Feu le couple franco-allemand

Publié le par Alexandre Anizy

Un éclair de lucidité a frappé le ligueur libéral-radical Nicolas Baverez : empressons-nous de le saluer !

 

Aujourd’hui dans son éditorial, Baverez constate enfin le mythe du couple franco-allemand. S’il le fait forcément avec dépit, comme tous les cocus, son inventaire non exhaustif des écarts allemands est sans appel :

«  L’Allemagne a toujours âprement défendu ses intérêts en Europe, et notamment ceux de son industrie. Quand la France se contente de parler de souveraineté, l’Allemagne l’exerce. C’est ainsi qu’elle fit financer sa réunification par ses partenaires à travers les taux d’intérêt élevés des années 1990, qu’elle restaura la puissance de son industrie grâce à la dévaluation compétitive réalisée par l’Agenda 2010, qu’elle configura le marché européen de l’énergie pour accompagner sa sortie du nucléaire, qu’elle ouvrit les frontières de l’Union aux migrants pour résoudre son déficit de main-d’œuvre, qu’elle exporta le « Dieselgate » de Volkswagen à l’ensemble de l’industrie automobile européenne, qu’elle prit le contrôle de la politique européenne de l’espace. »

Et maintenant l’Allemagne se lâche en achetant des avions américains F-35, ce qui est la négation du projet d’avion européen qu’elle voulait impérativement codiriger sans en avoir les compétences techniques et industriels, en aspirant devenir la plateforme logistique de l’Alliance puisqu’elle veut être le maître d’œuvre d’un bouclier antimissile propre à l’Europe centrale et orientale qu’elle veut étendre à 36 pays !  

Bref, le couple franco-allemand était « un mythe asymétrique, cultivé par Paris [c’est-à-dire, en toute honnêteté, par tous les ligueurs européistes comme Baverez] pour tenter de compenser le décrochage de la France ».  

 

Incapable de reconnaître son aveuglement passé et a fortiori de changer de logiciel d’analyse, Nicolas Baverez n’écrit donc pas comme nous, ici-même, que la folie allemande se met en branle en 2022 pour le grand bénéfice des Etats-Unis, à qui elle doit tout depuis sa grande clémence de 1945…  

            Mais pire encore, Nicolas Baverez persiste à inoculer le venin de la soumission lorsqu’il conclue : « [La cathédrale européenne (sic !)  ̶  à ce genre d’expression, on distingue le fanatisme européiste] peut encore être sauvée mais à trois conditions : le redressement de la France indissociable de ses intérêts en Europe ; la remise en question par l’Allemagne de son modèle mercantiliste ; la construction d’une Union politique qui articule souveraineté nationale et souveraineté européenne. » Il n’y a qu’un rêveur bourgeois français pour propager de telles fadaises.   

 

Puisque les cons se surpassent, le pire est à craindre pour la France.   

 

Alexandre Anizy