Depuis l'été 2007, nous écrivons ici que le premier acte salvateur dans cette crise bancaire sera la mise à mort de la banque universelleet le rétablissement de la séparation nette entre les banques de dépôt et les banques d'affaires.
Aujourd'hui, beaucoup d'économistes le préconisent.
Dans l'agenda de campagne du culbuto molletiste Hollande, une loi d'assainissement des activités bancaires devait permettre cette coupure durant la 1ère année du changement.
Quid novi ?
Le ministre Moscovici, qui ne se rase pas tous les matins puisqu'il n'y pense plus (?), a repoussé le projet d'un texte à la fin de l'année. Et le milieu bien informé anticipe déjà avec soulagement l'interdiction fumeuse de pratiques douteuses.
A Paris comme à Francfort où siège la BCE, les banksters, qui détiennent l'accès aux moyens financiers nécessaires à leur "jusqu'au boutisme", font la loi grâce notamment au lobbying et à l'entrisme. Dans sa chronique au quotidien vespéral, en s'appuyant sur 3 exemples concrets de blocage de l'action publique sur 3 marchés, Paul Jorion¹ en fait aussi le constat :
« La logique de ces 3 manœuvres d'obstruction couronnées de succès est facile à saisir : la finance bénéficie d'un accès aisé à l'argent et utilise celui dont elle dispose pour empêcher qu'on ne la règlemente, même si les mesures envisagées visent, comme dans les cas évoqués, à empêcher la reproduction d'événements susceptibles d'entraîner … son effondrement total. » ;
et il diagnostique un comportement suicidaire.
Alexandre Anizy
(¹) : d'un point de vue théorique, il convient de classer Paul Jorion dans le « courant dominant », où l'on trouve aussi des gens éclairés.