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"Flandre noire" de Gilles Warembourg

Publié le par Alexandre Anizy

Après deux essais fructueux chez l'éditeur Ravet-Anceau, nous sommes tombés sur ce polar de Gilles Warembourg intitulé « Flandre noire » (janvier 2008, 213 pages, 9 €).

Malheureusement pour l'auteur, nous n'avons pas réussi à rentrer dans cette histoire : abandon page 43.



Alexandre Anizy

 

"Pereant les libéraux" disait Robert Eduard Prutz

Publié le par Alexandre Anizy

Alors que la crise perdure, qu'il est pénible de voir se pavaner les libéraux impuissants !


« Pereant les libéraux,

Qui ne font que parler et que faire les beaux,

Qui ne paient jamais que de mots,

Mais sont bien pauvres d'actions ;

Tantôt regardent par là – et tantôt par ici,

Tantôt se tournent à droite, et tantôt vers la gauche ;

Comme la girouette sous le vent :

Pereant les libéraux.


Pereant les libéraux,

Ces pâles, et ces blafards,

Qui dans les revues et les journaux

Font les profonds philosophes ;

Mais passent sans émotion

Devant les douleurs du mendiant,

Le coeur froid, et plein de savoir :

Pereant les libéraux. »


(Pereant les libéraux, Robert Eduard Prutz)


C'est ainsi que les voyait le poète allemand (1816 – 1872).

Ont-ils changé ?



Alexandre Anizy

 

Le concours d'austérité en Europe est une folie

Publié le par Alexandre Anizy

Plongée dans un isolement autistique, l'Allemagne de Mutti Merkel persiste dans la défense de ses intérêts nationaux par-dessus tout en décrétant un plan d'austérité de 80 Milliards d'euros. Aussitôt, elle métastase dans l'Europe vassalisée.

Le Royaume-Uni a déclaré une cure d'austérité de 106 Milliards d'euros.

En France, le gouvernement ne dit encore rien et les médias dociles n'informent pas. Pourtant, Claude Guéant, qui agit parfois comme un grand chambellan de la Maison Élyséenne, s'est exprimé lundi 21 juin dans le Financial Times (quotidien économique anglais) pour dire que « nous devons faire plus, bien sûr. Beaucoup plus. », que le programme de réduction présenté par François Fillon. Les marchés ayant bien compris et accueilli cette nouvelle (l'écart de taux entre l'Allemagne et la France, qui était de 50 points de base il y a 10 jours, est revenu à 35 points le jour même), Claude Guéant a pu ensuite évoquer une sur-interprétation de son propos par les Anglais, comme Bercy de son côté démentait l'existence d'un plan bis d'austérité.


L'enfumage ne peut se pratiquer qu'avec la complaisance des relais d'informations.


L'austérité budgétaire décrétée en Europe peut miner toute l'économie mondiale, toutes choses égales par ailleurs. Cette décision de l'Union Allemande devrait être « considérée comme un acte de guerre mercantiliste contre les Etats-Unis », comme l'écrit Martin Wolf. Par conséquent, l'administration américaine ne devrait pas tarder à répliquer en adoptant par exemple des mesures protectionnistes.

« Europe 2010 : en route vers les années trente », écrivions-nous le 9 juin : http://www.alexandreanizy.com/article-europe-en-route-vers-la-crise-des-annees-trente-51986795.html

Pour Martin Wolf, les choses sont claires aussi : « Toute stabilisation budgétaire qui soutient la croissance est la bienvenue. Une stabilisation budgétaire prématurée qui saperait cette croissance serait une nouvelle folie. » [ndAA : c'est nous qui soulignons]


 

Alexandre Anizy

 

Les vieilles recettes de Nouriel Roubini

Publié le par Alexandre Anizy

Depuis le commencement de la crise en 2007, la renommée de l'américain Nouriel Roubini est à son zénith. En effet, il fut l'un des rares économistes à entrevoir la "crise des subprimes". Depuis cette date, la pertinence de ses analyses ne s'est pas émoussée.


Alors que pense-t-il des perturbations dans la zone euro ?


« Le problème principal de l'Union monétaire, au-delà des déficits excessifs, est que certains pays ont perdu en compétitivité. »

C'est incontestable.

« In fine, la seule option pour éviter un éclatement de la zone euro et regagner en compétitivité est de faire plonger l'euro. »

C'est une proposition insuffisante, puisqu'elle ne règle pas le problème de la compétitivité à l'intérieur de la dite zone.

