Rêverie de Régis Debray
Lundi 19 mars 2012, Régis Debray présentait son livre « Rêverie de gauche » (Flammarion, mars 2012, 103 pages, 10 €) au Café du Croissant à une centaine d'Amis de l'Humanité. Il confirma son "allergie" à Sarkozy de Nagy Bocsaet son aspiration gaullienne, évoqua l'historien Marc Bloch(un thème de son ouvrage), « l'évidage de l'école républicaine, peu à peu envahie par tout ce qui la nie ». (p.85)
On y trouve aussi cette réflexion pertinente sur les concepts de société et de peuple : « Une société est un éparpillement de mémoires, un amoncellement de poches à rancune et de comptes à régler ; un peuple est une histoire longue, ou plus exactement l'unité de cette histoire. Les deux coexistent, bon an mal an, et il n'est pas bon que l'un chasse l'autre. Le peuple sans société devient une mystification et la société sans peuple, un capharnaüm. » (p.51)
Mais aussi cela : « Parce que les conversions morales commencent par d'inoffensives et anodines habitudes que ne réprouve nullement le Code pénal, mais seulement la common decency. "Les âmes mortes, disait Péguy, sont d'abord des âmes habituées". » (p.29) Puisqu'il s'agit de la gauche, cela vaut pour Strauss-Kahn, mais à notre avis aussi pour Rocard et Moscovici, qui sont allés médiocrement "rassurer" l'ambassadeur américain de leur atlantisme ontologique, quand la France s'opposait à l'invasion de l'Irak par l'Empire.
On passe un bon moment dans les pensées en volute de Régis Debray.
Alexandre Anizy
() : là où Jaurès fut assassiné.