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Les CLINTON ont-ils fraudé pour gagner des caucus ?

Publié le par Alexandre Anizy

Barack OBAMA a gagné en Caroline du Sud.

Il a atteint le score de 45 % dans le Nevada, quand Hillary Calamity CLINTON l’emportait avec 51 %.
L’équipe de campagne d’ OBAMA a recensé 300 irrégularités.

L’équipe de campagne de CLINTON a sorti immédiatement la grosse artillerie, ce qui se fait ordinairement quand les arguments viennent à manquer, dans le genre : c’est une « intimidation de masse et des méthodes de gros bras » pour « terroriser » les électeurs.
Aux Etats-Unis, au jour d’aujourd’hui, employer le mot « terroriser » diabolise l’adversaire : « excellente communication ».

Suite à la victoire surprise dans le New Hampshire, précédant le Nevada, des rumeurs de fraude avaient aussi circulé … OBAMA a demandé un réexamen du vote.

 
Dans notre note « portrait » du 14 décembre 2007, nous annoncions les coups tordus à venir.
Il semble donc que le clan CLINTON ne nous démentira pas.

 
Alexandre Anizy

Fiscalité : retour vers 1913 ?

Publié le par Alexandre Anizy

En votant en octobre 2007 le régime de prélèvement libératoire à 18 %, la majorité présidentiel a opéré un changement majeur : l’impôt sur le revenu pèse principalement sur les revenus du travail, les revenus du capital ont un régime préférentiel de taxation proportionnelle à taux réduit.

 
Lorsque Joseph CAILLAUX instaura l’impôt sur le revenu en 1914, tous les revenus du capital étaient intégralement soumis au barème progressif, et se surcroît passibles de l’impôt sur les bénéfices créé en 1917, de l’impôt sur les valeurs mobilières institué en 1872 : c’était le pacte républicain.

Après la Seconde Guerre Mondiale, on commença la stratégie du salami, à savoir : exonération d’une part croissante d’intérêts d’emprunts publics, exonération des loyers fictifs, et surtout création de l’avoir fiscal en 1965 et du prélèvement libératoire. Et on arrive à cette situation en 2005 : sur 100 Milliards d’euros de revenus du patrimoine perçus, seuls 20 Milliards étaient soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu.

 
La dernière tranche du salami vient donc d’être coupée : « (…) les dividendes (…) auront dès 2008 la possibilité d’échapper purement et simplement au barème progressif (…) » Thomas PIKETTY (Libération 22 octobre 2007)

« Maintenant que les revenus du capital échappent presque intégralement au régime de droit commun, il devient aisé de faire tendre vers 0 % les taux d’imposition de ces régimes dérogatoires » (Thomas PIKETTY, idem)

La course au dumping fiscal, au sein même de l’Europe, ne s’arrêtera pas de sitôt.

 
Thomas PIKETTY nous rappelle qu’« (…) une société détaxant durablement les patrimoines (alors même que ces derniers ont retrouvé leurs couleurs d’avant 1914 !) court le risque de sclérose économique (une classe de rentiers vieillissants réapparaîtra inévitablement) et d’explosion sociale. » (ibidem)

Mais les prémices d’un retournement se font sentir, notamment pour l’impôt sur les sociétés. Thomas PIKETTY se veut alors moderne : « (…) il est possible que le XXIe siècle doive inventer son propre modèle, fondé par exemple sur l’imposition des stocks de patrimoines eux-mêmes et non plus des flux de revenus. »
Vaste chantier.

 
Alexandre Anizy

Point de vue d' Eloi LAURENT sur la mondialisation

Publié le par Alexandre Anizy

Eloi LAURENT est un économiste.

Au début de l’année 2007, l’économie mondiale venait d’achever un quinquennat exceptionnel, le meilleur depuis 1945. Le commerce international était florissant et l’inflation était contenue.

