La BCE est une calamité pour l'Europe

Publié le par Alexandre Anizy

La crise économique, qui poursuit ses ravages aux Etats-Unis comme on l’a vu avec Freddie Mac et Fannie Mae (lire notre note économique du 15 juillet 2008), s’aggrave en Europe, notamment en Espagne avec une 1ère faillite retentissante (le promoteur immobilier Martinsa – Fedesa).

 
S’ils n’avaient pas abdiqué avec le traité de Maastricht notamment, les hommes politiques européens seraient placés devant le dilemme suivant : soutenir l’activité économique et l’emploi ou combattre l’inflation globale ? Taux d’intérêt ou taux de change de l’euro ?

Mais en l’état actuel de l’organisation européenne, ces questions ne se posent plus puisque des eurocrates non élus font la police politique à la tête de la BCE. Mais comme nous l’avons écrit dans notre note du 11 août 2008, comme l’a si bien démontré Patrick ARTUS dans son livre « les incendiaires. Les banques centrales dépassées par la globalisation » (édition Perrin août 2007, 175 pages, 14,80 € : lire nos notes économiques « les archaïques des banques centrales »), l’euro imperator TRICHET et ses acolytes sont des hommes du passé dépassés : ils n’ont pas encore compris que l’économie mondiale sort de 30 ans de désinflation en muant vers un autre paradigme.  

« Dans les pays développés, la hausse des prix est importée. (…) Par ailleurs, la crise financière (…) crée une forte dynamique déflationniste. (…) tandis que l’extension du marché et de la concurrence continue à peser à la baisse sur certains prix. » (Nicolas BAVEREZ, Point 1869 du 10 juillet 2008)

« Dans cette environnement, la hausse des taux de la BCE est totalement à contre-emploi : elle contribue à l’inflation, accélère la crise et aggrave les tensions sur les paiements mondiaux. (…) Ses effets resteront virtuels sur l’inflation mais dévastateurs sur l’économie : elle enfermera la zone euro dans la croissance zéro, le chômage de masse, la dégradation des comptes publics (…). (…) La BCE est un pompier pyromane. » (idem)
 

C’est  Nicolas BAVEREZ qui écrit ces lignes hostiles à la politique de la BCE, i.e. un tenant de la théorie économique dominante : pas un keynésien rêveur ou un marxiste psychorigide (comme on pourrait le lire dans le Figaro ou Libération ou les Echos ou etc.).
Dans la conclusion de son article, il place ces lignes prémonitoires :

« (…) en laminant les classes moyennes et les producteurs, la BCE fait le  jeu du nationalisme économique, du protectionnisme et de la xénophobie. »

 
Rappelons ici ce que nous écrivions dans notre note du 11 août 2007 :

« Ainsi la BCE est dirigée par un banquier irréprochable, qui n’a pas fait appliquer les principes de prudence et de sincérité avec les comptes du CREDIT LYONNAIS de 1992, bien qu’il soit informé selon l’arrêt de la Cour de Cassation de la nécessité de répartir les pertes sur plusieurs exercices : à cette époque, Jean-Claude TRICHET est resté sourd aux recommandations.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
« Le mode de fonctionnement de la BCE repose en effet sur une succession de lignes Maginot qui ne sont plus tenables. Une conception absolutiste de l’indépendance la conduit à refuser toute discussion avec les politiques sur les taux d’intérêt ou de change, alors même que c’est le cas partout dans le monde (…) » écrit Nicolas BAVEREZ (déjà cité).
L’euro imperator TRICHET est un homme du passé dépassé.
Et les peuples européens paieront la facture
. » (Alexandre Anizy)
On y est.

 
On peut être hostile aux opinions politiques et à la vision économique de Nicolas BAVEREZ, mais partager son analyse sur les conséquences de la « réponse calamiteuse au problème de l’inflation » de la BCE.

 
Alexandre Anizy