Arnaud Poissonnier est un banquier qui a bien tourné... mais pourra-t-il mieux faire dans le domaine littéraire ? Comme il sait faire sa pub, même dans le Perche, nous entrons immédiatement dans le vif du sujet.
Comme l'auteur est un homme bien formé (bac +10), il sait structurer ses idées pour une présentation efficace, raconter une histoire pour capter l'attention du client... C'est pourquoi malheureusement son premier roman titré Adopt (éditions Tonbooktoo, juin 2020) vire parfois à l'exposé professionnel :
« Cette association avait été fondée en 1939 par deux soeurs protestantes, Deby et Merill Tiger, qui cherchaient des familles de placement pour les orphelins de guerre un peu partout dans le monde. Malgré le scandale des rafles d'enfants au Canada... (...). Entre les années 1945 et 1970, près de 600.000 d'entre elles furent séquestrées... (...). En 2010, l'association était présente dans 77 pays du monde [du monde ? serait-elle aussi sur Mars ?] et se targuait de pouvoir placer plus de 25.000 enfants par an, soit près de 30 % du "marché" de l'adoption internationale. » (p31 à 33)
Pire encore, l'usage sans modération du gloubi-boulga globish de professionnels incultes :
« Sur la home page on retrouvait en gros la nouvelle base line de l'association "ne pas l'adopter c'est l'abandonner une seconde fois". Matthias, le spécialiste du marketing philanthropique, n'avait lui-même pas trouvé mieux. Le site était simple et efficace, un slider déroulant en home page affichait... » (p.46)
Too much. Ben nous, on dit Globish go home ! En vieux schnock goûtant la langue de Molière.
A ce régime-là, vous comprenez qu'on a vite fermé l'ouvrage qui rapporte 21,50 € (moins la taxe et les coûts, of course) à une société de M. Arnaud Poissonnier, propriétaire de la marque "Tonbooktoo".
Alexandre Anizy