« La combinaison de ces 3 dynamiques, accélérées par des marchés financiers créatifs et libres comme jamais, résulte en grande partie de la montée en puissance des pays émergents, ou plutôt renaissants, puisqu’ils comptaient pour les ¾ de la richesse du globe avant 1820 et leur décrochage par l’Occident. » (Eloi LAURENT, Libération 30 août 2007)

Grâce à ces pays émergents, nous serions passés à une mondialisation totale, universelle et paisible : l’âge d’or, en quelque sorte ?

 
Depuis 1945, les guerres sont principalement intra étatiques, rarement interétatiques. « Il en va de l’économie comme de la politique : le problème mondial n’est pas l’absence de gains mutuels pour les pays qui s’ouvrent à la réciprocité des échanges, mais leur inégale répartition au sein des nations, à chacun selon son talent. » (Eloi LAURENT, idem)

Mondialisation et progrès techniques se lient pour remettre en cause les contrats sociaux nationaux.

 
La 1ère mondialisation, qui va de 1871 à 1914, était transatlantique. Celle qui a commencé en 1971 est transpacifique, avec ses 2 piliers du système monétaire et commercial : les Etats-Unis et la Chine.
Ces 2 pays sont à un même niveau très élevé d’inégalité des revenus (indice de Gini).

Concernant la Chine, nous vous renvoyons à nos notes économiques intitulées « le grand bluff … ».
« La crispation chinoise à l’égard de l’étranger, filtrée par l’autoritarisme du régime est en tout cas palpable. » (Eloi LAURENT, ibidem)
« Les Etats-Unis sont dans une phase (…) de remontée des inégalités vers le niveau « victorien » du début du siècle dernier et la tentation protectionniste a rarement été aussi forte. » (Eloi LAURENT, ibid.)
Ces inégalités criantes expliquent en partie la montée de la « globalophobie ».

 
Dans notre note économique du 1 octobre 2007, nous évoquions le retour du protectionnisme. Le raidissement des relations transpacifiques est incontestable.

Eloi LAURENT signale aussi le débat académique sur cette question entre Paul SAMUELSON (MIT) et Alan BLINDER (Princeton).

Les institutions internationales comme l’ OCDE et le FMI ont bien senti le vent nouveau soufflé dans les esprits des oligarchies, l’une mettant en garde contre les inégalités salariales dans les pays développés, l’autre contre les politiques déloyales de change de pays émergents.

Les historiens ont tiré les leçons de la 1ère mondialisation : protectionnisme commercial et financier d’une part, développement de l’ Etat providence.

 
« (…) les Etats-nations sont désormais au pied du mur. Il leur faut s’adapter à un monde qui pourrait être prochainement plus fermé. »
C’est en effet une perspective probable.

« Il leur faut inventer les institutions qui permettraient de réduire le degré d’inégalités générées par le développement économique. » (Eloi LAURENT, idem)
Si Eloi LAURENT pense à des institutions internationales pour régler des problèmes volontairement cantonnés au niveau local, il commet une sérieuse erreur d’appréciation des rapports économiques et sociaux.

 

Alexandre Anizy

PINEAU VALENCIENNE : tel père, telle fille ?

Publié le par Alexandre Anizy

La fille Laurence de Didier PINEAU VALENCIENNE percevait le RMI entre février 1999 et mai 2005, soit 40.000 euros. « (…) jamais nous n’avons voulu escroquer qui que ce soit » a-t-elle expliqué au tribunal.
Elle vient d’être condamnée à Nanterre avec son compagnon à 8 mois de prison avec sursis et 25.000 euros d’amende.

