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Désobéir à l'Union Allemande (UA)

Publié le par Alexandre Anizy

Il ne faut pas désespérer des enseignants des écoles de commerce, car parmi eux il y en a qui comprennent quelque chose à la crise économique actuelle, et surtout qui ne se contentent plus de réciter les mantras de l'ordo-libéralisme. Certains d'entre eux vont même jusqu'à écrire, ce qui pourrait devenir une tache rouge bloquante dans leur carrière professionnelle - comme c'est le cas aujourd'hui dans le milieu universitaire pour les économistes hétérodoxes -, leur opposition aux diktats de la pensée eurocratique, c'est à dire allemande. Parmi ceux-là, Steve Ohana le fait avec un talent de pédagogue dans son livre Désobéir pour sauver l'Europe (Max Milo, septembre 2013, 187 pages, 16 €). Si cet auteur n'est pas encore sorti de l'ornière dominante (i.e. main stream dégradé), ses efforts méritent d'être salués, notamment en mettant en exergue quelques uns de ses arguments.

 

            Le chapitre (3) L'échec des politiques de compétitivité constitue l'un des points forts de cet essai, parce qu'il déconstruit un indicateur-clé de la propagande eurocratique, le fameux coût unitaire du travail : « Le coût du travail est une des clés de la compétitivité. Les pays où la dette s'est envolée sont ceux où le coût unitaire du travail a le plus augmenté. », claironne José Manuel Barroso (président de la Commission de l'UA) dans l'Express en mai 2013. Voyons ça de près.

            La compétitivité a 2 composantes : la "compétitivité-coût" qui représente le coût des matières premières et du travail (charges sociales incluses), et la "compétitivité-hors coût" (soit leur niveau de gamme, chacun étant un mélange différent de qualité, complexité, substituabilité). Notons que si un pays a la réputation (il ne faut jamais oublier la part subjective d'une qualification) d'avoir un niveau de gamme élevé, sa compétitivité peut ne pas être affectée par un coût élevé du travail, comme on le dit de l'Allemagne.

            Le coût unitaire du travail représente le coût du travail (charges comprises) nécessaire à la fabrication d'une unité d'un produit, qu'on obtient ainsi :

                        coût d'une heure de travail / quantité produite en une heure.

Pour raisonner au niveau d'un pays, la convention retenue pour moyenner les coûts unitaires de travail de tous les secteurs économiques est la suivante :

                        salaire horaire moyen / PIB réel par heure,

le PIB réel correspondant au ratio entre le PIB nominal et le niveau général des prix.

            « On montre alors que le coût unitaire du travail (CUT) s'obtient en faisant le produit de 2 termes : le niveau des prix (P) et la part du travail dans la valeur ajoutée (salaires réels / PIB réel ou encore salaire réel horaire / productivité horaire), que nous noterons (x) : CUT = P * x »" (p.37)

            C'est pourquoi la compétitivité-coût d'un pays peut se dégrader de 2 façons :

a) un changement du partage des revenus en faveur du travail ;

b) une appréciation relative du niveau des prix, venant soit des prix eux-mêmes en monnaie nationale, soit de l'appréciation de la devise domestique par rapport aux devises étrangères.

            Revenons maintenant à la propagande du misérable José Manuel Barroso, qui s'appuie sur un constat (de 2000 à 2007, le coût unitaire du travail a augmenté dans les pays périphériques et un peu baissé en Allemagne) pour lier la dette au coût unitaire du travail... et alors il faut donc baisser les salaires pour réduire la dette, n'est-ce pas ? Or cette analyse relève plus du tour de passe-passe que de l'argumentation sérieuse. Ohana y apporte 3 critiques :

a) le coût unitaire du travail des pays périphériques partaient d'un niveau beaucoup plus bas que ceux du centre ; le phénomène du rattrapage n'a rien d'exceptionnel ;

b) le Barroso ne dit évidemment rien sur la cause de cette hausse du coût unitaire du travail, car il la connaît aussi : « Le facteur principal derrière l'augmentation des coûts unitaires du travail dans les pays périphériques est donc l'augmentation des prix, pas le fait que les salariés ait une plus grande part de la valeur ajoutée. » (depuis 30 ans, la part du travail dans la valeur ajoutée est à la baisse dans tous les pays industrialisés)

