L'Europe à la mode HAYEK est une économie communiste de marché

Publié le par Alexandre Anizy

Nous avons vu hier avec Alain SUPIOT que la Cour de Justice Européenne apportait sa contribution à l’esprit anti-social des dirigeants politiques européens et nous plaçait elle aussi sur « la route de la servitude » (titre d’un livre fameux mais médiocre de Friedrich HAYEK) 

 
« Le blocage progressif de tous les mécanismes politiques et sociaux susceptibles de métaboliser les ressources de la violence sociale ne pourra bien sûr engendrer à terme que de la violence, mais ce sont les Etats membres et non les institutions communautaires qui devront y faire face. » (Alain SUPIOT, le Monde 25 janvier 2008)

Ainsi subrepticement, nous entrons dans la « démocratie limitée » chère au fondamentaliste libéral HAYEK, où la répartition du travail et des richesses, la monnaie, sont hors de portée des décisions politiques : une sélection naturelle s’opérera entre les différentes règles et pratiques sociales des Etats à travers leur mise en concurrence.

 
La conversion de la Chine à l’économie de marché est interprétée en Occident comme une victoire de leur modèle. Les Chinois quant à eux préfèrent employer un concept baroque, l’économie communiste de marché, qui donne un éclairage blafard à la globalisation.

Que recouvre-t-il ?
« Edifié sur la base de ce que le capitalisme et le communisme avaient en commun (l’économisme et l’universalisme abstrait), ce système hybride emprunte au marché la compétition de tous contre tous, le libre échange et la maximisation des utilités individuelles, et au communisme la « démocratie limitée », l’instrumentalisation et la déconnection totale du sort des dirigeants et des dirigés. Il offre aux classes dirigeantes la possibilité de s’enrichir de façon colossale (ce que ne permettait pas le communisme) tout en se désolidarisant du sort des classes moyennes et populaires (ce que ne permettait pas la démocratie politique ou sociale des Etats providence). » (Alain SUPIOT, idem)

C’est une sécession des élites (expression de Christopher LASH), dont l’objectif avoué en France est de « défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance, parce qu’il est incompatible avec l’économie communiste de marché.

 
Alexandre Anizy