 
Dans notre note du 4 septembre 2007, nous écrivions :

« Après 10 ans d’enquête et un procès de 13 mois, un jugement fut rendu le 31mars 2006. Le tribunal a retenu les faux et l’escroquerie dans le cadre de la gestion de 2 filiales belges du groupe SCHNEIDER, Cofibel et Cofimines. Dans le cadre d’une OPA sur ces sociétés, les actionnaires minoritaires ont été sciemment mis en erreur par SCHNEIDER : la valeur des titres a été diminuée par des informations incorrectes validées par le PDG Didier PINEAU VALENCIENNE. Contre ce grand patron français (accusé aussi d’avoir siphonné les filiales belges au profit de la maison - mère, le juge Laurence MASSART a dit que son implication concrète n’a pas été prouvée), le ministère public avait demandé 4 ans de prison avec sursis : reconnu coupable, Didier PINEAU VALENCIENNE a été dispensé de peine en raison de l’ancienneté des faits qui lui étaient reprochés.
Coupable, mais pas condamné. Après 10 ans d’enquête et un procès de 13 mois. »

 
Peut-on alors reprendre l’expression « tel père, telle fille » ? Non.
Les performances ne sont pas comparables.

 
Alexandre Anizy

Matilde ASENSI fait-elle sensation ?

Publié le par Alexandre Anizy

Matilde ASENSI est née en 1962 à Alicante. Ecrire est son métier. Elle est aussi l'auteur de « lacobus » et du « dernier Caton », qui l'ont fait connaître.

 
D’elle, nous avons lu « le salon d'ambre » (folio policier n° 449, 243 pages).C’est une bonne histoire, bien rythmée ; les personnages sont bien dessinés ; le style précis et alerte donne envie de suivre ... jusqu'au bout.

 
Si certains la comparent à Arturo Perez Reverte, ce qui nous paraît excessif, nous disons plutôt qu’elle n’égale pas Alicia GIMENEZ BARTLETT.

 
Alexandre Anizy

Un zeste d'inflation ne nuirait pas

Publié le par Alexandre Anizy

La poussée inflationniste actuelle provient principalement des tensions sur les marchés de l’énergie et des matières premières : c’est, au niveau mondial, une réallocation des ressources qui est en gestation sur les différents marchés où règne la loi de l’offre et de la demande.

L’inflation sous-jacente, celle que les banquiers centraux doivent limiter en temps normal, est faible (moins de 2 %).

Comme nous l’avons dit avec Patrick ARTUS (lire les notes économiques sur « les archaïques des banques centrales »), pour résumer la situation sur le front monétaire, il n’y a pas d’inflation dans la zone euro. Partant de ce constat et compte tenu de la dégradation de la conjoncture (c’est un euphémisme), il est utile de poser la question : un zeste d’inflation nuirait-il à l’économie européenne ?

Voici la réponse de Jean-Paul POLLIN (membre du Cercle des économistes ; professeur d’Université).

 
« D’une façon générale, l’inflation a toujours un effet redistributif : il y a des pays qui gagnent et d’autres qui perdent. »

« La France a fait ses Trente Glorieuses [1945 – 1975] avec une inflation élevé (…). (…). Donc, a priori, c’est une ponction qui touche plus les détenteurs de capitaux que les salariés. »

« Aujourd’hui, la question pour les économies occidentales se résume à savoir comment va se répartir cette perte de pouvoir d’achat. »
Dans notre note du 12 janvier 2008, nous disions clairement de quel côté penche la BCE : les rentiers.

Dans la bataille entre le capital et le travail, « il y a un moment où le rapport de force c’est aussi une question de désespoir et de détermination des salariés. »

 
« Ce dont elles [les banques centrales] doivent s’inquiéter en premier lieu, c’est moins de la hausse générale des prix que le niveau de l’inflation sous-jacente. »

Ce que Patrick ARTUS, ce que nous écrivons ci-dessus.

L’objectif de 2 %, que la BCE s’est elle-même fixée (les statuts de la BCE sont en gros ceux de la Bundesbank), est déjà atteint, et de plus, il n’a pas valeur de traité.

Les économistes sont d’accord pour dire que, pour qu’une économie fonctionne bien, « (…) il est normal qu’il y ait une certaine dérive des prix, entre 2 et 3 %. »


En guise de conclusion, force est de constater l’absence réelle de politique : « En Europe, nous nous retrouvons dans une situation où il n’y a plus trop de politique monétaire, pas de politique de change et la politique budgétaire se limite à mettre tout le monde sous les 3 % de déficit. » Une indigence intellectuelle affligeante.

