Aujourd'hui, en Tunisie, le premier ministre Mohamed Ghannouchi, proche du dictateur Ben Ali, constatant une carence momentanée du pouvoir, a pris les rênes de l’État conformément à la Constitution.
Ce n'est donc qu'un changement de tête au Palais, qui n'aurait jamais vu le jour sans la poussée populaire.
Le 7 novembre 1987, le général Ben Ali devenu premier ministre, proche du Président Bourguiba, s'empare du pouvoir en vertu de l'article 57 de la Constitution, après avoir fait constaté par 7 médecins la déchéance physique et intellectuelle du Président.
Le coup d’État médical avait eu la bénédiction préalable des États-Unis.
Où sont les différences ?
Ben Ali a quitté le pays en bonne santé, selon toute vraisemblance, ce qui ne fut pas le cas de Bourguiba ;
Ben Ali a ses poches remplies et sa fortune internationalement diversifiée, de même que le clan de sa femme, alors que la ponction de Bourguiba avait été relativement plus modeste.
En l'état actuel des choses, employer le mot révolution comme le font déjà certaines personnes est une erreur sémantique.
Alexandre Anizy