Si l'éclatement de l'euro se produit, il ne résulterait que de la perte d'un ou deux membres, ce qui ne poserait pas de problèmes majeurs dans la mesure où le processus serait ordonné. Si plusieurs pays abandonnent l'euro, l'Europe se reconfigurerait autour d'un noyau dur de quelques pays.


Que pense-t-il des plans de rigueur ?


« Augmenter les impôts et réduire les dépenses est socialement douloureux. Mais quelle est l'alternative ? (…) Quant à la solution qui consisterait à "imprimer de l'argent", cela conduirait à créer une inflation galopante. L'austérité n'est pas une option facultative. »


Dans un cadre théorique qui a démontré ses limites, Nouriel Roubini pense sans se voiler la face. C'est pourquoi son analyse de la situation mérite notre attention. Mais dès qu'il s'agit de remédier aux dysfonctionnements du système, ou encore plus modestement de sortir de la "zone dangereuse", comme il dit, il rabâche les vieilles recettes en oubliant les leçons du passé, comme tant d'autres.

Il nous fait penser à Jacques Attali, l'imagination en moins.



Alexandre Anizy

 

A Michel Onfray : travailler plus pour écrire moins

Publié le par Alexandre Anizy

Dans la bataille qui vous oppose, Michel Onfray, aux dinosaures de la psychanalyse épaulés par les intellectuels établis (non, nous ne parlons pas spécialement des ex-maos – repentis ou non), nous nous rangeons évidemment de votre côté : un homme qui aspire à n'avoir ni Dieu ni maître ne peut pas être antipathique. Si votre entreprise de démolition est salutaire, nous ne sommes pas certains qu'elle soit franchement nouvelle.


A lire votre réponse savoureuse au milliardaire philosophe Bernard Henri Lévy, à voir le succès en librairie, nous ne doutons pas de votre victoire médiatique.


Notre interrogation est ailleurs. Sauf erreur de notre part, vous n'avez pas répondu aux fautes relevées par Elisabeth Roudinesco dans votre livre. Accepte-t-on l'utilisation de mauvais matériaux par un maçon ? Non, évidemment. La chose vaut aussi pour les intellectuels dignes de ce nom (mettons de côté les obscènes "botuliens" comme le milliardaire philosophe Bernard Henri Lévy). Or, au rythme effréné où vous publiez, ce défaut finira inéluctablement par vous nuire.


Cher Michel Onfray, prenez-y garde : à trop philosopher au marteau, on finit "gros bras".



Alexandre Anizy


P-.S. : dans son article « Freud, l'antimoderne » (Figaro 12 juin 2010), Paul-Marie Coûteaux vous définit comme « une sorte de philosophe officiel de la petite bourgeoisie jouisseuse et festive » ; le fait que les médias vous soient facilement accessibles et que vous soyez apparemment devenus un chroniqueur du quotidien vespéral tendrait à confirmer l'instrumentalisation, de votre plein gré.

 

 

 

"Drôle de jeu" de Roger Vailland

Publié le par Alexandre Anizy

Bernard Clavel et son hiver 43 (lire la note culturelle précédente) nous ont donné envie d'aller voir du côté de chez Roger Vailland, notamment son « drôle de jeu » (Phébus libretto, novembre 2009, 297 pages, 12 €).


Voilà un roman énervant ! Par le truchement d'un personnage, Roger Vailland expose ses idées politiques et morales : en gros, un alliage rare du marxisme-léninisme et du libertinage. Si on supporte les premiers passages, les suivants s'apparentent à des dissertations … Bref, cet ouvrage est de ce point de vue l'exemple à ne pas suivre.


Aphorisme vaillandesque : « Le refus individuel de l'amour vénal est le pendant de la reprise individuelle : aussi naïf et aussi suspect. » (p.130)


Mais en ce qui concerne la Résistance, il devrait être en rayons libres dans toutes les bibliothèques publiques, parce qu'il montre le quotidien d'un réseau. L'auteur nous offre un tableau de l'armée de l'ombre sans enjolivure ni pathos. Et de ce point de vue, « drôle de jeu » est un excellent roman.


Il faut sortir Vailland du placard !



Alexandre Anizy



 

Les tuyaux percés d'Alexandre Adler

Publié le par Alexandre Anizy

En Histoire, le professeur Alexandre Adler garde encore son aura (surtout pour les pays de l'Est), mais lorsqu'il parle d'économie, notamment dans sa chronique du Figaro comme la récente titrée "la pénible rééducation du patient européen", il devrait s'abstenir d'affirmer comme ceci :

« (…) une solution que personne n'ose encore formuler : assurer, sans casse excessive, un défaut de paiement de l'État grec qui permettra un allégement définitif de la dette et permettra peu à peu des politiques de relance. » (dans le style, Adler se permet le relâchement …)

Pour Alexandre Adler, citons sans effort au moins une personne, Charles Wyplosz (professeur d'économie à Genève), et son article dans le Monde daté du 28 avril 2010 ("Grèce : il faut suspendre le paiement de la dette publique").