 
Alexandre Anizy

Allemagne gagnante dans une Europe perdante

Publié le par Alexandre Anizy

Nous avons vu hier avec Nicolas BAVEREZ que l’Europe était la grande perdante de la mondialisation : son taux de croissance depuis 1990 n’a été que de 1,8 % quand l’activité mondiale progressait de 4,2 % par an.

 
Mais dans cette Europe perdante, force est de constater que l’Allemagne, bien qu’ayant subi le choc de la réunification au début dans les années 90, a retrouvé le leadership au jour d’aujourd’hui, si tant est qu’elle l’avait perdu auparavant : une croissance de 2,5 %, un chômage passé de 12,4 % à 8,4 %, un solde positif de la balance commerciale de 180 Milliards d’euros, des finances publiques excédentaires au 1er semestre 2007.

La France est loin de ce tableau mirifique.

 
Comment obtient-on de si bons résultats ? Avec 3 principes : une modernisation du pays négociée (en commençant par l’alliance au sommet des 2 grands partis), la priorité accordée à l’offre, i.e. aux entreprises, à l’industrie et aux exportations, la facture de la réunification imputée aux ménages, de même que la stratégie de la désinflation compétitive (soit une stagnation des salaires nets sur 20 ans ! – 1320 € par mois en moyenne en 2006, 1315 € en 1986).
Aujourd’hui, pour restaurer ses comptes publics et sociaux, l’Allemagne taxe la consommation en augmentant le taux de TVA normal de 3 points, ce qui surenchérit d’autant plus les importations : les excédents commerciaux vont perdurer.

 
Dans notre note du 3 septembre 2007, nous disions que l’Allemagne avait pris en compte le choc de la crise américaine et un euro fort pour baisser le taux de croissance prévisionnel de 2008 à 2 % (au lieu de 2,4 % en 2007) : pour Angela MERKEL, un euro fort est de nature à renforcer l’Europe dans son rôle de puissance économique, et selon elle, le dossier est entre de bonnes mains auprès de la BCE. (Figaro 16 janvier 2008)

La France, par la voix de son Secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes Jean-Pierre JOUYET, s’est empressée de déclarer qu’elle ne prendra aucune initiative pour modifier les statuts de la BCE dont elle approuve désormais la politique.
Avec ça, on est bien servi.


L’Allemagne ne passera pas trop mal l’orage économique de 2008.

 

Alexandre Anizy

La méthode Coué du social traître Pascal LAMY

Publié le par Alexandre Anizy

Né en 1947, énarque depuis 1972, inscrit au Parti Socialiste depuis 1969, on ne peut pas dire que Pascal LAMY connaisse grand-chose des gens qu’il prétend défendre : il n’a d’ailleurs jamais osé se présenter à des élections. Pourtant ce haut fonctionnaire imbu de sa personne donne des leçons de politique et de gestion aux gouvernants ou aux élus depuis longtemps.

 
Pendant la campagne présidentielle de 2007, la rumeur le faisait Premier Ministre de François BAYROU si celui-ci avait gagné …
On le présente comme un « croisé » de la mondialisation, et cela ne lui déplaît pas : il considère d’ailleurs qu’elle profite à la France.

« (…) avec des critères objectifs, comme le commerce international, l’actionnariat, le nombre de connexions à l’Internet ou celui des touristes étrangers, elle se classe dans le peloton de tête. C’est la preuve que le corps de la France est globalisé, mais que sa tête ne l’est pas. (…). Il s’agit d’un problème de culture et de rapport à l’échange. » Pascal LAMY (Express 12 avril 2007)

Si vous prenez les délocalisations, observez que les investissements étrangers créent plus d’emplois que ceux qui sont délocalisés. Certes, mais sont-ils comparables en terme de savoir-faire ? Où est le profit ?

