Le comte Xavier de MAISTRE plus fort que Christine ANGOT
Cadet d’une famille aristocratique savoisienne, Xavier de Maistre, frère du philosophe contre-révolutionnaire Joseph de Maistre, entrait en carrière militaire (est-ce mieux qu’embrasser une religion ?) à 18 ans : parce qu’il est aux arrêts dans sa chambre pendant quarante-deux jours, il rédige « le voyage autour de ma chambre » (œuvre complète du comte Xavier de MAISTRE, préface de Mr SAINTE BEUVE, Garnier Frères Libraires éditeurs), que son frère fait publier en 1794. Dans cette œuvre légère, monsieur le comte Xavier de MAISTRE nous parle de sa personne avec détachement en parodiant le genre du récit de voyage.
« Le lit nous voit naître et nous voit mourir ; c’est le théâtre variable où le genre humain joue tour à tour des drames intéressants, des farces risibles et des tragédies épouvantables. – C’est un berceau garni de fleurs ; - c’est le trône de l’amour ; - c’est un sépulcre. » (p. 12)
Il nous parle beaucoup de son « système de l’âme et de la bête » :
« Je me suis aperçu par diverses observations, que l’homme est composé d’une âme et d’une bête. – Ces deux êtres sont absolument distincts, mais tellement emboîtés l’un dans l’autre, ou l’un sur l’autre, qu’il faut que l’âme ait une certaine supériorité sur la bête pour être en état d’en faire la distinction. » (p. 13)
« C’est ainsi que, dans mon voyage, je vais prenant des leçons de philosophie et d’humanité de mon domestique et de mon chien. » (p. 63)
Le comte complétera son voyage par une suite intitulée « expédition nocturne autour de ma chambre » (même référence), dans laquelle il nous dit cette fois-ci son « Système du Monde » : « Je crois donc que l’espace étant infini, la création l’est aussi, et que Dieu a créé dans son éternité une infinité de mondes dans l’immensité de l’espace. »
L’écri-nain pipole Christine ANGOT (lire notre note du 4 septembre 2008 « le dernier fatras de l’écri-nain pipole Christine ANGOT ») n’a donc rien inventé, hormis peut-être ses histoires gynécologiques : il lui manque seulement le style.
Quand on lit « les prisonniers du Caucase » (même référence), on constate sans surprise la vision ethnocentrique que portait le comte Xavier de MAISTRE sur les hommes du Caucase :
« Les montagnes du Caucase (…). Leurs féroces habitants, séparés par le langage et par des intérêts divers, forment un grand nombre de peuplades (…) animées par le même amour de l’indépendance et du pillage. Une des plus nombreuses et des plus redoutables est celle des Tchetchenges (…). Les hommes en sont beaux, courageux, intelligents, mais voleurs et cruels (…). » (p. 249)
On croirait presque entendre un moscovite d’aujourd’hui.
Alexandre Anizy