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Rondeau pour Aurore (inédit)

Publié le par Alexandre Anizy

            Poème inédit extrait d'un recueil en préparation.

 

 Rondeau pour Aurore

 

Fuis le mime, chéris ta voie,

Et détourne les enjôleurs !

A chaque jour et à chaque heure,

Ton harmonie sera ta joie.

 

Cèle toujours par-devers toi

Ce bon conseil pour ton bonheur :

Fuis le mime, chéris ta voie,

Et détourne les enjôleurs !

 

Que de temps tu épargneras

En écoutant le conseiller ;

Côtoyer la félicité,

Son avis te le permettra :

Fuis le mime, chéris ta voie !

 

Alexandre Anizy

 

 

Dette : l'énacratie en service de propagande

Publié le par Alexandre Anizy

 

            Le service de propagande des 200 riches familles s'est mis en branle : si on ne regarde pas à la dépense ("quoi qu'il en coûte", puisque c'est pour votre santé...), l'addition salée qu'on vous présentera justifiera d'autres démantèlements de l'Etat, d'autres sacrifices...

 

 

            Ce mercredi matin, la médiacrate Caroline Roux servait la soupe au Young Leader Pierre Moscovici (lire le billet ici ), haut fonctionnaire à la Cour des Comptes qui a mis le devoir de réserve dans sa poche : la dette était dans l'assiette.

            Durant les six dernières semaines (le 9 novembre sur RTL, le 12 novembre BFM Business, le 24 novembre France Culture, le 27 novembre dans Ouest-France, le 11 décembre BFM Business, le 14 décembre France Inter), François Villeroy de Galhau¹, économiste en toc puisque sans cursus, qui faisait partie de la Commission Attali (source du "macronisme", lire ici ), a seriné son message.

            Le dispositif est en place, vous n'y échapperez pas.

            Ils préparent les esprits à ce qui sera un thème majeur de la campagne présidentielle de 2022 : la dette publique. L'énacrate bankster Macron récoltera alors les fruits des semailles de ses congénères serviles d'aujourd'hui. Jupiter Junior fort probablement expliquera d'où vient cette soi-disant maladie (chose facile) et pourquoi sa prescription est le meilleur traitement (chose plus délicate, mais c'est sa vraie expertise : il s'agira d'enfumer les électeurs ― i.e. les gens de peu et la bourgeoisie de labeur ― qui paieront la note dont la première traite ne sera présentée à l'Assemblée Nationale qu'en septembre 2022). L'intendant de la bourgeoisie d'affaires ne ratera pas le coche !

 

 

            Pourtant à son commencement en 1945, l'ENA était une belle idée : arrêter la confiscation du pouvoir étatique par les 200 familles et leurs serviteurs en rendant accessible la haute fonction publique par concours.

            Mais le ver était déjà dans les premières promotions : nous prenons pour exemple l'Inspecteur des Finances devenu affairiste colonial Edmond Giscard d'Estaing², synarque³ bien connu sur la place de Vichy sous le règne de Pétain (décoré de l'ordre de la Francisque), qui ne manqua pas d'y orienter son rejeton Valéry (né en 1926, après une classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand, Valéry le petit-fils du sénateur puis député Jacques Bardoux, pétainiste notoire à qui il doit la carrière politique, est par hasard au service d'ordre de l'important Alexandre Parodi lors de la Libération de Paris en août 1944, puis aussitôt après, pour redorer le blason familial et se donner un ticket de citoyen au-dessus de tout soupçon indispensable pour un ambitieux, il s'engage moins d'un an dans l'armée où il obtient évidemment une breloque... avant de retourner dare-dare en septembre 45 à Louis-le-Grand, parce que le pouvoir n'attend pas !), qui en fit partie (Polytechnicien entré sans concours grâce au décret de juillet 1948).   

            Que sont devenus les énacrates ?

            Experts en tout, ouvriers de rien, irresponsables toujours.

 

Alexandre Anizy

 

 

 ¹ : Dictionnaire de la fausse noblesse, Tallandier, 2008, page 432 : « Famille d'industriels lorrains (Vaucouleurs et Nancy) dont la branche aînée ajouta à son nom celui de de Galhau. »

² : Jacques Marseille, A bas la croissance, vive le progrès !, dans le Point du 26 novembre 2009.