Regardez l’importance du commerce extérieur dans l’économie française, nous dit le « croisé » : on voit une balance commerciale déficitaire. Où est le profit ?

Regardez les exportations phénoménales de l’agriculture française. On voit un enrichissement constant des grands céréaliers (en particulier) grâce à une politique de subventionnement indécente, les Américains ne faisant pas autre chose d’ailleurs (mais différemment), et on voit l’asphyxie de l’agriculture d’autosuffisance dans les pays pauvres. Où est réellement le profit ?

 
Dans un moment de lucidité, Pascal LAMY admet : « Certes, la mondialisation exerce des pressions sur les salaires, les qualifications ou les localisations. Mais son bilan d’ensemble est positif, car elle crée globalement de l’efficacité, source de croissance et de bien-être. » (Express 12 avril 2007)
Mais qu’y a-t-il dans ce bilan d’ensemble, quels sont les critères objectifs ? LAMY n’en cite aucun. Il faut le croire sur parole.

 
Si la redistribution n’est pas à l’ordre du jour, la mondialisation provoque des « dislocations » : autrement dit, dans ce cas, seuls certains profitent de la mondialisation. Mais en fait, ce sont in fine les effets des mauvaises politiques nationales : « Pourquoi la Suède, la Finlande ou le Danemark ont-ils réussi leur reconversion dans le secteur du textile et de l’habillement, à l’inverse de la France et du Portugal ? Est-ce la faute à la globalisation ? » Pascal LAMY (Express 12 avril 2007).
Cet argument frise la malhonnêteté intellectuelle, car le poids de ces activités dans les économies nationales n’était pas comparable.

 

Concrètement, Pascal LAMY ne nous montre pas, avec des critères objectifs, que les soldes sont bénéficiaires pour la France.

Par contre, Nicolas BAVEREZ exprime en peu de mots ce qu’est la défaite européenne dans le mouvement de globalisation :

« La croissance de l’Europe a été limitée à 1,8 % depuis 1990 dans un monde où l’activité a progressé de 4,2 % par an, ce qui en fait la grande perdante de la mondialisation. »  (Le point 25 octobre 2007)

 

Alexandre Anizy

Marc TOUATI le dogmatique libéral déphasé

Publié le par Alexandre Anizy

Contrairement à beaucoup d’économistes dont nous vous présentons les prévisions avec leurs arguments, Marc TOUATI ne semble pas accorder un rôle important à la contagion de la crise américaine. Pour un tenant des bienfaits de la mondialisation, n’est-ce pas manqué de cohérence ?

Pour ce monsieur, « la crise des subprimes est le bouc émissaire idéal. En réalité, la France reste pénalisée, notamment par une forte pression fiscale, les dépenses budgétaires et les rigidités du marché du travail. »
Malgré le gros temps qui menace l’économie française, TOUATI en reste à son combat idéologique.
S’il était médecin, nous parlerions d’acharnement thérapeutique !

 
Il est vrai que Marc TOUATI est Directeur Général du broker Global Equities : ses prises de position dogmatiques vont dans le bon sens pour ses clients. C’est un constat. Pas un jugement moral.

 
Marc TOUATI, c’est un économiste de service pour les chaînes de télévision : toujours prêt pour une émission genre « C dans l’air » où il sévit régulièrement.
Ou bien sur le plateau de France 2 à 13 heures avec Elise LUCET, comme dernièrement : il y parlait doctement mais simplement (c’est une de ses qualités) à la ménagère de moins de 50 ans, dans un costume gris foncé à fines rayures blanches. Bel effet.
LANVIN ou DIOR ?

