"l'araigne" d'Henri TROYAT
Comme nous venions de relire Maxence Van Der MEERSCH, qui avait obtenu le prix Goncourt en 1936 pour « l’empreinte de Dieu », nous pensâmes à « l’araigne » d’Henri TROYAT, que nous avions lu vers 1970 et dont nous gardions le plaisir de la découverte, parce que nous nous souvenions qu’il avait obtenu le Goncourt à la même époque (1938, précisément). Par chance, la bibliothèque municipale en possédait un exemplaire.
Dans « l’araigne », TROYAT raconte les manipulations du fils d’une famille bourgeoise pour maintenir ses trois sœurs, comme sa mère, sous sa domination. Dans ce roman, tout est maîtrisé : que dire de plus !
« Il était ravi de sa plaisanterie. Il se caressait la mâchoire de sa longue main faible et soignée. Il lorgnait Elisabeth et Marie-Claude, comme pour quêter leur assentiment. Puis, il se remit à chipoter sa viande, dans l’assiette barbouillée de sauce froide. Il n’avait pas faim. Il n’avait jamais faim. Mais il aimait les repas, parce qu’ils attiraient ses sœurs, sa mère, autour de la vieille table servie. » (p.23)
Nous avons retrouvé le bonheur du passé, que nous avions d’ailleurs aussitôt prolongé avec la fresque intitulée « les semailles et les moissons ».
Henri TROYAT a tellement publié que vous trouverez d’autres pépites dans sa production, parce que c’est un écrivailleur talentueux.
Alexandre ANIZY
P.S.: Evitez simplement les livres de sa fin de vie, entachée par une condamnation pour plagiat (à 85 ans, quelle connerie !).