une passion pour l’auteur, mais le compte n’y est pas : comme le style est plat, on ne vit pas la bataille, ni sur le plan militaire ni sur le plan humain.

La futilité caractérise le travail de Patrick RAMBAUD.
C’était déjà le cas au temps de l’hebdomadaire « Actuel », en 1970.  

 
Alexandre Anizy

L'Afghanistan est un nouveau Vietnam

Publié le par Alexandre Anizy

En 2001, le régime des talibans afghans était renversé. Les Etats-Unis plaçaient à la tête de ce pays un de ses anciens agents, Hamid KARZAÏ. La lutte contre le terrorisme justifiait l’occupation militaire.

Il est temps de faire le bilan de cette opération :

  • Al-Qaeda a-t-elle été anéantie ? Non ;
  • Oussama BEN LADEN a-t-il été capturé ? Non ;
  • Les talibans ont-ils été décimés ? Non, ils sont toujours présents et prêts à prendre le pouvoir à Kaboul.

La stratégie officielle des Américains est un échec cuisant.   

Pire : ce qui était un affrontement entre le contingent international de l’OTAN et une guérilla locale est devenue une crise régionale, puisqu’il ne fait aucun doute sur la responsabilité de l’ISI (les services secrets militaires pakistanais) dans l’attentat contre l’ambassade de l’Inde à Kaboul et dans l’attaque d’une parade militaire en plein cœur de la capitale afghane.  

Pire : le pouvoir central quasi inexistant est pourri par la corruption et en prévision des élections 2009, le président fantoche Hamid KARZAÏ protègerait les détournements de l’aide étrangère par des proches ; pour les talibans, les revenus de la drogue que les Occidentaux devaient éradiquer n’ont jamais été si élevés.

Selon l’expert pakistanais Ahmed RASHID, « il est évident que les bombardements de l’OTAN, l’usage excessif de la force aérienne et les morts civils ont heurté les populations. Le sang des civils est l’une des raisons du succès du recrutement par les talibans en Afghanistan. » (le Monde 22 août 2008) L’insurrection des talibans n’a donc ni problèmes financiers ni manque de combattants (les tribus pachtounes pakistanaises y pourvoient notamment).

Si les talibans ne sont pas assez puissants pour conquérir Kaboul, ils le sont suffisamment pour contenir l’OTAN dans les villes et ses bases militaires. Ils multiplieront les combats et les attentats jusqu’à l’entrée en fonction du nouveau président américain.
 

L’erreur majeure a été de croire que cette guerre était locale et qu’elle pouvait être emportée militairement.
Au jour d’aujourd’hui, l’Afghanistan est un nouveau Vietnam.

 
Alexandre Anizy

François LENGLET a raté "sa crise" (IV)

Publié le par Alexandre Anizy

(Suite de nos notes économiques du 11, 19 et 21 août 2008)

Dans cette 4ème note, nous allons dire d’abord comment nous estimons le livre de François LENGLET, et enfin ce que d’autres en ont pensé.

Ce livre prétend défendre une thèse : les mêmes mécanismes qui ont provoqué la crise des années 30 seraient à nouveau à l’œuvre. Malheureusement, nous nous apercevons très vite que la tâche devait être trop importante ou trop pointue ou trop rébarbative pour le journaliste François LENGLET, trop habitué peut-être à balayer les sujets en trois feuillets.

Si on prend la bibliographie, on remarque d’emblée des absences étonnantes, comme par exemple :

Charles KINDLEBERGER : « Histoire mondiale de la spéculation financière » (Valor éditions 2005) ;

John Kenneth GALBRAITH : « la crise de 1929 » (en poche) ou bien « Brève histoire de l’euphorie financière » (Seuil 1992).

François LENGLET s’est attelé à un travail d’ordinaire réservé aux chercheurs : en avait-il les moyens (l’expérience et surtout le temps) ? Le résultat nous amène à répondre négativement.

A la place d’un ouvrage sérieux, on a droit à un survol des arguments de la thèse, pour vite retourner aux démons de l’essai journalistique bouclé en trop peu de temps : par exemple la géopolitique, qui n’apporte rien à la thèse soutenue, prend 22 pages, soit 9,56 % du bouquin.

Pour appâter les confrères utiles à la promotion commerciale, l’auteur récite le chapelet des idées en vogue : autorité et élites en crise, la montée du populisme, l’identité nationale en question (traitée en 15 pages), etc.
De même, pour réussir la mayonnaise médiatique, il ne faut pas négliger les petites phrases sentencieuses, du genre :

« Après tout, Jacques CHIRAC, aussi médiocre président qu’il se soit montré, a été désigné par le peuple à deux reprises. » (p.152) ;

« Le DANDIEU des années 2000 s’appelle Nicolas BAVEREZ (…) sous le titre la France qui tombe. » (p.182) ;

« L’esprit « ligne Maginot » n’est pas mort, il a trouvé en Martine AUBRY, Jean-Pierre RAFFARIN, Jacques CHIRAC et Thierry BRETON de modernes incarnations. » (p.199) ;

Edouard BALLADUR serait un clerc qui trahit (Julien BENDA est cité bien entendu) puisqu’il ne croirait plus en l’homme universel (p.216) ; José BOVé et les faucheurs d’OGM seraient l’avant-garde d’un retour conservateur aux sources (p.221) ; les juges ne seraient pas toujours libres face à la pression populaire [là, ça en devient hilarant] (p.223).
 

Pour résumer notre critique : en voulant jouer dans la cour des chercheurs, François LENGLET a sous-estimé l’ardeur de la tâche.

 
Mais alors, qu’en ont dit les confrères ?
Disons que, comme Marie-Laure BAUDET, ils ont plutôt salué le travail d’un auteur « qui connaît son sujet, se révélant tour à tour économiste, historien ou fin connaisseur des thèses freudiennes (…) » pour la présentation d’un argument qui, « répété au fil des pages, est facile à exprimer : la crise des années 30 est devant nous. ». (Le Monde 5 juin 2007).
Mais nous savons que le quotidien vespéral crie rarement haro.
BAUDET Marie-Laure renvoie fort justement au livre «le capitalisme est en train de s’autodétruire » de Patrick ARTUS et Marie-Paule VIRARD (La Découverte 2005). Une référence à des gens sérieux.  

 

Alexandre Anizy

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