 

Alexandre Anizy

Récession : Daniel COHEN pour un renouveau sur des bases saines

Publié le par Alexandre Anizy

Faisons-nous aujourd’hui l’avocat du Diable !
Après tout, pourquoi les tenants de la théorie économique dominante refusent-ils de laisser l’économie partir en vrille, alors qu’ils ne cessent de prôner le laisser-faire quand tout va bien ? Cette contradiction ne les gêne toujours pas aujourd’hui comme hier : il est vrai que les profits des grandes sociétés et les avoirs des grandes familles en souffriraient beaucoup.


Question théorique
 : en luttant contre la récession, les économistes ne s’opposent-ils pas à un phénomène endogène du capitalisme et ne s’opposent-ils pas à la « destruction créatrice » ?

« Ce processus de Destruction Créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme : c’est en elle que consiste, en dernière analyse, le capitalisme et toute entreprise capitaliste doit, bon gré mal gré, s’y adapter. » Joseph SCHUMPETER (« Capitalisme, socialisme et démocratie », éditions Payot 1983, page 117)

 
La récession, selon Daniel COHEN (professeur d’économie à l’Ecole Normale Supérieure), « permettrait d’apurer les comptes, de provoquer des faillites salutaires et de repartir sur des bases assainies. Ce n’est pas pire que de poursuivre cette fuite en avant. » (Libération 19 janvier 2008)
Voilà un économiste que le concept schumpétérien de destruction créatrice ne doit pas rebuter.

 
Mais de quelle fuite en avant parle-t-il ?
« Les Américains vivent avec un taux d’épargne négatif depuis 12 ans. Cela ne peut pas durer éternellement. » (Libération, idem)
N’importe quelle ménagère de moins de 50 ans (et plus aussi) en conviendra, et si ce n’est pas le cas, son banquier saura lui faire entendre raison !

Remarquons néanmoins que le banquier Alan GREENSPAN n’était pas effarouché par le taux d’épargne négatif des Américains : ça laisse rêveur, n’est-ce pas ?

Il s’agit du cycle infernal que le boss de la FED voulait stopper : crise financière, baisse des taux, constitution de bulles, éclatement des bulles provoquant une crise financière etc.
« (…) dans un mouvement sans fin de correction d’un déséquilibre par un autre. Cette perpétuation de la croissance par le surendettement est très dangereuse. » Daniel COHEN (Libération, ibidem)

 

Les Etats-Unis (Gouvernement et FED) venant d’opter pour la relance économique par un accroissement de leur déficit budgétaire et par une baisse des taux, nous sommes loin du processus naturel de destruction créatrice et sans doute loin du retour aux bases saines chères à Daniel COHEN qui pronostique avec le scénario actuel :

  • Baisse du dollar ;
  • Euro toujours plus fort ;
  • Croissance faible pour les pays dont le dynamisme dépend des exportations, comme l’Allemagne par exemple.

Si le dollar chute, la BCE fortement inspirée par les intérêts allemands (lire nos notes du 3septembre 2007 et 12 janvier 2008 ) saura baisser ses taux.
Si la FED change sa politique, l’Europe aura également le krach mais sans effondrement du dollar.
Si l’Europe reste à l’abri de la récession, elle connaîtra une croissance au mieux de 2 % (prévision de l’OCDE) : la France sera-t-elle dans la fourchette basse allant de 1 à 1,5 % ?

 
Daniel COHEN n’écarte pas cette possibilité. Il regrette par conséquent « (…) que le gouvernement a préféré dégager 1 % de PIB pour son paquet fiscal. Les conséquences de cette politique à contresens risquent de peser longtemps. (…). (…) et les ardeurs réformistes du gouvernement anéanties par l’aggravation des finances publiques.»
Nous approuvons sans réserve cette critique.

 
Enfin, sourions avec Daniel COHEN :
« Je trouve cocasse qu’on ait opté pour un dispositif très avantageux d’heures supplémentaires au moment où ces dernières vont stagner voire décliner, en raison du ralentissement de la croissance. Tout cela aura coûté très cher et n’aura strictement servi à rien. »
A rien pour les salariés, nous sommes d’accord.

 

Alexandre Anizy

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