c) le raisonnement de Barroso part d'une zone euro fermée, alors qu'une grande partie du commerce se fait avec l'extérieur de l'Euroland : le taux de change est donc un paramètre-clé de la compétitivité, en particulier pour les pays périphériques qui produisent plutôt en bas de gamme et pour les pays émergents ; c'est pourquoi « Le bon outil de mesure de compétitivité-coût n'est pas le coût unitaire du travail par rapport à l'Allemagne mais le taux de change effectif réel, qui mesure la compétitivité-coût moyenne d'un pays par rapport à ses principaux partenaires commerciaux (en et hors zone euro). » (p.39) Avec cet outil adéquat, les études montrent que « la perte de compétitivité-coût des pays périphériques et de la France de 2000 à 2008 vient principalement de l'appréciation de l'euro (...) » (p.40)

            Que faut-il en conclure ? Barroso et consorts font d'abord et toujours de la politique quand ils usent volontairement sans discernement d'indicateurs économiques.

 

            Dans le chapitre (4) L'échec des politiques d'austérité, Ohana montre que les fameux marchés n'étaient absolument pas demandeurs d'une politique d'austérité pour les pays sûrs, puisque l'épargne s'orientaient justement vers ces pays, et « la création de monnaie par les principales banques centrales a encore davantage amplifié ces flux vers les dettes sûres. (...) Un basculement des dettes japonaise, américaine, britannique, française ou allemande du côté risqué n'est simplement pas pensable. » (p.51) D'ailleurs quelque soit la politique budgétaire ou monétaire menée par ces pays et quelque soit l'évolution de leurs notes chez les incompétentes agences de notation, tous les pays sûrs au déclenchement de la crise en 2008 le sont restés à ce jour.     

            Concernant l'Italie qui inquiète beaucoup en ce moment, Ohana montre rapidement que c'est la politique d'austérité imposée par l'Europe et mise en œuvre par Mario Monti qui a plongé ce pays dans le marasme financier d'aujourd'hui !

            Le pire dans cette question vient peut-être des économistes eux-mêmes, quand on observe qu'ils publient des études visant à justifier les choix idéologiques des politiques. C'est notamment le cas de ces 2 tocards américains, Carmen Reinhardt et Kenneth Rogoff, qui ont affirmé en conclusion de leur "recherche sérieuse" qu'au-delà du seuil de 90 % de dette publique, la croissance future s'affaissait. Des chercheurs compétents ont vite compris la mystification, et démontré que les résultats de l'étude sérieuse des 2 tocards reposaient une mauvaise utilisation de l'outil Excel ! Il faut être un imbécile comme Olli Rehn (vice-président de la Commission européenne) pour continuer en février 2013 à justifier ses propos économiques par ces "recherches sérieuses".

 

            Dans le chapitre (5) L'échec annoncé des réformes structurelles, on voit que les pires crimes économiques se font toujours au nom du Bien, i.e. la croissance pour créer des emplois. « Les 2 années données à la France [pour atteindre les objectifs de réduction de déficit], ce n'est pas 2 années de répit, mais 2 années de réformes. Nous sommes réellement à un moment de vérité. » (le commissaire Michel Barnier, cité p.65) "Les réformes ! Les réformes !", disent en chœur et en solos les cabris eurocratiques pour parler des régressions structurelles qu'ils organisent, à savoir :

  • démantèlement de l'Etat par la réduction de son périmètre et de son budget ;
  • augmentation de la période active, baisse des pensions ou hausse des cotisations des salariés pour équilibrer les comptes sociaux ;
  • dérèglementation du marché du travail (on vous épargne les détails) ;
  • cession de biens communs (électricité, transports) aux groupes capitalistes ;
  • dérèglementation de certaines professions (avocats, vétérinaires, etc.).

            Ces régressions structurelles auraient pour objectif de débloquer ou d'augmenter la croissance potentielle (concept fumeux issu d'études sérieuses du même acabit que celle des 2 tocards américains) de certains pays européens.

