Pour Steve Jobs : la vie de l'homme de Giuseppe Giachino Belli

Publié le par Alexandre Anizy

 

En lisant les éloges sur Steve Jobs, son discours à l'université de Stanford le 12 juin 2005, nous nous sommes rappelés d'une description de la vie ordinaire, de notre lot commun.

 

Le romain Giuseppe Gioachino Belli (1791 – 1863) était bilingue : une partie publiée en italien, une autre en dialecte, clandestine. Un poète irrévérencieux, populaire, qui vira avec l'âge en zélé réactionnaire bigot.

Ni voyant, ni exilé, simplement humain le Belli.

 

 

La vie de l'homme

 

Neuf mois empuanti. Puis dans les langes,

Croûtes de lait, bisous et grosses larmes.

Puis panier roulant, brassière et lisières,

Bourrelet au chef et couches aux fesses.

 

Puis le tourment de l'école commence,

L'abécédé, le fouet, les engelures,

Le caca sur la chaise, et la rougeole,

La scarlatine, un peu la variolette.

 

Viennent après, métier, jeûne et labeur,

Loyer, prison, dettes, gouvernement,

Et l'hôpital, et le con de m'amie.

 

L'été le soleil, en hiver la neige...

En tout dernier lieu, que Dieu nous bénisse,

Arrive la mort, et l'enfer au bout.

 

Giuseppe Gioachino Belli

(Rome, 18 janvier 1833)

 

Pas folichonne, la vie selon Belli !

 

 

 

Publié dans Notes culturelles

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