Déjà la débandade pour le clan Hollande

Publié le par Alexandre Anizy

 

Il n'a pas fallu 2 mois au clan Hollande pour tomber le masque : la normalité n'est qu'un nouveau mot des politiciens pour renoncement, i.e. la continuité.

 

Parlant de la presse, citons un grand écrivain du XXe : « On y voit, immuablement, faire avec emphase et fierté l'éloge pompeux de réformes qui s'imposent, d'un genre de tactique qu'il convient d'adopter, d'un système parlementaire dont il urge de doter le pays – et tout cela en phrases cascadeuses, ridicules de rhétorique empanachée qui n'ont d'autre but que de faire oublier aux lecteurs les sarcasmes et dédains qui saluaient, à la même place, ces mêmes innovations quand elles apparurent chez l'ennemi quelques semaines auparavant. » Louis Des Touches, alias Céline, lettre à son père du 30 août 1916, in La Pléiade, Lettres, page 180)

 

3 faits viennent appuyer cette analyse.

D'abord, on se souvient que le nouveau président aspirait à une renégociation du dernier pacte néolibéral de l'Union Européenne. Après quelques réunions d'opérette, le paquet poison est livré, avec un ajout de promesses gratuites mais sans changement, non pas au bon peuple de France (car la justice est une chose trop sérieuse pour être confiée au peuple...) mais à ses représentants inféodés et endoctrinés. Néanmoins, un groupe d'irréductibles apparatchiks proches de Benoît Hamon (on n'est jamais si bien trahi que par ses amis...) affirme qu'il n'y a pas eu de renégociation. Comme nous le faisons.

 

Ensuite, on apprend que la région Île-de-France, sous la houlette d'un vieux briscard de la Haute Administration et de la Politique, Jean-Paul Huchon, va délocaliser un centre d'appel, après un appel d'offres bien mal rédigé si on en croit l'opposition (Xavier Bertrand : "des clauses favorables à l'emploi peuvent être prévues dans les appels d'offres des marchés publics").

Bilan : 80 licenciements.

Intervient alors le chevalier des estrades Arnaud Montebourg (il épousa jadis une balladurienne du château, puis passa à une gavroche des plateaux) : « J'ai dit à Jean-Paul Huchon, le président de la région, qu'il était utile de reconsidérer la décision, en remettant l'appel d'offres sur le métier. »

Craignant un emballement médiatique, François Hollande, président de la continuité, a aussitôt sifflé la fin du jeu de rôles : « Il y a des règles [européennes, ndaa] en matière de marchés publics, elles ont été respectées dans ce cas. (…) c'est à chaque responsable public, en fonction des règles qui existent, des règles de la concurrence [européennes, ndaa], de faire autant qu'il est possible prévaloir le travail en France. (…) Je ne suis pas favorable à ce que nous entrions dans une surenchère protectionniste. »

La messe est dite. Point de larme pour les 80 nouveaux chômeurs sacrifiés sur l'autel de l'intégration solidaire européenne (= fédéralisme).

N'ayant plus de grains pour son moulin, sur quoi le chevalier des estrades va-t-il pérorer ?

 

Enfin, le ministre du chômage Michel Sapin (énarque, grand ami du président Hollande) et le fourbe Jean-Pierre Jouyet (grand ami du Président, énarque marié aux 200 familles) ont donné le la pour les questions économiques et sociales présentes et à venir :

« Ce n'est pas au gouvernement de faire bouger concrètement les choses, c'est au dialogue social. » (MS parlant des agissements du groupe PSA) ;

« La Caisse des dépôts ne peut et ne sait pas tout faire » (JPJ parlant de la "Banque de la croissance" chère au Président de la continuité).

Avec une telle audace, il est sûr que le taux de chômage sera à 10 % à la fin de 2012 (n'est-ce pas, monsieur Sapin ?).

 

A peine réinstallé dans les palais de la République, le clan Hollande jette l'éponge : une certaine honnêteté intellectuelle qui mérite d'être saluée.

 

 

 

Alexandre Anizy