Préférence pour la liquidité des banques : Edwin Le Héron (VI)

Publié le par Alexandre Anizy

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B. Préférence pour la liquidité et comportements des banques

 

« Le financement est nécessaire pour toute la production. Toutefois nous considérons que la production courante est financée par les fonds de roulement des entreprises et par des autorisations de découvert (revolving funds) accordés par les banques au taux courant. (…). De plus, pour simplifier, nous considérerons par hypothèse qu’aucune épargne monétaire nette des ménages n’est faite sur ce financement courant. » (Edwin Le Héron, p.112)

Il s’agit pour l’auteur d’analyser le financement nouveau de l’investissement, la croissance de la production, la stratégie financière des entreprises, précisément de déterminer l’offre de financement des banques (i.e. le flux nouveau de monnaie) par opposition à l’offre de monnaie que représente le stock de monnaie (i.e. la masse monétaire de l’économie), étant entendu que la demande de monnaie pour les motifs de transaction, précaution et spéculation est en stock, et que la demande de financement concerne le flux nouveau (motif d’entreprise et de financement). Si les banques satisfont en principe cette demande de financement nouveau, l’auteur prend également en compte les marchés financiers où les entreprises peuvent trouver ces liquidités grâce aux ménages qui acceptent d’être moins liquides (autrement dit, ils diminuent leurs stocks de liquidités à cause d’une baisse de leur préférence pour la liquidité).

 

« La préférence pour la liquidité des banques s’exerce à 3 niveaux : au premier degré au niveau microéconomique des banques commerciales, au second degré au niveau macroéconomique, à la fois entre les banques commerciales elles-mêmes et avec la banque centrale, enfin au troisième degré en économie ouverte, entre les banques centrales. » (ELH, p.113)

La préférence pour la liquidité des banques commerciales a pour objectifs de diminuer les 2 risques de crise microéconomique dans leur activité :

  • la crise de liquidité (une crise de court terme), quand leur passif monétaire est très liquide par rapport à leur actif ;
  • la crise de solvabilité (une crise liée à des problèmes de long terme), quand la rentabilité d’une banque est insuffisante, quand la valeur insuffisante de l’actif par rapport à celle du passif mène à la faillite.

« Bien sûr les interactions entre ces deux types de crises sont fortes. » (ELH, p.114)

 

(A suivre)

 

Alexandre Anizy

 

Rappel : « La préférence pour la liquidité des banques : une analyse postkeynésienne du comportement bancaire » est la contribution d’Edwin Le Héron au numéro des Cahiers lillois d’économie et de sociologie titré « Monnaie et taux d’intérêt en analyse keynésienne »  (L’Harmattan, septembre 2002, 182 pages, 16 €).