³ : Annie Lacroix-Riz, Le choix de la défaite. Les élites françaises dans les années 1930., Armand Collin, 2ème édition septembre 2010, page 38. Pour faire simple, disons que la Synarchie était une société secrète d'hommes influents qui aspiraient à un régime despotique.

 

 

A Macron et à la Convention (CCC) le tant pis de Jacques Prévert

Publié le par Alexandre Anizy

            Jupiter Junior ne veut pas descendre du manège : les rêveurs de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) le comprennent à leurs dépens.   

 

 

Tant pis

 

Faites entrer le chien couvert de boue

Tant pis pour ceux qui n'aiment ni les chiens ni la boue

Faites entrer le chien entièrement sali par la boue

Tant pis pour ceux qui n'aiment pas la boue

Qui ne comprennent pas

Qui ne savent pas le chien

Qui ne savent pas la boue

Faites entrer le chien

Et qu'il se secoue

On peut laver le chien

On peut laver la boue

Et l'eau aussi on peut la laver

On ne peut pas laver ceux

Ceux qui disent qu'ils aiment les chiens

A condition que ...

Le chien couvert de boue est propre

La boue est propre

L'eau est propre aussi quelquefois

Ceux qui disent à condition que...

Ceux-là ne sont pas propres

Absolument pas.

 

Jacques Prévert

(Pléiade, oeuvres complètes, vol. II)

 

Octroi d'une AMV pour le professeur Gilles Pialoux

Publié le par Alexandre Anizy

            Par le virus qui court, le masque de "scientifique responsable" de Gilles Pialoux s'est dégradé hier matin.

 

 

            Gilles Pialoux fait partie des experts dont raffolent les animateurs de plateaux (télévision et radio), de ceux qui dénigrent le travail et la communication du professeur Didier Raoult. Exemple ? Dans l'imMonde du 14 septembre 2020 (repris sur le blog du docteur Jean-Yves Nau), Pialoux cogne dur : « Les carences méthodologiques des essais de l’équipe de l’lnstitut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille ont été largement décriées, tout comme leur communication outrancière via YouTube ou dans des revues autopromotionnelles. Mais au-delà, le cadre éthique pose un réel problème, comme l’a révélé Libération 1. J’ai pu confirmer, en consultant des rapports des comités de protection des personnes (CPP), que l’IHU semble effectivement s’être assis sur les règles gérant les recherches cliniques sur l’homme.»

            Jeudi 10 décembre, chez Jean-Jacques Bourdin¹, Gilles Pialoux attaquait "le scepticisme" du professeur Eric Caumes à l'égard des vaccins Covid-19, en l'état actuel des connaissances scientifiques sur ces produits.

            Rappelons ici que le processus normal pour arriver à la mise sur le marché d'un vaccin est de 12 ans en moyenne², à savoir :

* études précliniques (laboratoire et tests sur animal) ;

* études cliniques

  • phase 1 (innocuité : 1 à 2 ans)
  • phase 2A (immunogénicité et dosage : 1 à 2 ans)
  • phase 2B (validation de principe : 2 à 5 ans)
  • phase 3 (efficacité et bénéfices/risques : 3 à 5 ans)

* commercialisation du vaccin : le produit est en pharmacovigilance (dite phase 4).

Pour la Covid-19, une procédure accélérée a été mise en place : les laboratoires fournissent quasiment en temps réel les résultats des tests et essais des différentes phases à l'Agence Européenne du Médicament (AEM). C'est ainsi que l'on passe de 12 ans à moins de 2 ans.

            N'ayant pas toutes les informations lui permettant de savoir si les "règles de l'art" ont été respectées dans toutes les phases 1 à 3, le professeur Eric Caumes refuse cette semaine de valider les produits. C'est tout à son honneur, et nous saluons ici sa rigueur scientifique puisque nous avons mis un bémol sur sa rigueur intellectuelle au printemps dernier (lire ici ).