            Or la question cruciale est de savoir pourquoi l'Union Allemande n'a pas retrouvé après la crise de 2007 le taux de croissance qu'elle avait avant : est-ce un problème structurel ou bien conjoncturel ? Pour Ohana, « c'est l'explication de Keynes qui est aujourd'hui la bonne : le problème est presque exclusivement conjoncturel. C'est donc la relance, et non la réforme, qui est la réponse adaptée à court terme. » (p.68) Pour justifier cette appréciation, il fait le constat simple : globalement, la zone euro ne s'est pas endettée massivement vis-à-vis de l'extérieur, et la dette périphérique a été contractée principalement avec l'Allemagne et la France. C'est pourquoi il n'y a aucune raison d'accepter un niveau de demande globale en zone euro inférieur à celui d'avant 2007. « La chute de la demande et de la croissance européenne depuis 2008 est le fruit d'un choix politique et idéologique et non d'une quelconque "fatalité structurelle". » (p.69-70)

            Pour notre part, nous préconisions un plan de relance massive dès janvier 2009. (Lire notre billet   http://www.alexandreanizy.com/article-26927883.html )

 

            Dans le chapitre (7) Le logiciel de pensée européen est erroné, Ohana résume le diagnostic des eurocrates ("la crise provient d'un excès de dépense financé à crédit et d'une perte de compétitivité") et pose le sien :

« La crise a été provoquée par des déséquilibres de compétitivité au sein de la zone euro, entre des régions fortement exportatrices et d'autres largement importatrices. Ces déséquilibres ont été entretenus par des flux capitaux du cœur de la zone vers la périphérie, conduisant à une accumulation de créances de la France et de l'Allemagne sur les banques et gouvernements périphériques. Lorsque les investisseurs des pays cœur ont commencé à rapatrier ces capitaux à partir de 2008, les pays périphériques ont été confrontés à une contraction du crédit et à un choc négatif de demande, qui s'est répercuté, via notamment les échanges commerciaux et les interconnexions bancaires, sur l'ensemble de l'économie européenne. » (p.82)

            Face à ce choc négatif puissant, même la baisse des taux de la BCE n'a pas pu restaurer le niveau antérieur d'emploi et de croissance. « C'est une situation que Keynes avait déjà identifié dans la dépression des années 1930 et à laquelle il avait donné le nom de "trappe à liquidité". » (p.82)

            Puisque l'injection de liquidités par la banque centrale n'est pas relayée par des prêts par les banques commerciales, autrement dit si le multiplicateur monétaire est quasi nul, il ne reste que 2 leviers pour sortir de la trappe à liquidité. Le premier consiste pour la banque centrale à créer des anticipations supérieures d'inflation : c'est ce que fait la FED en ce moment, parce qu'elle en a le pouvoir juridique, contrairement à la BCE. Le second consiste pour le gouvernement à pratiquer une politique keynésienne de relance, c'est à dire remplacer la perte de demande privée par un supplément de dépense publique : les gouvernements européens ont campé stupidement sur une politique opposée, et persistent aujourd'hui dans leur déni de la réalité. « Six ans après le démarrage de la crise, notre PIB par tête connaît une chute plus importante que celle des années 1930. » (p.87)

 

            Dans les chapitres suivants, Ohana montre comment la pensée eurocratique d'inspiration ordo-libérale enferme l'UA dans une impasse économique, puisque les plans de sauvetage se suivent et aggravent la crise (pour faire simple, disons que la dette de la Grèce est passée de 300 Milliards d'euros à 450 Milliards malgré les saignées !), affirme qu'on fait chaque jour de la France un malade imaginaire dans les médias (par des experts bien informés mais en service commandé, mettant en avant des succès économiques factices - « (...) (boum des exportations espagnoles, élimination des déficits courants, réduction des déficits structurels, baisse des taux d'intérêt par rapport à leur niveau avant l'OMT, etc.) destinées à masquer l'augmentation linéaire du chômage et l'appauvrissement général des Européens. » (p.117) -, des effets d'annonce comme l'union bancaire en juin 2013 qui ne recapitalise pas les banques, comme les coquilles vides des plans de relance... ). Bref, il dresse le tableau réaliste d'une Union Allemande à la dérive dans une mer mondialisée agitée.

