Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Chez Marco Garfagnini au château de Noirieux

Publié le par Alexandre Anizy

            Pour un dîner et une nuitée dans le 49, retenez le Noirieux.

 

            Si vous flânez dans le Maine-et-Loire, il est une adresse où le temps s'écoule paresseusement : le château de Noirieux à Briollay. Membre étoilé d'une confrérie de relais, il en honore le catalogue.

            Laissant la chapelle aux cathos qui font florès dans cette contrée, nous avons pleinement profité de la chambre embaumée, non sans avoir préalablement goûté à quelques plats du chef Marco Garfagnini :

* une poêlée de foie gras en millefeuille (un régal !) ;

* un ris de veau au fenouil (cuisson parfaite de la viande et du légume) ;

* baba au limoncello (un délice).

Pour accompagner ce repas, beaucoup d'eau évidemment, et sur le conseil du sommelier, un Rouge bio (1) de Vendée : La Chaume, Bel Canto 2015. Un vin de table de qualité.    

 

            On aurait aimé y rester plus longtemps, c'est vous dire...

 

Alexandre Anizy

 

(1) une carte des vins avec pas mal de vins bio : bravo ! (ras le gosier des produits abondamment pesticidés !)

La dernière pellicule de Gérard Laveau

Publié le par Alexandre Anizy

            Quittez les thrillers battus en lisant Gérard Laveau !

            Régulièrement, Gérard Laveau sort un livre comme on jette une bouteille à la mer, c'est à dire sans attendre de retour. Juste pour son plaisir, et c'est ainsi qu'il fait le nôtre. En février 2017, il remet le couvert avec son détective Georges Amer dans Pellicule froide.

Une idée du style ?

            « L'homme n'avait fait qu'esquisser le geste de se lever. Il désigna l'autre siège à Georges Amer. Celui-ci obéit, contrarié par sa propre docilité. Mais incontestablement, le père des petites disparues était un meneur. Georges Amer constata qu'il avait du mal à soutenir son regard. Emacié, l'œil enfoncé sous le sourcil broussailleux et le cheveu d'un blanc spectaculaire, l'homme avait une vraie présence, et une sauvagerie évidente. Sa voix était naturellement autoritaire. » (p.59)

 

Alexandre Anizy

 

Guérilla du langage chez Anise Koltz

Publié le par Alexandre Anizy

Dans la forme, en communion intemporelle...

 

 

Avec Hugh MacDiarmid, lorsqu'il écrit (rejetons néanmoins le failli Lénine !) :

Comme la politique, la poésie doit couper

Le caquet et poursuivre des fins réelles,

Infailliblement comme Lénine : pour cela

Elle est par nature mieux faite.

 

 

            (Avec) Anise Koltz

 

Ma poésie appartient

à la guérilla du langage

 

J'aiguise chaque mot

avant de l'intégrer

dans mes poèmes

qu'il devienne pierre

que je lance

contre la société pourrie

 

Oui - je fais partie

de l'intifada

 

                        (dans Somnambule du jour, Gallimard poésie)

  

De la citoyenneté avec Yves Michaud

Publié le par Alexandre Anizy

            En janvier 2017, le philosophe Yves Michaud développe sa réflexion sur la citoyenneté dans un petit essai faussement audacieux : " Citoyenneté et loyauté " (Kero, 113 pages, 11,90 €). A méditer cependant de toute urgence pour réinitialiser la res publica.

