Réserves de pétrole et d'uranium, plan éolien anglais
Le groupe d’experts et de chercheurs allemands Energy Watch Group (EWG) a publié un 3ème rapport le 22 octobre.
Les 2 premiers concernaient l’uranium et le charbon : ils prévoyaient un épuisement total des ressources en uranium entre 2030 et 2070, avec des difficultés d’approvisionnement pour les centrales nucléaires avant 2020, et un pic mondial de production du charbon vers 2025.
Ce 3ème rapport affirme que le pic mondial de pétrole est survenu en 2006. Au lieu de fonder ses prévisions sur les données de réserves « officielles », dont on a dit qu’elles étaient fausses (lire nos notes sur la question du pétrole), EWG préfère utiliser les données de production et de découvertes passées, en publiant néanmoins leurs chiffres de réserves mondiales qui sont de 854 milliards de barils, soit 30 % de moins que celles des agences officielles de collecte.
La production de l’ex-URSS et de l’Afrique croîtra encore jusqu’en 2010, quand toutes les autres ont entamé l’irréversible descente. Seule l’Afrique produira plus de pétrole en 2020 qu’en 2005.
Concernant le plus grand gisement du monde, Ghawar, situé en Arabie Saoudite, il est déjà en déclin. L’Arabie Saoudite ne pourra donc plus augmenter sa production, qui a d’ailleurs baissé d’1 million de barils par jour depuis décembre 2005 et qui stagne depuis le printemps 2007. En août 2007, le roi Abdullah a déclaré : « Le boom du pétrole est terminé et ne se reproduira pas. Chacun de nous doit s’habituer à un style de vie différent. »
Si on prend les principales compagnies pétrolières, leur production cumulée a stagné depuis 10 ans : pour Shell, c’est même une baisse de 20 %.
Pour EWG, la production mondiale de pétrole devrait passer de 81 millions de barils par jour en 2006 à 58 millions en 2020, puis 39 millions en 2030. C’est là la plus alarmante découverte de ce rapport : la très rapide baisse de la production après le pic.
Pour Jorg SCHINDLER, ces difficultés d’approvisionnement vont fortement influencer les décisions politiques et économiques.
Pour nous, c’est déjà le cas pour les Etats-Unis, la Chine, par exemple.
Il semble que les Anglais prennent toute la mesure du problème : le secrétariat d’Etat aux Entreprises et à l’Energie vient d’annoncer un projet grandiose.
Il s’agit grâce à l’éolien d’alimenter l’ensemble des foyers britanniques en électricité pour 2020 ! Pour cela, 7.000 éoliennes offshore (33 gigawatts pour 25 millions de foyers) devront être implantées, uniquement le long des côtes anglaises avec 2 turbines par mile dans des eaux de 60 mètres de profondeur maximum.
On a bien noté « le long des côtes anglaises » : les arguments naturels et techniques n’expliquent certainement pas à eux seuls cette localisation strictement anglaise.
Pendant ce temps, la France pense beaucoup au « nucléaire », notamment avec l’EPR. Si EWG a raison, nous aurons l’air fin avec nos reluisantes centrales qui tourneront au ralenti faute de matière première !
Pendant ce temps, on observe que les Allemands maintiennent leur refus du nucléaire et sont par conséquent en avance sur la France sur les ressources énergétiques alternatives. A partir de cette question, on peut prévoir que les bonnes relations politiques avec la Russie perdureront.
La France devrait revoir son logiciel diplomatique.
Le Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA serait bien inspiré de pomper sur un vrai programme de rupture de la perfide Albion.
Alexandre Anizy