Les experts n'en sont pas toujours.


Alexandre Anizy


 

Sauver l'Europe : Jacques Julliard vaut bien Guy Mollet

Publié le par Alexandre Anizy

Pour Jacques Julliard, la crise a déjà fait une victime, l'Europe.

Si ce monsieur n'a pas tort lorsqu'il dit que depuis Margaret Thatcher les Britanniques « se comportaient comme Goldman Sachs envers la Grèce et ses autres clients », il se fourvoie quand il pense que l'Allemagne a changé avec Mutti Merkel, puisqu'elle suit la feuille de route établie au moins depuis Helmut Kohl.

Quelle réponse politique faut-il donner à cette défaite ? Pour Julliard, « il faut faire l'Europe à deux », parce qu'une « union économique, diplomatique et, plus tard, politique entre la France et l'Allemagne serait du jour au lendemain la 3ème puissance mondiale ».


D'une part, ce monsieur n'apprend décidément rien des échecs, puisqu'il continue à mettre la charrue avant les boeufs, comme le haut fonctionnaire Jean Monnet et la clique de ses épigones. Si l'Europe doit être fondée, elle ne le sera d'abord que par la volonté proclamée des peuples, par exemple en élisant une Assemblée Constituante et en instaurant un gouvernement provisoire.

D'autre part, bien qu'il constate « que les Allemands ne veulent pas, ou plutôt ne veulent plus », « la seule manière de les convaincre est de restaurer notre puissance économique » … pour pouvoir s'unir à eux : « c'est celui-là [de projet ; ndAA] que je propose au Parti Socialiste. » Pour résumer l'ambition politique ultime de Jacques Julliard par une image, on fourguerait le bébé France rétablie dans le fleuve allemand impassible. Drôle de projet, n'est-ce pas ?

Enfin, pas plus stupide ou ignominieux que celui de Guy Mollet en 1956, lorsque ce pseudo socialiste, Président du Conseil, proposa secrètement une Union avec la Grande-Bretagne !



Par ailleurs, c'est dans l'adversité que les vraies natures se révèlent. Celle de Jacques Julliard n'est pas reluisante, si on se réfère à ses écrits sur les Grecs :

« (…) on brûle le drapeau européen à Athènes. Les assistés mordent la main qui les nourrit parce que l'Europe n'a jamais été pour eux un projet mais une aubaine, pour vivre au-dessus de leurs moyens. » (Observateur 6 mai 2010)

Si vous remplacez les Grecs "assistés" par immigrés, on dirait du Jean-Marie Le Pen.



Alexandre Anizy

 

Europe 2010 : en route vers la crise des années trente

Publié le par Alexandre Anizy

 

Si l'économie politique n'est pas une science exacte, elle a quand même dégagé quelques lois vérifiées dans les faits. Par exemple, en macroéconomie, la théorie dit qu'une union monétaire ne peut pas fonctionner sans mécanisme de coordination budgétaire. Les dogmatiques allemands sous la férule du chancelier Helmut Kohl, par intérêt national, ont substitué à cette nécessaire coordination l'utopique pacte de stabilité, qui est un instrument arbitraire et insensible aux conjonctures économiques.

Suite aux secousses financières et monétaires déclenchées par la crise grecque, les ministres des Finances des 27 ont durci les règles de ce pacte inopérant, ce qui prouvent qu'ils n'ont rien appris des erreurs passées. A leur décharge, force est de constater que bien des économistes patentés sont dans le même bateau ivre.


En 1982, les créanciers souverains du Mexique ont refusé de voir le problème de solvabilité, arguant d'un simple problème transitoire de liquidité. Résultat : 10 ans perdus pour l'Amérique Latine, à qui le Fonds Monétaire International (FMI, déjà dirigé à l'époque par un Français, Jacques de Larosière, qui ne se prétendait pas socialiste comme aujourd'hui Dominique Strauss-Kahn l'ami du CAC 40) a imposé des plans d'austérité stériles. Leur calvaire a pris fin à partir de l'initiative Brady, quand les dettes ont été restructurées … et quand les banques ont pu solder leurs créances.

Pour la Grèce, cette solution pleine de sagesse n'a pas été retenue en 2009. Grâce à la complicité des agences de notation, les titres de la dette publique des pays comme le Portugal et l'Espagne ont été contaminés.


