Une situation prérévolutionnaire selon Georges PéBEREAU

Publié le par Alexandre Anizy

Georges PéBEREAU n’est pas un gauchiste attardé et encore moins un futur militant du NPA (?) d’Olivier BESANCENOT, mais l’ancien patron du plus grand groupe industriel français, la CGE, dont les filiales très rentables s’appelaient Alstom, Framatome (devenue Areva), SGE (devenue Vinci), Alcatel, etc.

 

Que nous dit cet homme de pouvoir ? « L’écart ne cesse de se creuser entre les salariés et la petite classe de privilégiés, protégés par le pouvoir, dont le nombre et la fortune croissent rapidement. Nous sommes, à n’en pas douter, dans une période prérévolutionnaire, au sens de 1789. Les cadres et, d’une façon plus générale, les classes moyennes, seront demain, comme les bourgeois naguère, les catalyseurs de la révolution. »

 

La France étant obligée de se réformer pour stopper son déclin, la liste des mécontents s’allongera inexorablement : les revendications s’exprimeront de plus en plus alors que « les moyens capitalistes pour les satisfaire et [les] moyens policiers pour les endiguer » s’amenuiseront.

Forcément, Georges PéBEREAU trouve dans l’Allemagne un modèle plein d’enseignements. Par ailleurs, il a observé avec sagacité que « l’euro condamne la France à équilibrer ses comptes et à réduire sa dette non pas en 2012, mais dans les plus brefs délais, car on assiste à un déplacement continu de croissance, de pouvoir d’achat et d’exportations à l’intérieur de l’Europe en direction de l’Allemagne. »

 

Pour satisfaire cette exigence, le gouvernement FILLON n’agit que sur la réduction drastique du nombre des fonctionnaires, mais il se garde bien de toucher le système d’aides aux entreprises, alors que le MEDEF de l’héritière Laurence PARISOT ne vise en dernière analyse qu’à l’accroître. Est-ce bien raisonnable ?

De même, le gouvernement FILLON veut s’attaquer aux niches sociales sans toucher au maquis des niches fiscales qui profitent aux proches du pouvoir. Une application concrète de cette politique de coquins ? L’intéressement et la participation seront bientôt taxés (pan ! sur le niveau de vie des classes moyennes), alors que les parachutes dorés et autres avantages de la classe supérieure (en termes de revenus) resteront inchangés.

« Trop d’injustices tuent l’injustice et donc toute possibilité de contestation démocratique. »

 

A la place de la bergère autrichienne, on aurait une chanteuse italienne. Et à la place du serrurier ?

 

Alexandre Anizy