L'Irlande se jette à l'Eau-rope

Publié le par Alexandre Anizy

Pour obtenir enfin le « oui » de l’Irlande, l’Union Européenne n’aura reculé devant rien, lui octroyant notamment des aménagements au Traité : respect de certaines spécificités comme l’interdiction de l’avortement, neutralité militaire, fiscalité avantageuse. Sans compter les millions d’euros apportés au personnel licencié de Dell par le Président de la Commission Barroso. Tous les moyens furent bons pour amadouer le Tigre irlandais blessé.

 

Car ce pays est dans une situation économique catastrophique : baisse de 3 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2008, prévision d’une chute de 8 % en 2009, avec un taux de chômage de 15 % et un déficit de 13 points de PIB, et encore 3 % en 2010, avant un éventuel redressement en 2011.

Les plans de rigueur s’enchaîneront, mais la désastreuse stratégie de développement fondée sur le dumping fiscal ne change pas : chaque année, l’Irlande paie environ 20 % de son PIB aux détenteurs étrangers de ses bureaux et usines, ainsi que des taux d’intérêt élevés pour un pays de l’euroland. Cette anomalie signifie que les marchés envisagent une banqueroute … ou une explosion de l’union monétaire.

 

La peur du chaos économique fut bel et bien le facteur décisif dans ce vote massif (plus de 67 % de oui). Mais en se jetant à l’Eau-rope, l’Irlande ne replonge-t-elle pas dans ses travers ?

 

 

Alexandre Anizy