Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un noir sur Gaudi

Publié le par Alexandre Anizy

            Qui a réussi ce tour de force ?  Aro Sainz de la Maza.

 

 

            Le bourreau de Gaudi (Actes Sud, 2014) est un excellent polar qui vous balade dans Barcelone et l'histoire des constructions de Gaudi, un travail fignolé avec l'aide d'une "équipe de rêve" (l'éditeur, l'agent, l'épouse), si on se fie aux remerciements.

            Le jeu en valait la chandelle.  

 

 

Alexandre Anizy

 

Dufossé à la citadelle de Metz

Publié le par Alexandre Anizy

            Si, comme disait Saint-Exupéry, pour "comprendre le mot bonheur, il faut l'entendre comme récompense et non comme but" (1948), alors il nous fut intelligible ce soir d'Ascension à la Table ♠ de la citadelle de Metz.

 

 

            C'est là qu'officie Christophe Dufossé. Notre récompense commença par l'amuse-bouche "cerise burlat et foie gras", un trompe-l'oeil délicieux, et finit en apothéose avec le dessert "Fraises, basilic, huile d'olive, avec glace vanille et sorbet fraise".

            Entre ces deux mets, nous appréciâmes l'harmonie du vin blanc bio Clos St Vincent  et du bar, la justesse du vin rouge bio Rubis du domaine Les Béliers (Moselle) avec les fraises, le sommelier d'ici s'étant mis ... à la vigne !    

 

            Et ne craignez rien : vous pourrez vous faire la belle dans Metz la verte.

 

 

Alexandre Anizy

 

Pas de four Martin au Grand Véfour

Publié le par Alexandre Anizy

            Pour fêter un événement heureux, le Grand Véfour ♠♠ c'est pas "dégueu", comme aurait dit Gainsbourg.

 

 

            Comme au Lucas Carton (lire ici ), la salle vaut déjà le déplacement, mais nous étions là avec Jean-Charles pour savourer les ravioles de Guy Martin. Ce jour-là, la suggestion du chef (Tête de veau, cervelle etc. ) fut un deuxième délice, et le reste du menu est à la même hauteur d'excellence.   

            Une salle comble dirigée sympathiquement par Flavien Develet absorba notre conversation joyeuse, un beau jeudi d'avril, sous le soleil exactement...   

 

 

 Alexandre Anizy

 

 

P.S. : un bémol pour le vin, puisqu'il n'y a que 2 vins bio au verre (un Sancerre sec de bon aloi pour accompagner la Lotte, un Mâcon (?) de table qui fit juste l'affaire pour la tête de veau) ; car il n'est plus question d'avaler les pesticides et autres saloperies de la viticulture productiviste. Alors le sommelier devrait vite se mettre ... à la vigne !

La confiture de Soljenitsyne

Publié le par Alexandre Anizy

            Ayant lu un ouvrage de Soljenitsyne dans le cadre de nos recherches actuelles, nous eûmes envie de prolonger ce nouveau contact en lisant un texte littéraire.

 

 

            Nous optâmes pour La confiture d'abricot et autres récits (Fayard, août 2012, en livrel). Eh ! ma foi, nous ne le regrettâmes pas. Comme nous avions  en tête le souvenir d'un style âpre, qui paraissait adapté au projet romanesque relatif au Goulag, ce livre non seulement atténue ce vieux jugement mais il rend évident le talent littéraire, ô combien contesté dans les années 1970 par les affidés du parti communiste comme Max-Pol Fouchet !

 

            Commençons par le premier récit, la confiture d'abricots : l'histoire d'un jeune fils de paysans déportés dans la taïga qui s'échappa sur ordre de son père, après que les dékoulakiseurs aient coupé l'abricotier en exécution de leurs menaces pour obtenir le grain caché... jeune fugitif, il trouve restance chez les enfants des rues.    

            « Les gens qui n'avaient pas eu le temps de mettre la leur [l'assiette] à l'abri s'arrêtaient souvent de manger : les guenilleux n'attendaient que ça pour tout engloutir. Ils volaient aussi à la gare, et ils se chauffaient auprès des goudronneuses. Seulement j'étais trop grand et fort, je me détachais au milieu d'eux : déjà plus un enfant et moins dépenaillé. J'aurais pu m'établir caïd, demeurer à l'abri et les envoyer en chasse, mais j'ai le cœur sensible.

            Si bien que ça n'a pas traîné : une équipe du Guépéou m'a pêché au milieu de la bande, moi tout seul, et conduit en prison. » (p.8/373)

 

            Le récit d'un soulèvement paysan dans Ego est aussi édifiant sur les agissements des bolcheviks après Octobre, pour écraser toute opposition. En plus tordue, la nouvelle titrée Nos jeunes.

 

            La courte biographie du maréchal Joukov est fort intéressante d'un point de vue historique.

            « Ayant remarqué ce flottement chez Staline, Joukov s'enhardit jusqu'à des recommandations importantes. A la fin de juillet, il risqua une proposition : abandonner Kiev et se retirer derrière le Dniepr, sauver ainsi des forces puissantes et leur éviter l'encerclement. Staline et Mekhlis le traitèrent en chœur de capitulard. Et Staline retira aussitôt à Joukov l'état-major général pour l'envoyer repousser les Allemands à Ielnia. (Ç'aurait pu être pire : ces semaines avaient vu fusiller des dizaines de généraux considérables et remarquables qui avaient remportés des succès pendant la guerre civile espagnole ; il avait tout de même fait libérer Méretskov.) » (p.313/373)

Puis Staline admit que Joukov avait eu raison pour Kiev...

            « Et c'est ainsi qu'en septembre 1941, Joukov conserva Leningrad. (Avec un blocus de neuf cents jours...) Et, juste à ce moment, au lendemain de la prise d'Oriol par Guderian, il fut extirpé de nouveau par Staline, cette fois pour sauver la ville même de Moscou. » (p.316/373)

Si en matière de stratégie militaire Hitler a eu quelques éclairs, ce n'est pas du tout le cas de Staline : l'écrivain Soljenitsyne s'emploie à rétablir la vérité sur le rôle du mauvais petit Père des peuples dans la grande guerre russe du XXe siècle. N'est-ce point la fonction essentielle d'un intellectuel digne de ce nom ?

 

 

            En 2019, quoi de neuf ? Soljenitsyne, pour mettre à l'heure les pendules européistes.

 

 

Alexandre Anizy