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Les débuts d'Erlendur par Indridason

Publié le par Alexandre Anizy

            Il ne faut pas abuser des bonnes choses. C'est pourquoi nous ne suivons jamais le rythme annuel de publication des auteurs réputés de polars que nous apprécions, nous contentant d'y revenir de temps en temps au gré de nos envies et de nos voyages ferroviaires ou autres, en piochant dans la réserve.

            Arnaldur Indridason compte parmi les chouchous et Les nuits de Reykjavik (Métailié, février 2015, 261 pages, 19 €) vient de sortir.

 

            Cette fois-ci, l'auteur revient au commencement de la carrière de flic d'Erlendur, quand il n'était qu'un agent patrouillant dans la ville en voiture. Au cours d'une de ses tournées nocturnes, il avait rencontré un clochard qu'on retrouva quelques temps après dans une tourbière : mort accidentelle par noyade. Erlendur s'en voulait de ne pas avoir insisté auprès du vagabond pour qu'il change d'habitat, à défaut de changer de vie. Et peu à peu, fouinant à titre privé, il découvre des éléments troublants qui l'amènent sur la disparition étrange d'une jeune femme.

            C'est la première enquête du futur commissaire.

 

            Les nuits de Reykjavik confirme ce que nous écrivions en novembre 2007, à savoir qu'Arnaldur Indridason est un géant :

http://www.alexandreanizy.com/article-14066539.html

Ce qui ne nous empêchait pas ensuite d'être critique :

http://www.alexandreanizy.com/article-17746202.html

et encore

http://www.alexandreanizy.com/article-20063006.html

Mais 2015 est une bonne année.

 

 

Alexandre Anizy

 

La Grèce dirigée par des falots : Tsipras et Varoufakis

Publié le par Alexandre Anizy

            Avec tristesse, nous constatons aujourd'hui que le peuple grec a confié son destin à des politiciens falots : Alexis Tsipras et son ministre d'« économie par accident » (1) Yanis Varoufakis. Pendant la campagne électorale grecque, alors que les capitales européennes lançaient leurs signaux orthodoxes, comment ces deux lascars ont-ils pu croire qu'ils allaient faire plier Mutti Merkel et les ordo libéraux qui règnent dans les instances européennes ? Pour des politiciens professionnels au passé marxiste (1), comment ont-ils pu faire fi du rapport de forces, négliger la préparation de son renversement ?

            En clair, comment ont-ils pu avancer vers le pouvoir sans fignoler un plan de sortie immédiat de l'euro, car c'est bien ce que nous comprenons dans cette soumission rampante, honteuse ? Ne viennent-ils pas cette semaine d'accepter de coopérer avec la troïka (UA, BCE, FMI) ? Ne viennent-ils pas de promettre le paiement des 320 Milliards d'euros de dette ? Et hier soir, n'ont-ils pas promis de ne pas toucher aux mesures austéritaires mises en place par les gouvernements précédents ? En somme, le renoncement à leur projet politique. La débandade.

            Car du côté de Francfort, nous doutons pas que, les calculs ayant été faits et publiés notamment par un certain Michel Aglietta, les modalités techniques d'une sortie forcée de l'euro pour la Grèce sont déjà prêtes. Parce que gouverner, c'est prévoir. Comme le vieux fédéraliste européen Giscard d'Estaing vient de le montrer en déclarant poliment que le bon choix pour la Grèce, c'est une sortie de l'euro.

 

            Ainsi la Grèce a confié les clés de la maison à des falots comme Tsipras et Varoufakis. Comme l'écrivait Charles Péguy à propos de certains politiciens : « C'est un des modes les plus dangereux de la démagogie que de masquer au peuple ses incompétences inévitables, provisoires, mais provisoirement inévitables. »

            Jean-Luc Mélenchon devrait méditer et revoir sa copie aussi absurde que celle de Tsipras.

 

 

 

Alexandre Anizy

 

 

(1) C'est ainsi que Varoufakis se décrit, ajoutant même « marxiste occasionnel », sans doute pour provoquer : force est de constater que dans la rock'n'roll attitude il y a peu d'espace entre rocker et branleur.   

 

Epitaphe Mallarmé

Publié le par Alexandre Anizy

 

Au-dessus du bétail ahuri des humains,

Le poète bourgeois régnait en apartés.

Eloigné à jamais des chahuts enfantins,

Reposera en paix le chanteur Mallarmé.

 

 

Alexandre Anizy

 

Cocktail Mallarmé

Publié le par Alexandre Anizy

 

 

Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul, 

Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.

Donnez ! - Oh ! donnez-moi ! - lancé comme à un vieillard,

Un coup de dés jamais n'abolira le hasard.

 

                                    Un collage d'Alexandre Anizy

 

Vive la Grèce libre !

Publié le par Alexandre Anizy

            L'heure de vérité a sonné pour la Grèce, maintenant que la BCaE a délibérément appuyé le refus de négocier de l'Allemagne.

