RSA (revenu de solidarité active) le gadget pervers

Publié le par Alexandre Anizy

Mardi 9 septembre, à la « une » du Figaro de Serge DASSAULT, vous pouviez lire que « les premières expérimentations démontrent l’efficacité du RSA » ; en page 21, l’article était titré ainsi : « le RSA accroîtrait de 30 % le retour à l’emploi ».

Notons le passage de l’indicatif (1ère page) au conditionnel (page 21).

Et pour finir, que dit François BOURGUIGNON, l’auteur du rapport remis au Haut-commissariat : « C’est pourquoi il est impossible, à ce stade, d’en extrapoler un résultat national. » (Figaro, p.21)

 

En politique, la communication est aussi un art de l’escamotage.

A deux semaines de l’examen du texte sur le RSA par l’Assemblée nationale, la publication d’un rapport d’étape par le Haut-commissariat vient au moment opportun, comme « la mise en page de l’information » par le Figaro.

 

Mais qu’apporte le RSA par rapport au dispositif existant ?

Si la PPE reste en l’état, il augmente le montant de l’intéressement (pour un salaire de 600 €, on passerait d’un complément de 150 € à 200 € - ce qui n’est pas rien pour le bénéficiaire, évidemment), il le rend permanent et il l’étend à tous salariés en temps partiel (fin de la limite des 12 mois ET disparition de la case obligatoire nommée RMI).

 

Qui, hormis éventuellement l’incompétent ministre Christine LAGARDE, peut croire que 50 € de plus sans limitation de durée vont stimuler significativement le taux de sortie du RMI vers un emploi à temps partiel ?

 

Par contre, il est fort probable que le nombre d’emplois à temps partiel va croître, parce que les employeurs ne manqueront pas d’utiliser cette nouvelle forme de subvention.

L’impact global sur l’emploi risque donc d’être négatif.

 

Le RSA simplifie-t-il le système en place ? Non, au contraire.

Il y aura 2 dispositifs distincts :

  • Un pour les salariés à temps partiels, géré par les Caisses d’Allocations Familiales ;
  • Un pour les salariés à temps plein, géré par l’administration fiscale.

Les 2 dispositifs ont bien sûr des règles et des périodicités différentes : imaginez alors les pauvres qui passeront d’un système à un autre …     

 

Pour bâtir ce « château de cartes en Espagne », il fallait au moins un énarque. Comme l’est le serf de la République solidaire Martin HIRSCH.

 

Alexandre Anizy