            Venons-en aux incohérences de Gilles Pialoux :

  • il émet des réserves sur les recherches de l'IHU au nom des règles de l'art, mais il n'apprécie pas qu'Eric Caumes doute des produits en l'absence d'informations complètes sur le respect des règles de l'art... pas sérieux ce 2 poids, 2 mesures...
  • il invite chez Bourdin les Français à passer Noël avec la vieille Anglaise qui la première a été vaccinée Covid-19, "parce qu'elle est vaccinée" dit-il, donnant ainsi quitus aux fabricants : ce n'est ni scientifique (on ne sait toujours pas si ces vaccins empêchent la transmission du virus), ni responsable.

 

            En effet, en matière de responsabilités, les fabricants de ces vaccins sont beaucoup plus prudents que monsieur Pialoux. N'ont-ils pas obtenu la quasi irresponsabilité juridique quant aux éventuels dommages ultérieurs causés par leurs produits ? C'est en tout cas ce qu'il faut retenir de la réponse du ministre Olivier Véran³ à la question d'une clause d'impunité attachée aux contrats de vente : « Ni oui, ni non. » Pour résumer la réponse du ministre Véran (bigrement calibrée politiquement), si la clause d'impunité n'apparaît pas dans les contrats, un ensemble d'éléments juridiques liés notamment à la notion de vice caché y figure... Il faut alors comprendre qu'il sera difficile à un Etat de poursuivre en justice un laboratoire si des dommages futurs apparaissent, parce que juridiquement les chances de gagner sont quasi nulles (d'où le subtil "ni oui, ni non" du politicard Véran).  

 

            Dans l'imMonde cité sur le blog du docteur Jean-Yves Nau, Gilles Pialoux ajoutait plus loin : « On devrait pouvoir laisser l’incertitude exister sans se sentir obligé de donner une opinion.» Eh bien ! nous octroyons bien volontiers à monsieur Pialoux une AMV (autorisation de mise en veilleuse), mais saura-t-il en profiter ?  

 

 

Alexandre Anizy

 

 

¹ : Bourdin direct, sur BFMtv, 10 septembre 2020.

² : Crips-IdF, avril 2016.

³ : émission de David Pujadas sur LCI, 8 décembre 2020.

 

Un principe de Charles d'Orléans

Publié le par Alexandre Anizy

Bel-Ami Macron l'a toujours appliqué à foison.

 

Rondeau 67

 

Il faut toujours garder

Une chose pour soi ;

On ne peut pas montrer

Son intention entière.

 

Quand on frôle le risque 

D'un propos imprudent,

Il faut toujours garder

Une chose pour soi.

 

Si Pensée la frivole

Veut gaspiller les mots,

Raison doit épargner,

En tant que trésorière,

Une chose pour soi.

 

 

Charles d'Orléans

(En la forêt de longue attente, Poésie/Gallimard, édition bilingue de Gérard Gros, novembre 2001)

Nature humaine de Serge Joncour

Publié le par Alexandre Anizy

            Encore un dans sa besace !

 

            Contrairement au héros de Soie d'Alessandro Baricco (lire ici ), Joncour n'a pas d'inflexion féminine, mais il avait d'autres atouts. En matière littéraire, c'est en lisant Nature humaine (Flammarion, 2020), dont l'architectonique subtile rythme le récit, que nous avons apprécié le style sobre et élégant. Echantillons ?

 

            « L'enfance était éteinte depuis longtemps, elle avait été faite de rires et de jeux, entre assemblées et grands rendez-vous de l'été pour les récoltes de tabac et de safran. Puis les sœurs étaient parties vers d'autres horizons, toutes en ville, il n'y avait rien de triste ni de maléfique là-dedans. » (p.7 sur 319)

            « Ce soir-là, Alexandre avait remis des bûches dans le grand poêle, il les surveillait pour contenir la braise. Une fois de plus Agathe traînait dans sa chambre, plus boudeuse que jamais. Quant au père il était dehors à réparer la porte de la grange, et la mère terminait de mixer une soupe à la cuisine avec cet énorme mixeur qui faisait un bruit de débroussailleuse. » (p.176 sur 319)   

 

            Le dames du Femina ont couronné Nature humaine : peut-on résister au beau Serge ?

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 P.S. :  Cette année, les paysans sont à l'honneur, puisque le Renaudot vient d'être décerné à Marie-Hélène Lafon pour Histoire d'un fils (lire ici ). Intéressant de lire et d'écouter le phrasé de ces deux-là.