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Le jour où le paradis a quitté Vanessa Schneider

Publié le par Alexandre Anizy

            Fille d'un psychanalyste réputé, il nous semble que madame Vanessa Schneider n'a connu qu'une enfance aisée et ne connaît que la vie facile de l'élite moisie qui tient le pays et le mène vers l'abîme. C'est pourquoi elle prend les petites misères de l'existence pour de grandes souffrances qui doivent être relatées, comme dans son dernier opus titré Le jour où tu m'as quittée (Stock, 2014, livrel à 12,99 € - trop cher !).

 

            De quoi s'agit-il ? Une femme se fait larguer par son mec : l'autocritique n'étant pas le point fort de la dame, vous ne saurez pas vraiment pourquoi, mais vous n'ignorerez rien de son amour-propre blessé. Et c'est une litanie de ce genre de choses dignes d'un Paul Géraldy en crinoline (l'anaphore étant en vogue, Vanessa suit) :

            «  J'ai cliqué sur ton nom et ma vue s'est brouillée. Des bribes de phrases m'ont sauté au visage. Tu disais je m'en vais, tu disais je ne t'aime plus, tu disais je ne veux pas te faire de mal, tu disais c'est mieux comme ça, tu disais ce n'est pas la peine que l'on se revoie, tu disais j'ai passé les quatre plus belles années de ma vie, tu disais oublie-moi. J'ai refermé l'écran de mon ordinateur et je me suis sentie glisser de ma chaise. J'ai perdu connaissance. »

Pour le reste, on est dans le « passe-moi le sel », jamais dans le « passe-moi le beurre ». Ainsi nous admettons que la médiocrité du style est en phase avec la pauvreté de l'argument.

 

            Le mince talent de Vanessa Schneider nous fait penser à Michela Marzano, cette philosophe  de salons européistes qui a su se placer dans les valises du populiste Matteo Renzi pour pantoufler grassement à la Chambre italienne, puisque le monde tourne autour des nombrils de ces dames. 

 

            A défaut d'expériences, Vanessa Schneider a de la ressource médiatique (comme Michela Marzano), avec carrément l'anti-démocrate Christophe Barbier (1) se fendant d'un papier de connivence dans son magazine :

            « [Vanessa Schneider] y met la finesse et la sensibilité qu'elle déploie quand elle brosse le portrait psychologique d'un politique. Avec une touche d'optimisme timide, tel celui qui nous saisit quand un rayon de soleil perce l'automne. »

Une métaphore à deux sous dans un service rendu express.

 

            Notre conseil : épargnez-vous ce roman lamentable.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

(1) lire notre billet

http://www.alexandreanizy.com/article-christophe-barbier-est-un-anti-democrate-107362860.html

 

 

Bois II d'Elisabeth Filhol

Publié le par Alexandre Anizy

            Le travail d'Elisabeth Filhol nous semble ô combien plus intéressant et utile que la dernière mièvrerie littéraire d'une Vanessa Schneider, insignifiante comme ses articles dans le quotidien vespéral. Malheureusement, grâce aux connivences professionnelles et autres renvois d'ascenseurs, c'est la mauvaise monnaie qui circule abondamment dans les tuyaux médiatiques. Comme toujours.

 

            Pourtant, après La centrale où elle exposait la vie sans fard des intérimaires du nucléaire, Elisabeth Filhol raconte dans Bois II (éditions POL, août 2014, en livrel à 11,99 € - trop cher !) l'extinction préméditée d'une fabrique française. Plus exactement le combat des salariés pour ne pas crever à petit feu. Le vote, la grève et la séquestration, la négociation, les comportements des acteurs de ce genre de situation critique, l'auteur s'emploie à les dépeindre avec minutie, comme elle explique avec simplicité les subtilités financières à l'œuvre dans les mouvements de la mondialisation.

            Filhol n'ignore sans doute pas Fayol.

 

            Mettons un bémol : le texte aurait gagné en intensité sans les passages d'ordre géologique qui frisent la vacuité. Alors amis lecteurs, sautez-les allègrement ! Vous n'en apprécierez que mieux le cœur de l'ouvrage d'Elisabeth Filhol.  