            Si les dirigeants de Syrisa sont à la hauteur de leur mission historique, notamment Alexis Tsipras et Yanis Varoufakis, ils ne peuvent pas ne pas avoir préparé le plan technique détaillé de la sortie de l'euro, à moins de n'être que des politiciens bretteurs d'estrades électorales comme Samaras, Papandréou, et consorts.

 

            Rappelons ici que même l'économiste Michel Aglietta, thuriféraire zélé de l'Europe bruxelloise, a démontré que la sortie de l'euro serait plutôt bénéfique pour la Grèce, et que son coût financier pour l'ensemble de la zone euro ne pèserait pas plus qu'un maintien jusqu'au-boutiste. Lire notre billet

http://www.alexandreanizy.com/article-zone-euro-le-fol-jusqu-au-boutisme-d-un-michel-aglietta-119957920.html    

 

            En conséquence, pour le gouvernement grec, le prochain week-end nous paraît particulièrement propice au chambardement monétaire.

 

            Vive la Grèce libre !

 

 

Alexandre Anizy

 

La Banque Centrale allemande Européenne (BCaE) tire contre la Grèce

Publié le par Alexandre Anizy

            Mercredi 4 février 2015, après avoir poliment reçu le ministre grec de l'économie, Yanis Varoufakis, qui ne manquait pas de faire un commentaire lénifiant de l'entretien, la Banque Centrale allemande Européenne (BCaE) annonçait le soir même qu'elle fermait son guichet aux banques grecques.

            En langage militaire, cela s'appelle un ultimatum.

 

            Puisque Antonis Samaras et son gouvernement grec fantoche ont vidé les caisses et épuisé les lignes de crédit disponibles, ce que n'ignoraient pas les dirigeants européens, la Grèce vient d'entrer en phase terminale d'asphyxie financière.

 

            Mutti Merkel et sa BCaE ne veulent pas lui accorder le temps de se préparer dans le calme à la riposte.   

 

            Nous ne nous posons alors qu'une seule question : contrairement au naïf Mélenchon avec son credo relatif "au rapport de force et au poids de la France dans l'Union Allemande", Alexis Tsipras a-t-il réellement préparé le plan technique détaillé de la sortie de l'euro avant les élections ?

 

 

Alexandre Anizy

Le pantalon de Mathieu Pigasse

Publié le par Alexandre Anizy

            Le vice-président de Lazard Europe Mathieu Pigasse est « un drôle d'oiseau », d'après son ami Finchelstein (1). Il vient de le confirmer à nouveau ces jours-ci avec son revirement sur la question de la dette grecque.

 

            Ayant travaillé à Bercy sur la réforme des Caisses d'Epargne (mais aussi les privatisations d'Air France et France Télécom, la création d'Areva et EADS - « La constitution d’EADS fut pour le groupe LAGARDERE le plus fantastique hold-up commis à l’occasion d’une privatisation » (2) ) au temps des ministres Strauss-Kahn puis Fabius, il peut apporter en 2005 au patron new-yorkais de la banque Lazard, Bruce Wasserstein, l'entrée des Caisses d'Epargne dans leur capital, un atout incontestable au moment où la banque d'affaires s'introduit en Bourse. Au sein de cette institution financière, il connaît ensuite une ascension fulgurante en devenant le roi des dettes souveraines, parce qu'il restructure les dettes d'Etats comme l'Argentine, l'Irak, l'Equateur. Et la Grèce.

 

            En ce qui concerne la Grèce, depuis 2010 Lazard est partie prenante du programme austéritaire de la Troïka, accepté par les gouvernements grecs, qui mènera le pays à la catastrophe économique, et même financière !

            Et en 2014, que n'a-t-il pas dit sur Syriza, le banquier Pigasse ?

 

            Mais en janvier 2015, tout change par la volonté d'un peuple et surtout d'un nouveau mandat de la Grèce à la banque Lazard. Ce qui était hier impossible et même insensé devient maintenant un élément de la négociation : une réduction de 100 Milliards d'euros de la dette grecque est préconisée par le banquier Pigasse.  

 

            Quel spectaculaire revirement ! Mais pas étrange, car Mathieu Pigasse n'a pas de problème de mémoire, puisqu'elle est autonettoyante. Un autre exemple ? En 2007, il signe les statuts des Gracques (nom d'une association de hauts fonctionnaires qui plaident, sans relâche et sans vergogne dans les médias bienveillants, la cause de l'extrême centre) déposés à la Préfecture ; en janvier 2010, Pigasse affirme aux journalistes de France Culture : « je n'ai jamais été membre de cette association ».

 

            C'est ainsi que les gens importants relativisent les choses, contextualisent les valeurs, la morale n'étant toujours bonne que pour les masses.    

            Au prochain changement, Pigasse retournera-t-il son pantalon ?

 

 

Alexandre Anizy

 

 

(1) propos cités par Marie-Pierre Subtil, le Monde du 9 novembre 2010.

(2) lire notre billet du 15 octobre 2007 :

http://www.alexandreanizy.com/article-7183428.html