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Impression saharienne de Hawad

Publié le par Alexandre Anizy

 

                           Sept fièvres et une lune ― 1995

 

 

                                        Le crépuscule

                        étirait l'horizon jusqu'aux gencives

                       incolores du vide. Mort la lumière,

               jaune rouge aplatis et âpres, râle du silence,

             écho assourdi par les crissements du sable,

         désert. Soudain, des contorsions de la fin du jour,

       jaillirent cinq ombres, effilées, asexuées, silhouettes

     à la Giacometti, en exil loin du corps. Elastiques,

      tremblantes, elles épousèrent la toge grinçante de

         la nuit, qui déjà incarnait la face hallucinée d'une

              lune prête à enfiévrer les galets. Insomnie. Alors

               les ombres devinrent cinq pas de la nuit ralentie

                et le vent, corde serpent relieur de lisières,

                    s'étouffa entre les cuisses d'une dune

                      frustrée languissant le fouet de la

                                 tempête.

 

                                            Hawad

                          ( Furigraphie, poésie Gallimard)  

 

 

Pas de pêche dans le Salon de Melba Escobar

Publié le par Alexandre Anizy

            Passer de la crème sur "Le Salon de beauté" ne serait pas raisonnable. 

 

 

            Melba Escobar usait de quelques facilités pour rédiger en 2015 un polar La Casa de la Belleza , que Denoël vient de publier sous le titre Le Salon de beauté (avril 2018, en livrel). Hormis la structure narrative déconcertante qui tient le lecteur en haleine, l'auteur n'a pas assez travaillé son texte, qui nécessiterait plus un lifting qu'un polissage.

 

Alexandre Anizy

Le sexe pris en Venaille

Publié le par Alexandre Anizy

            De Franck Venaille, je pose tout et retiens un.

 

 

 

Fuir à jamais la chaleur équivoque des vallées

Là où les corps s'unissent par la sueur et la peur

Partagée de mourir, comme si l'union sans grâce

De la chair à une chair semblable, n'était pas que

Cruauté d'un leurre

 

 

Franck Venaille

( La descente de l'Escaut, Poésie Gallimard, p.171 )