Jean ARTHUIS un honnête homme politique compétent

Publié le par Alexandre Anizy

Le cas mérite d’être cité, du fait de sa rareté.

Jean ARTHUIS est Président (UC-UDF) de la Commission des Finances du Sénat, ancien ministre de l’économie. Il est aussi l’auteur de 2 rapports sur les délocalisations. Il connaît donc son sujet.

 

Quand Renault supprime 4.000 emplois, quand EADS et Airbus délocalisent, Jean ARTHUIS y voit la confirmation de son analyse de 1993 (résumé : nos lois et nos prélèvements obligatoires sont des poids qui réduisent la compétitivité des industriels ; il est très « théorie dominante », vous l’avez compris).

Quand Renault se lance dans le « coût bas » (traduisons pour les managers français : low cost) avec la Logan, il va en Roumanie en prétextant que cette voiture est conçue pour les pays émergents … et puis 2 ans plus tard, la Logan est commercialisée en France.

Rappel des chiffres :

En 2001, 3,3 millions de voitures produites en France ;

Au jour d’aujourd’hui, 2,2 millions.

Pour demain, Jean ARTHUIS est clair : « Dans quelques années, la production française sera réduite à la portion congrue car tous les investissements de volume sont réalisés hors de France. »

Et d’ajouter pour le devenir d’AIRBUS : « Je suis prêt à parier que l’on nous refera avec les AIRBUS assemblés en Chine le coup de la Logan. »

Soulignons l’honnêteté intellectuelle du bonhomme.

Oui, diront les chiens de garde de l’oligarchie, mais la France conserve la Recherche et le Développement, le marketing, l’informatique, les Services … l’économie de la Connaissance, en un mot pompeux. Que nenni ! Cela aussi fout déjà le camp.

« Et c’est une bévue de penser que la recherche pourra se développer à distance de la production », renchérit Jean ARTHUIS.

Soulignons la compétence du bonhomme.

 

Constat de l’INSEE : entre 1990 et 2007, l’industrie française a perdu environ 1 million d’emplois, soit 20 % de ses effectifs. Cette désindustrialisation s’accélère (à cause des licenciements pour délocalisations, du travail au noir, de la non-implantation des nouvelles activités – comme le cas Logan).

 

Si le diagnostic de Jean ARTHUIS est correct, il reste prisonnier de la théorie dominante qui préconise et applique depuis 22 ans la même politique économique (résumé : cessons de taxer la production et de subventionner les entreprises ; accélérons les réformes, i.e. les régressions).

Jean ARTHUIS est un honnête homme politique compétent : beaucoup trop pour vraiment réussir parmi les siens.

 

Alexandre Anizy

Publié dans Portraits

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :