L'édition d'un Chandernagor sans classe

Publié le par Alexandre Anizy

            Peut-être en mal de chiffres d'affaires, un éditeur (Le Cherche-Midi) commande une anthologie de poésie féminine à Françoise Chandernagor (Quand les femmes parlent d'amour, 2016, en livrel à 15,99 € - trop cher ! ) : tirage garanti.

 

 

            L'édition, comment ça marche ? Voilà un nouvel exemple du processus dans la France des Lettres, un milieu que nous avons déjà dépeint ici :

http://www.alexandreanizy.com/article-la-deroute-de-montety-et-les-moeurs-de-l-edition-120471868.html

Aujourd'hui, on prend Le Cherche-Midi :

  • l'éditeur sollicite un bouquin à Françoise Chandernagor, fille d'un député, entrée dans l'énarchie, mariée dans l'énarchie avec un vrai noble vivant sous les ors de la République (l'entre-soi de ces petits marquis devient effarant...) ;
  • l'histoire ne dit pas si le dit éditeur avait une "politesse" à rendre à cette jurée du Goncourt ;
  • l'écrivaine rassemble quelques poétesses en n'oubliant pas Vénus Khoury-Ghata (par ailleurs collaboratrice du Figaro ... qui accordera un article cousu de fil doré), et elle écrit quelques pages scolaires ;
  • les ami(e)s de la dame, qui font aussi dans le papier, ne manquent pas d'annoncer cette anthologie si originale (Express, Libération, Paris Match ; Point, La Grande Librairie, etc.) ;
  • même Bernard Pivot, qui est aussi membre du Goncourt, se fend d'une chronique d'un quart de page dans le Journal Du Dimanche du 20 novembre 2016...

La publicité à bon compte étant assurée, la coquetterie de l'écrivaine étant surmédiatisée (c'est bon pour son ego), le tiroir-caisse va tintinnabuler. Grand bien leur fasse !  

 

 

            Quant à la poésie... elle avait, elle avait, un Chandernagor sans classe.

 

 

 

Alexandre Anizy

 

Publié dans Notes culturelles

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