Le milliardaire philosophe Bernard-Henri Lévy optimise sa couverture médiatique

Publié le par Alexandre Anizy

Comme à chaque fois qu'il lance un nouveau produit sur le marché, le milliardaire philosophe Bernard-Henri Lévy a soigné son plan médias en ne mégotant pas sur la masse :

Marianne (7 pages + 1 photo pleine page),

Express (3 pages + 1 photo pleine page),

Figaro du samedi (1 page avec portrait, entamée par une publication officielle des résultats de LVMH -sur 40 % de l'espace),

le Point (2 pages + 1 photo pleine page),

Journal du Dimanche (1 page - avec photo portrait-, entamée par une publicité pour le journal la Tribune – 25 % de l'espace).

Le narcissisme de cet héritier (son père André Lévy a fait fortune dans le bois – la société Becob-, notamment grâce à l'exploitation des forêts africaines) se vérifie une nouvelle fois.


Dans ce bombardement médiatique, signalons furtivement l'hommage de l'écri-nain pipole Christine Angot : plus une commande qu'un acte gratuit, n'est-ce pas ? Mais surtout l'entretien avec les gens de Marianne qui ont ébranlé le discours simpliste et racoleur du milliardaire philosophe, au point de l'acculer à cette défense pleine de morgue :

« Marianne : Modestie ou habileté pour s'abstraire d'un débat sur le capitalisme financier qui ne vous est pas étranger comme investisseur ? Vous vous êtes ainsi caché, il n'y a pas si longtemps, derrière une citation d'Althusser pour dire que « l'économie n'existe pas ». N'est-ce pas une défausse un peu obscène de vivre de l'économie et de dire qu'elle n'existe pas parce qu'un intellectuel communiste [Louis Althusser, ndAA] a fait un bon mot qui n'a avancé personne ?

Bernard-Henri Lévy : C'est votre insistance qui devient un peu obscène, vous ne trouvez pas ? Je suis un écrivain. Pas un investisseur.

Marianne : Un acteur du capitalisme financier ?

B-H. L. : Non plus. » etc.

(un entretien percutant : dans une presse ronronnante, voire servile, cela mérite d'être salué)

Pour nous, ce qui est obscène, c'est le rentier Lévy qui prétend ne pas être acteur du capitalisme financier, alors qu'il gère aussi ses affaires :

«  « (…) l'essentiel de son argent n'est pas en France ... » Mais alors où ? Tous les mois, BHL se rend en Grande-Bretagne. Il disparaît 48 heures pour retrouver ses gérants dans le salon d'un grand hôtel londonien. Là, il fait le point sur ses investissements, règle les urgences et délivre ses ordres. On peut estimer que 75 % de sa fortune est gérée de Grande-Bretagne, ce qui lui procure un redoutable système d'optimisation fiscale. De source anglaise, une autre partie de ses investissements est également gérée d'un autre pays de la communauté européenne. Ce serait, estiment certains, probablement le Luxembourg. » (enquête de Christian Moguérou dans VSD du 7 octobre 2004)

Devons-nous rappeler que Londres est pour certains un paradis fiscal, et pour beaucoup le point d'entrée vers les places offshore paradisiaques ?


Nous ne discuterons pas ici du fond, puisqu'il est sans intérêt. Seule la méthode du maître ès propagande doit être mise en évidence : dans le Monde Diplomatique de janvier 2010, Pierre Rimbert la présente intégralement dans un article titré « l'homme qui ne s'est jamais trompé », une litote digne du petit penseur très partisan.



Alexandre Anizy


P.S : en 2ème semaine, il faudra s'attendre à la 2ème vague du plan, à savoir les articles des amis (la liste des affidés étant longue, elle offre une palette de couleurs et de consistances utile pour nourrir une éventuelle polémique nécessaire pour la renommée)

 

Publié dans Notes culturelles

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