Le durcissement du pacte de stabilité et les différents plans d'austérité annoncés constitueront une compression extraordinaire des dépenses publiques dont le résultat sera la déflation compétitive. C'est à dire la reproduction de la politique économique instaurée en Allemagne par le chancelier Schröder (un socialiste, paraît-il). Or l'Allemagne n'a survécu à ces saignées que grâce à ses exportations mirobolantes … dont 75 % des excédents étaient réalisées sur le dos de l'Europe !

Aujourd'hui, compte tenu de son niveau élevé d'endettement, le secteur privé européen ne pourra pas suppléer la baisse de la composante publique de la demande. En conséquence, toutes choses égales par ailleurs, nous allons entrer dans le cercle infernal de la déflation, de la récession et de l'augmentation de la valeur réelle des dettes. C'est à dire la situation du bloc-or en 1932-1936, après la dévaluation de la livre sterling en septembre 1931.


L'Europe est en route vers le passé : les années trente précisément (1).



Alexandre Anizy


  1. : même si nous répétons nos critiques par rapport à son livre, nous disons aussi à nouveau combien François Lenglet était bien seul en 2007 lorsqu'il publia son livre. Nous vous renvoyons à l'ensemble de nos notes concernant cet ouvrage :

    http://www.alexandreanizy.com/article-21885743.html

    http://www.alexandreanizy.com/article-22073809.html

    http://www.alexandreanizy.com/article-22126004.html

    http://www.alexandreanizy.com/article-22151045.html

     


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mutti Merkel impose sa loi économique à l'Europe

Publié le par Alexandre Anizy

 

Peu à peu, inexorablement, l'Allemagne enferme l'union monétaire européenne dans son dogme monétariste pour son plus grand profit. Redoutable négociatrice focalisée sur son intérêt national, Mutti Merkel n'a rien lâché en acceptant le plan de sauvetage de la Grèce, bien au contraire.


Pour obtenir le feu vert allemand, les Européens ont dû s'engager à durcir le pacte de stabilité (qui limite les déficits et les dettes des États membres) avec de nouvelles sanctions, et à nommer en 2011 Axel Weber comme Président de la BCE (le charme relatif des circonlocutions de l'euro imperator Trichet disparaîtra au profit d'une litanie monétariste monotone : mais après tout, il n'était qu'une marionnette envoûtée par les ayatollahs germaniques, si l'on en croit Yves de Kerdrel du Figaro).

Mieux que ça : lundi 7 juin, la soumission des budgets des États membres à l'examen de la Commission avant le vote des parlements nationaux est adoptée par l'Eurogroupe. Si le principe de la souveraineté nationale n'est pas encore violé dans la lettre, il l'est déjà dans la forme.


Lundi soir toujours, en bonne élève appliquée, Mutti Merkel a avancé un nouveau pion sur l'échiquier en annonçant une cure d'austérité historique . Son exemple sera suivi.

Nous vous donnons la prochaine étape : forte d'une démonstration douteuse, l'Allemagne reviendra à la charge pour que les États membres inscrivent dans leurs Constitutions un frein à la dette, comme elle l'a fait en 2009.


Mais en décidant de sauver la Grèce, Mutti Merkel a-t-elle pris un risque politique pour son pays ? Non, bien au contraire. Faire semblant de tergiverser, pour finalement passer outre à l'opposition de son peuple pour toute opération de secours, lui permettait de masquer la réalité : en aidant la Grèce, ce sont les banques allemandes (28 milliards d'euros de dette grecque sont inscrits dans leurs bilans : à elle seule, Hypo Real Estate, une banque sauvée par le contribuable allemand en 2009, en détient 30 %) qu'elle a sorties d'un nouveau cataclysme. Pour Mutti Merkel, mieux valait désigner un bouc émissaire grec que de reconnaître l'échec de son plan de sauvetage du système bancaire allemand en 2009.

Soyons juste : pour comprendre l'agitation française dans le dossier grec, il faut savoir que les banques françaises seraient engagées à hauteur de 50 milliards d'euros, selon un rapport de la Barclay's Capital.


Il apparaît ainsi que la crise de l'euro n'est qu'un nouvel épisode de la crise bancaire. Une crise à laquelle le dernier G20 n'a pas apporté de solutions concrètes et sérieuses.


Néanmoins, en réponse aux stimuli des financiers (i.e. les banques), les gouvernements européens prônent et préparent toujours plus d'austérité. La descente en Enfer paradisiaque de la pureté monétaire achèvera la construction chimérique de l'Europe technocratique au service exclusif de l'oligarchie.



Alexandre Anizy

 

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