"le Monde" en crise : virer Fottorino ?
Le quotidien vespéral a révélé par l'entremise de son directeur la nature du mal qui le ronge depuis belle lurette : un conservatisme et un parti-pris honteux, maquillés par des méthodes d'une honnêteté intellectuelle douteuse.
Ce que nous évoquions régulièrement depuis le 8 novembre 2007 dans des notes comme :
http://www.alexandreanizy.com/article-7235225.html ;
http://www.alexandreanizy.com/article32988296.html
Eric Fottorino, le directeur en question, vient donc de le confirmer dans un éditorial fielleux, où il dénonce la gestion « hasardeuse » de l'équipe dirigeante précédente, le soutien du Monde à Edouard Balladur en 1995, les « écrits exagérément favorables à Nicolas Sarkozy au mitan des années 2000 ».
Alors une lettre de 75 journalistes a répliqué à cette auto-flagellation solitaire pour rappeler à l'impétrant qu'il faisait partie des décideurs malfaisants («assumer ce qui est notre passé à tous et auquel tu as largement participé puisque tu faisais alors déjà partie de la hiérarchie du journal »), ce que l'ancien patron Jean-Marie Colombani a hurlé dans les médias : « Eric Fottorino, que j'ai installé et promu, n'a eu de cesse d'approuver, durant ces longues années, la stratégie que j'avais mise en place », « c'est à lui que j'avais confié cette réforme », « tout cela est scandaleusement inouï ».
Nous nous étonnons du cri d'indignation de Colombani : ayant « installé et promu » le journaliste cycliste Fottorino, il devrait bien connaître sa créature …
Comment faut-il interpréter l'éditorial ?
Le poids des remords ? Une crise de sincérité ?
Autre hypothèse : après avoir été le petit soldat obséquieux du triumvirat Minc – Colombani – Plenel, le retors Fottorino balancerait tout dans un aveu sordide pour mieux honorer ses nouveaux seigneurs ?
Question gratuite aux nouveaux propriétaires : pour sortir du marigot, le changement de tête ne symboliserait-il pas une improbable orientation nouvelle ?
Alexandre Anizy