 

            Dans son essai précédent titré " Contre la bienveillance ", dont nous avons déjà parlé ici,

http://www.alexandreanizy.com/2016/10/qu-est-ce-que-le-populisme.html

Yves Michaud amorçait son exposé sur la citoyenneté pour l'achever aujourd'hui dans un nouvel opus, dont les 2 premiers chapitres dressent un réquisitoire contre l'incivisme :

« L'affaiblissement du civisme est déjà moins mou quand il se manifeste sous forme de recours à des cabinets d'optimisation fiscale, à l'expatriation fiscale vers des pays plus accommodants, quand de hauts fonctionnaires font des allers-retours fructueux entre leur corps d'origine dans la fonction publique, le secteur privé et des positions électives ou des charges politiques importantes - pour ne rien dire des fraudes organisées avec l'aide des banques internationales. »

Pour finir par ce constat :

« Depuis plus d'une décennie les gouvernements, de droite comme de gauche, se sont employés à acheter la " paix sociale " à coups de mesures catégorielles en transformant l'Etat-providence en supermarché pour consommateurs de droits. »

Les 2 derniers chapitres esquissent un " projet civique sur la base de la loyauté et du serment ".

 

            Le problème apparent tient à la difficulté de dissocier citoyenneté et nationalité. Pourtant chacun convient qu'être « de telle ou telle nationalité implique beaucoup de choses mais certainement pas le tout de notre identité », dont la citoyenneté est la part politique qui devrait avoir la caractéristique d'être voulue et choisie.

            Avant la Révolution, on appartenait à un ordre de par sa filiation, son activité, sa corporation : impôt, taxes, service militaire, mobilité et résidence dépendaient de son appartenance à tel ou tel ordre. « A partir des [ Révolutions américaine et française], être de quelque part, c'est adhérer du même coup à un régime politique qui fait de vous un citoyen passif protégé par les lois et égal aux autres en même temps qu'un citoyen actif participant selon ses capacités au gouvernement politique de la communauté. » Cette confusion entre nationalité et citoyenneté est dommageable puisque toutes les nations ne sont pas des républiques. « La nationalité est une chose, la citoyenneté en est une autre. »

            Dans les républiques développées, l'Etat-providence a progressé : la citoyenneté est politique, civique, sociale. La part sociale représente un « paquet de bénéfices sans contrepartie coûteuse ».

 

            Yves Michaud propose donc de reconstruire la citoyenneté : revenir « aux idéaux d'engagement citoyen de la République, créer les conditions d'une loyauté, d'une citoyenneté voulue, engagée et non pas passive et consommatrice de droits et bénéfices ».

            Il pose le principe d'une appartenance conditionnelle à la République de tous les enfants nés en France, les conditions étant dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Durant leur scolarité (jusqu'à 16 ans), les enfants suivent un enseignement obligatoire, simple, gratuit des dites conditions, autrement dit une formation à la citoyenneté.

            A l'école, jusqu'à 16 ans, les enfants porteront un uniforme simple visant à neutraliser les différences (de classe, d'origine et de religion). Au terme de cette formation de citoyen, un service civique de 3 mois sera instauré, permettant notamment de vérifier que les connaissances civiques et scolaires indispensables sont acquises.

            A la fin de ce service civique, les enfants prêteront " allégeance et loyauté à la république " : ils pourront dès lors voter, et seront par conséquent majeurs.

N.B. : c'est à ce stade que pourrait commencer le revenu de base du citoyen (RBC) dont nous avons parlé ici 

http://www.alexandreanizy.com/article-pour-un-revenu-de-base-du-citoyen-rbc-121943400.html

            Puisqu'il y a serment, le fait de le violer expose le mauvais citoyen à des sanctions qui doivent être graduelles : « Et comme la nationalité est, au bout du compte, inséparable de la citoyenneté, on peut prévoir de déchoir de leur nationalité les citoyens déloyaux pour les manquements les plus graves. »

            La contradiction n'étouffe pas le philosophe : après avoir écrit en introduction que « l'idée de faire reposer la citoyenneté sur les principes de la nationalité au nom d'un droit du sol ou d'un droit du sang est une illusion supposant et engendrant une autre illusion, celle d'une identité nationale substantielle ou naturelle (la France gauloise, la France chrétienne, la France révolutionnaire, la France de l'art de vivre, etc.) », Yves Michaud affirme que nationalité et citoyenneté sont inséparables, plongeant alors son discours dans un marigot juridique trop succinct pour être convaincant.