 

 

            Il nous faut souligner maintenant nos points de désaccords, et non des moindres.

            Dans le chapitre (2) titré Comment l'Allemagne a pris le pouvoir en Europe, Ohana use du fameux "dilemme des prisonniers" (il ferait bien d'élargir ses références, parce qu'avec celle de Milgram et les articles de Télérama, cela fait light and cheap, comme susurrent les globish marketers incultes de l'ESCP ou d'ailleurs) pour dire qu'une « coopération" de la France signifiait d'accepter le sauvetage de l'euro aux conditions allemandes : austérité, compétitivité, réformes. » (p.29), que la France fut une poule mouillée en 2010 à cause de 2 évaluations erronées de Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa. Soit. Mais pour nous, l'Allemagne a pris le pouvoir en 1990 lors de la création de l'euro. Ce désaccord n'est pas anodin pour l'évaluation des positions politiques dans la suite des évènements.

(Lire notre billet "Euro : pourquoi l'Allemagne voulait la monnaie unique ?"

http://www.alexandreanizy.com/article-euro-pourquoi-l-allemagne-voulait-la-monnaie-unique-114734485.html  ) (¹)

 

            Dans le chapitre (13) La France doit désobéir en proposant une refondation de l'Europe, Ohana reprend les solutions généralement avancées par les économistes éclairés : « Le projet alternatif pour l'Europe doit comporter quatre volets : réformes des institutions, assainissement du système bancaire, révision des mandats de la BCE, relance de la demande au niveau fédéral. » (p.143) Cette position nous semble irréaliste. A notre avis, si l'on regarde simplement la question de la BCE, considérant les volontés de l'Allemagne au moment de la création de l'euro (voir ci-dessus et notre billet en référence), il est fort probable que l'Allemagne ne céderait pas à un ultimatum de la France, voire en profiterait pour sortir de l'euro en apparaissant à nouveau comme le pays ayant un rôle passif, alors que l'hypothèse d'une sortie unilatérale de l'euro par l'Allemagne se renforce au jour d'aujourd'hui.

           

            Pour la résolution de la crise, Ohana n'apporte donc rien au débat, parce qu'il continue à penser dans le cadre idéologique de l'eurocratie. Le jour où il décidera d'oser penser dans un autre cadre - ce serait sans doute sa "révolution copernicienne" -, tout lui sera permis, parce qu'il a une capacité d'analyse qui déjà le met à la marge du troupeau bêlant de la théorie dominante, comme par exemple lorsqu'il conclue son essai : « La France n'a pas grand-chose à perdre à désobéir, mais elle a beaucoup à perdre à laisser perdurer trop longtemps le statu quo. » (p.177)

            Ohana n'est donc pas au plus haut des cieux théoriques, mais ceux qui luttent contre l'Union Allemande peuvent y piocher des arguments contre le Léviathan.

 

 

 

Alexandre Anizy

 

 

(¹) : dans un entretien de 2002, Helmut Kohl a confirmé le rôle actif de l'Allemagne dans la création de l'euro, un récit politique à l'opposé de celui des thuriféraires du francisquain Mitterrand : "Je voulais faire l'euro car pour moi, cela signifiait l'irréversibilité de la construction européenne (...). » (cité p.145)

 

 

Le divertissement de Giono

Publié le par Alexandre Anizy

          Jean Giono a écrit en 1946 un roi sans divertissement (Gallimard, Pléiade, Oeuvres romanesques complètes, tome 3), sorte de polar provençal. Tel fut son bon plaisir. Pas le nôtre.

 

 

Alexandre Anizy


La Capitana d'Elsa Osorio

Publié le par Alexandre Anizy

          Elsa Osorio est un auteur argentin qui a écrit des scénarios. Cela se voit dans la construction de La Capitana (éditions Métailié, août 2012, en livrel au prix honteux de 13,99 €), car elle romance la biographie de sa compatriote Micaela Feldman de Etchebéhère à partir des notes de cette héroïne de la guerre civile espagnole, des entretiens avec ceux qui l'ont croisée, des faits historiques. Grâce à son talent, elle est parvenue à rendre supportable les figures de style incessantes de cette histoire chorale.

