La belle histoire de Rama YADE

Publié le par Alexandre Anizy

En marketing comme en toutes choses, l’excès nuit. Nous avons dit la semaine dernière combien l’UMP nous semblait pratiquer cette discipline avec talent, notamment avec l’exposition et la promotion des minorités visibles. Si la tendance perdure, le cas de Rama YADE pourrait devenir un bon exemple de l'usage trop intensif de la communication.

D’abord, en matière d’ascenseur social, Rama YADE n’est pas franchement l’idéal – type (Cf. Max WEBER) : fille du secrétaire particulier de SENGHOR, un ancien ministre français sous la IVème République qui a toujours gardé des liens forts avec « la France qu’il connaissait », elle ne peut pas prétendre au rôle de l’immigrée misérable.

Ensuite, Rama YADE a intégré une hypokhâgne, puis Sciences Po : est-ce vraiment crédible son récit d’une maman courageuse qui doit faire face aux huissiers ? Avec en prime la petite Rama qui planque l’Encyclopédie Universalis parce que c’est la seule richesse de la famille (on appelle ça l’anecdote personnelle qui fait vrai et qui va marquer le public à plusieurs niveaux). Passons sur le début professionnel au Sénat de Christian PONCELET et l’ascension rapide.

Ce pourrait être le sujet d’une enquête de journaliste : qui es-tu vraiment Rama YADE ? Mais dans la France de SARKOZY de NAGY BOCSA, où les propriétaires des grands médias sont des amis du Président, il est sans doute mal vu de perturber le plan média général de la sphère gouvernementale.  

A défaut de vérification, nous prenons donc les anecdotes de Rama YADE pour ce qu’elles sont : une belle histoire…

Alexandre Anizy