            Par manque de rigueur, au bout de l'essai le compte n'y est pas, puisqu'il n'a pas dissocié nationalité et citoyenneté.

 

            Où mène alors cette fausse ratiocination ? A la débandade.

            Quels seraient les crimes civiques majeurs ? La fraude fiscale massive et organisée, les actes de barbarie commis en accompagnement de crimes. « Je laisse de côté la suggestion que j'ai faite ailleurs d'étendre la sanction par la déchéance de la nationalité à l'expatriation fiscale. », parce que c'est plus compliqué que ça... qu'il n'y a qu'à poursuivre les fraudeurs devant les tribunaux... vous connaissez la chanson ! Prenons un exemple : le milliardaire Bernard Arnault, qui a sciemment organisé l'expatriation fiscale de LVMH en Belgique et a créé PROTECTINVEST pour échapper aux droits de succession en France (lire Le Monde et L'Humanité du 19 septembre 2012), ne serait donc pas déchu de ses citoyenneté et nationalité, alors qu'il va s'exonérer du paiement d'un impôt - première obligation du citoyen. Très conciliant le Michaud nouveau !

 

            Dans son essai Citoyenneté et loyauté, Yves Michaud pose correctement le problème, donne l'orientation d'un travail qui aurait pu être fructueux s'il avait ouvert le chantier de la dissociation entre citoyenneté et nationalité. Alors beaucoup reste à faire. En l'état, on pressent qu'avec l'auteur les sanctions de la nouvelle citoyenneté vaudraient plus pour les gens de peu et les migrants que les exemptés cités en exemple : beaucoup de bruit pour que rien ne change.

 

Alexandre Anizy

 

Versus le pur Chainas

Publié le par Alexandre Anizy

            Quand l'alambic d'Antoine Chainas dégorge...

            En 2008, Gallimard publiait Versus dans lequel Antoine Chainas montrait son savoir-faire : une architectonique robuste, une documentation sérieuse (les armes, la médecine), un style en adéquation avec le profil psychologique du personnage central. Mais comme tout l'édifice repose sur une maison close où on réhabilite les déviants sexuels, rien n'est crédible : ce livre serait-il un fantasme ?

            En 2014, le polar Pur (Gallimard, en poche et en livrel) fut primé : Chainas manquait de rien. Mais la structure narrative alambiquée lisse le style...

 

Alexandre Anizy

Gérard Bossé dans son île angevine

Publié le par Alexandre Anizy

            Dans le centre d'Angers, rendez-vous chez un Big Chief  : Gérard Bossé.

             De retour en Anjou, il eût été presque indécent que nous ne goûtassions point la cuisine proposée par Gérard Bossé dans son restaurant étoilé : une île.

            Que dire, sinon que son menu dégustation est un enchaînement de saveur et une démonstration sans affèterie d'une maîtrise totale du métier : les bons produits valorisés par la technique du Chef.  

 

Alexandre Anizy

 

 

Comprendre le storytelling avec Anise Koltz

Publié le par Alexandre Anizy

 

Anise Koltz

 

Le langage travestit

la réalité

 

Les mots ne couvrent pas

les objets

 

La vérité apprise

n'est qu'une fiction du réel   

 

                        (dans Somnambule du jour, Gallimard poésie)

 

Le Favre d'Anne est un havre

Publié le par Alexandre Anizy

            Où découvrir une saveur angevine ?

            Le chef Pascal Favre d'Anne possède un talent que nous apprécions particulièrement : la mise en assiette. Il sait colorer ses créations culinaires : les variations harmonieuses défilent sans temps mort sur la table soigneusement dressée dans un décor sage.

            Faut-il évoquer le faux pas de ce ballet gastronomique ? Oui. Si le Jurançon fruité titilla agréablement les papilles, le Châteauneuf-du-Pape agît comme un rouleau compresseur...

            Le Favre d'Anne est un havre de saveur dans la cité angevine. 

 

Alexandre Anizy