          Mais cela ne suffit pas pour le recommander, hormis à ceux qui s'intéressent à 36.

 

 

Alexandre Anizy

 

Franz Bartelt ne se pousse pas du col avec le fémur de Rimbaud

Publié le par Alexandre Anizy

 

Et pourtant il pourrait le faire. Avec l’opiniâtreté légendaire des Ardennais, et après avoir publié cette année sa version du Poulpe, Franz Bartelt poursuit son œuvre originale avec un nouveau roman titré le fémur de Rimbaud (Gallimard, octobre 2013, en livrel au prix exorbitant de 12,99 €).

 

Comme nous avons déjà écrit tout le bien qu’il faut penser de Bartelt, nous confirmons ici que vous allez découvrir ou retrouver son style dans cet opus, un Bartelt au meilleur de sa forme. Citons trois passages pris au hasard :

« Autant jouer carte sur table : je ne suis pas n’importe qui. Je ne l’ai jamais été. Solitaire, mais sociable. Taciturne, mais beau parleur. Intelligent, mais sans prétention. Plutôt beau garçon, n’ayons pas peur de la vérité, mais dénué de la vanité des bellâtres. » ;

« Mes connaissances en psychologie me préservent de la tentation de contrarier les personnes en phase aiguë d’alcoolisation. » ;

« Je crois que ma petite homélie produisait son effet sur la sensibilité plébéienne de Ployette. (…) Dans son regard, je lisais comme une fraternité de classe. ».

 

Alors ne vous rongez pas les os,

Achetez le fémur de Rimbaud !

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 

Débuts de Don Winslow

Publié le par Alexandre Anizy

Ceux qui ont aimé La griffe du chien¹ seront forcément déçus par Dernier verre à Manhattan (Seuil, octobre 2013, 375 pages, 21 € - gracieusement offert par l'éditeur), un polar antérieur (10 ans !) au chef d'œuvre de Don Winslow, mais les amateurs pourront y chercher le début de la méthode de l'auteur.

 

En effet, dans Isle of Joy (le titre original de Dernier verre à Manhattan – pourquoi ce choix ?)  on  trouve : un sénateur de Boston catholique d'origine irlandaise qui veut se présenter à la présidentielle de 1960, ayant pour éminence grise son frère, marié à une femme de vieille famille désargentée et d'origine française, un politicien qui culbute allègrement les donzelles qu'on lui fournit, notamment une starlette blonde qui ne crache pas sur le sexe, un patron du FBI qui adore les dossiers boueux sur le personnel politique (et les autres), etc.

Vous avez bien sûr reconnu le petit monde de Don Winslow, qu’il plonge dans l'univers impitoyable de l'espionnage en 1958.

 

C'est l'architectonique sophistiquée qui nous a maintenus dans ce livre, quand l'anachronisme du fond de l'intrigue nous aurait fait lâcher. L'erreur fut corrigée avec La griffe du chien. Ne parlons pas du style, puisque ce n'est pas de toute façon ce que l'on retient de Don Winslow.   

 

 

Alexandre Anizy

 

(¹) : lire notre billet

http://www.alexandreanizy.com/article-la-griffe-de-don-winslow-119827889.html

 

 

Pas de lauriers Arden(ts) pour Frédéric Verger

Publié le par Alexandre Anizy

 

Pour le Goncourt, la maison Gallimard ayant raté son coup avec le faiseur Tristan Garcia a ramé en octobre pour pousser un premier roman : Ardende Frédéric Verger(septembre 2013, en livrel au prix honteux de 15,99 €).

 

Que dire ? Si l'auteur trousse correctement son affaire, labeur sans passion d'un professeur agrégé, force est de constater que nous n'y avons trouvé ni plaisir ni intérêt. Seulement l'ennui. Au prix d'un effort méritant de notre part, nous ne le lâchâmes qu'à mi-parcours.

 

 

Alexandre Anizy