 

 

Alexandre Anizy

 

Les raisons de la Berluskozy

Publié le par Alexandre Anizy

            Comme le maître italien expert en bunga bunga est revenu au pouvoir pour faire voter des lois ad hoc qui l'ont libéré des affaires judiciaires, nous pensons que les motivations de l'élève Sarkozy de Nagy Bocsa pour sa reconquête ne valent pas mieux.

            La France aura donc la berlue.

 

 

Alexandre Anizy

 

Le retour de Gérard Laveau

Publié le par Alexandre Anizy

            Après une absence des rayons numériques indépendante de sa volonté, Gérard Laveau revient sur le marché : Le pas de l'ombre (roman), Tcherno et Total pace maker (polars) sont à nouveau en vente libre sur tous les sites marchands pour la modique somme de 1,99 €. ( "Spécial copinage" comme disait Charlie Hebdo de la grande époque Cavanna, Sylvie Caster, Reiser, etc. ). 

           

            De plus, il a l'élégance d'y ajouter un nouvel opus : Sommeil de la grenade (Edilivre, 2014, livre et livrel beaucoup trop chers !). Le héros Georges Amer file un mauvais coton ; heureusement son associée Torpédo a de la ressource, du cran et du chien. Ils finissent par triompher de l'adversité, mais le lecteur sent que l'agence de détectives est à un carrefour. Le prochain tome sera attendu avec impatience.

 

            En attendant, téléchargez vite les rééditions en livrels à 1,99 € !

 

 

Alexandre Anizy

 

Faire monter la cote de Sophie Divry sans condition

Publié le par Alexandre Anizy

            Dans la déferlante littéraire de la rentrée, La condition pavillonnaire de Sophie Divry (Noir sur blanc, avril 2014, livrel à 11,99 € - trop cher !) a retenu notre attention, puisque l'excellent titre suggérait une vision similaire à celle recouvrant notre formule : le ghetto cadre.

 

            L'auteur, qui travaille par ailleurs dans un mensuel sympathique quoique dogmatique, ne nous a pas déçu. Ayant opté pour une écriture sèche - pas de gras, pas de joliesse dans ces lignes au cordeau -, de celle qui plombe d'ennui le lecteur tant le verbe ascétique finit généralement en pauvreté langagière, Divry réussit  à tenir la distance. C'était un pari difficile de raconter ainsi une vie grattée jusqu'à l'os.

            « Bientôt tu seras protégée de toute cette vulgarité. Tu viens d'avoir le bac. Mention bien. Aussi dépasses-tu tes parents, prends-tu une voie qu'eux-mêmes n'ont pas pu prendre dans leur jeunesse ; eux qui n'ont travaillé que dans le secrétariat et le petit patronat, qui ont mis de l'argent de côté pour toi et conçu un unique enfant en souvenir de la pauvreté : cette enfant va monter d'un cran. Ils le voient dans ton regard, ce filet de mépris lié à ton ambition. » (chapitre 1)

 

            Cafardeux et dépressifs, passez votre chemin ! Quant aux autres humains, imprégnez-vous de cette noirceur pour relativiser votre spleenétique condition.

 

            Divry est d'ici (et maintenant).

 

 

Alexandre Anizy

 

L'épopée noire d'Alberto Garlini

Publié le par Alexandre Anizy

            Né en 1969, au temps des événements, Alberto Garlini a pris la peine de se documenter pour écrire Les noirs et les rouges (Gallimard, 2013, traduction de Vincent Raynaud, livrel à 19,99 € - Anthune... trop cher !). Qu'il en soit remercié.

 

            D'un style alerte, Garlini nous embarque dans la galère des années de plomb. C'est l'épopée de Stefano : shots à tire-larigot !

           

            Pour autant, vous ne trouverez pas de congruence entre le titre et le texte, parce que les Rouges sont absents. Mais on s'en fiche, puisque l'auteur impose le rythme des fachos sous tension.

 

            Du bon goulot. Contrat exécuté.

 

 

Alexandre Anizy

 

Incident Dalibor Frioux

Publié le par Alexandre Anizy

            Dans le tunnel de Dalibor Frioux (Incident voyageurs, Seuil, août 2014, livrel à 13,99 € - trop cher !), nous avons craqué au passage 26 et quitté la barge livre.

            Nous tirons une sonnette d'alarme.

 

 

Alexandre Anizy