Si vous ne connaissez pas Madame Nelly KROES, sachez que c’est une Hollandaise qui prend soin de vos intérêts de consommateur européen, puisqu’elle est Commissaire européen en charge de la Concurrence.
Sa désignation par le président portugais de la Commission José Manuel BARROSO a soulevé quelques interrogations et en particulier celle-ci : est-il raisonnable que cet administrateur de grandes multinationales soit en charge de la concurrence sur le marché européen, où il ne manquera pas de croiser ses amis patrons ? « Mais pas du tout, chers députés et citoyens européens, puisque Nelly KROES a promis qu’elle ne s’occuperait pas des dossiers où ses amis sont en cause… Pas d’autre question ? »
Elle est aussi membre du Parti Libéral. Voici ce que pensait Pierre BILGER, qui n’est ni un dangereux populiste ni un altermondialiste irresponsable, des propos tenus par Nelly KROES dans les Echos du 26 janvier 2005 : « On y retrouve, sans surprise et avec regret, la tonalité classique de la vulgate archéo-libérale sans qu'il soit tenu aucun compte des préoccupations de ceux, de plus en plus nombreux en Europe, qui pensent que l' interprétation strictement négative de certaines des règles d'origine de l'Union Européenne, compromet le développement à moyen et long terme de son économie. Limiter systématiquement les aides d'Etat sans se préoccuper de leur utilité ou de leur efficacité, freiner les concentrations par principe, condamner les "champions" industriels nationaux ou européens, seuls à même de maintenir une concurrence réelle au niveau mondial face aux géants américains hérités de l'histoire, constituent des indices parmi d'autres de cette idéologie destructrice. » (blog de Pierre BILGER, 27 janvier 2005)
En juin 2006, Nelly KROES est accusé d’avoir des relations d’affaires douteuses avec des promoteurs immobiliers, dont un certain Jan Dirk Paarlberg soupçonné par la justice depuis 2004 d'être lié à un organisation criminelle dirigée par le businessman Willem Holleeder, lui-même accusé d'avoir commandité 20 règlements de comptes, de blanchiments et d’extorsion.
La presse est vraiment médisante et surtout incapable de voir le côté positif des choses : avec des relations aussi qualifiées dans la résolution définitive des affaires, le consommateur européen peut être certain que ses intérêts seront bien défendus. Le business va pouvoir reprendre dans le silence.
Alexandre Anizy