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La louve de Paul-Henry Bizon

Publié le par Alexandre Anizy

            Le premier roman de Paul-Henry Bizon est un produit stérilisé.  

 

 

            Dans La louve, titre du roman de Paul-Henry Bizon (Gallimard, juin 2017, livrel à 14,99 €), on trouve trois sujets : le suicide d'un jeune homme et la révolte aphasique d'un frère, la renaissance d'un homme grâce à la permaculture, les rouages d'une arnaque. Autant vous dire qu'aucun n'est traité correctement.

 

            Prenons le thème agricole. Si Bizon renvoie le lecteur à des écrits initiateurs :

            « ... cette pensée agronomique révolutionnaire et sa bibliothèque, que Camille découvrait jour après jour, était pleine des travaux de scientifiques affranchis comme Cyril G. Hopkins, Franklin Hiram King, Joseph Russell Smith, Percival Alfred Yeomans, Masanobu Fukuoka ou encore Howard T. Odum qui inspireraient bientôt Bill Mollison et David Holmgren dans la synthèse de ces méthodes sous le nom générique de "permaculture". (p.35/199) ;

 

            il n'expose pas pour autant la problématique aux lecteurs ignorants. C'est dommage, parce que c'était le sujet vraiment original du livre.   

 

 

Alexandre Anizy

De Sandrine Collette

Publié le par Alexandre Anizy

            Le genre étant relativement florissant, on estampille polar des textes d'un autre acabit, comme ceux de Sandrine Collette.

 

 

            Il reste la poussière (éditions de l'épée, 2016, en livrel) est un livre qui suinte l'ennui et la monotonie : un phénomène dans les espaces patagons. Si on ajoute un huis clos familial, on obtient ordinairement un "roman psychologique". Mais là, comme il y a quelques morts... cela devient un polar, sans enquête ni policiers. Et pour couronner l'affaire, le prix Landernau polar 2016 lui est attribué.

            D'une certaine manière, le jury iconoclaste mérite les félicitations, puisque l'écriture de Sandrine Collette vaut le détour.

            « La mère chaque matin contemple cette steppe indigente quand elle ouvre les volets, arrêtant son geste le temps de repérer les chiens assis derrière la porte, qui couinent en attendant la gamelle. Un domaine de rien, qui vaut moins que son nom écrit sur un panneau de bois ; mais il lui appartient à elle, elle seule, et l'orgueil de posséder ces vastes étendues la console à demi de la vision désolée des terres brûlées par le vent et la sécheresse. » (p.8/253)

Plus loin :

            « Chaque jour ils prennent une centaine de bêtes, les tassent dans des enclos plus petits près de la maison, les coincent entre leurs jambes, jouent du ciseau. Les reins en feu d'être penchés ainsi quinze heures par jour sur les moutons étendus, et Mauro a construit il y a deux ans un palan en bois auquel il accroche sa ceinture pour lui tenir le dos et le soulager des douleurs insupportables. A la fin de la journée, il marche courbé comme un vieillard (...) » (p.205/253)

 

 

Alexandre Anizy

La plaie de Patrick Pécherot

Publié le par Alexandre Anizy

            A trop plonger dans l'Histoire, Patrick Pécherot noie le lecteur dans une fosse Commune.

 

 

            Quelle plaie ouverte (Folio policier, en livrel) que celle commise par Pécherot en nous embarquant dans un embrouillamini architectonique en guise de suspense se résolvant par une confusion mentale !

 

 

 

Alexandre Anizy

 

Un haïku de Zéno Bianu

Publié le par Alexandre Anizy

            Le premier des Sept haïkus pour lâcher prise.

 

 

C'est mon lac intérieur ―

dans l'ombre rôde

un tigre noir

( Kaneko Tôta )

 

 

Dire

creuser

son immensité

danser jusqu'au bout

avec son poids de naufrage

être le félin

de sa propre disparition

( Zéno Bianu )