Alain MINC un parangon du CAC 40

Publié le par Alexandre Anizy

En France, si on touche le jackpot nommé ENA, comme Monsieur Alain MINC, on obtient la martingale du pouvoir politique et économique : même les incompétents notoires jouiront d’une indulgence que les échelons inférieurs ne verront jamais. Concernant ce monsieur, nous devons lui reconnaître un indéniable talent : il sait faire parler de lui en s’appropriant et en vendant des idées qui n’émanent pas forcément de son auguste personne.

 
Le livre de Laurent MAUDUIT intitulé « petits conseils » (Stock, 403 pages, 20,99 €) apporte enfin un éclairage puissant, car bien documenté, sur la vie et l’œuvre de Monsieur Alain MINC.

Vous apprendrez que dans son 1er job le jeune directeur financier MINC a conduit l’entreprise ST GOBAIN au bord du gouffre. Puis il devient le PDG de CERUS, la holding française de Carlo DE BENEDETTI : sa gestion désastreuse du raid hostile contre la SGB à Bruxelles conduira à l’échec de l’opération et à de grandes difficultés financières pour son patron italien qui, 20 ans plus tard, assume ses graves erreurs (le brillant énarque – un énarque est toujours brillant, c’est une loi- Alain MINC n’a rien à assumer puisqu’il ne commet jamais d’erreurs…) dont celle-ci : « Faire de lui un chef d’entreprise ou un PDG, c’est comme confier à un sociologue la gestion d’une charcuterie » (page 160)

 
Après ce nouvel échec professionnel, MINC monte sa petite entreprise, grâce à des amis fidèles qui lui signent quelques missions de conseils. Le système MINC va très vite se mettre en place : les amis sont des clients qui viennent se confier, les obligés placés permettent de fidéliser les clients ; comment se retrouve-t-on des 2 parties d’un même deal, etc. Tout est raconté avec talent et minutie : le capitalisme français ne sort pas grandi de cette aventure, le clou du spectacle (à ce jour) étant peut-être l’affaire VINCI et la lente prise de pouvoir en douceur du quotidien Le Monde, dont Monsieur MAUDUIT se remet difficilement parce qu’il est toujours douloureux de réaliser qu’on a été un dindon de la farce.

Pour asseoir sa notoriété, en étant aidé par des collaborateurs, MINC a publié très tôt des livres, que ses amis des médias ont toujours loués (entre autres F-O Giesbert, B-H Lévy, des amis inconditionnels semble-t-il). Mais en 1999, avec « Spinoza un roman juif », il commet un plagiat et il sera condamné par le TGI de Paris le 28 novembre 2001.   

 
Laurent MAUDUIT affirme que le système MINC se fissure (démissions des Conseils d’Administration du CAC 40, perte de clients) mais il ajoute : « (…) la France est un pays de capitalisme hybride. A mi-chemin entre le capitalisme anglo-saxon et le vieux capitalisme de connivence (…). » (page 399)

 

Après avoir lu ce livre, nous comprenons que le capitalisme de la barbichette (expression de MAUDUIT) a encore de beaux jours à Paris.

Alexandre Anizy