Avec le temps, Olivier BLANCHARD a compris
Olivier BLANCHARD est un économiste français qui, après Dauphine et Nanterre, partit achever ses études au MIT où il obtint un Doctorat en 1977, et où il fit l’essentiel de sa carrière.
C’est un universitaire prolifique qui n’a pas négligé le réseau des associations d’économètres et d’économistes (notamment américaines), ainsi que le conseil à des organismes divers, comme par exemple la FED de Boston et celle de New York. Il est un des représentants majeurs de la nouvelle économie keynésienne, dans le club des « nobélisables » dit-on.
Complétons le tableau par son soutien à Nicolas SARKOZY DE NAGY BOCSA à l’élection présidentielle de 2007, et par sa présence au Conseil d’orientation de l’Institut Montaigne.
A la fin du mois de mai 2008, Olivier BLANCHARD, qui venait d’être désigné pour le poste prestigieux de chef économiste du FMI (prise de fonction en septembre), estimait qu’il fallait être « raisonnablement optimiste » pour l’économie mondiale, puisque « [J’ai] l’impression que l’on comprend à peu près les problèmes auxquels on est confronté ». Concernant l’effondrement du marché immobilier américain, il jugeait que « c’est une des crises les plus standards que l’on puisse avoir », et en ce qui concerne la récession, il préférait parler de ralentissement dont il n’avait « pas la moindre idée » de l’ampleur. Seule certitude d’Olivier BLANCHARD : « on ne va pas avoir un replay des années 1970 ».
A la fin de décembre 2008, soit 4 mois après son arrivée au FMI, et après le 2ème évènement majeur de la crise systémique qu’Olivier BLANCHARD n’avait donc pas vu venir, il prend enfin toute la mesure du désastre :
« Les mois qui viennent vont être très mauvais. Il est impératif de juguler cette perte de confiance, (…) si nécessaire, de remplacer la demande privée, si l’on veut éviter que la récession ne se transforme en Grande Dépression. »
« Mais nous ne sommes pas en temps normal. »
Notons tout particulièrement ceci :
« En Europe, les bilans des banques sont encore partiellement fictifs et le rachat d’actifs porte sur des quantités négligeables. »
Donnons un exemple : alors que le secteur bancaire allemand détiendrait 1.000 Milliards d’euros d’actifs risqués, les grandes banques n’ont provisionné pour dépréciation que 300 Milliards d’euros (selon enquête de la Bundesbank -la banque centrale-, et la BaFin -le régulateur des marchés financiers-).
Olivier BLANCHARD aime bien les statistiques (et les modèles) : au FMI, depuis septembre, on l’a bien servi. Comme il est intelligent et vif d’esprit, il a enfin compris la gravité de la crise.
Alexandre ANIZY