Géorgie (IV): ANTIRUSSISME de Françoise THOM Alain BESANçON GLUCKSMANN

Publié le par Alexandre Anizy

Lorsque nous étions jeunes, nous eûmes la sagesse et le plaisir de lire Paul VALéRY, ce bon bourgeois qui ne perdait pas le nord, notamment lorsqu’il écrivait :

« La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. »

C’est en lisant la tribune de madame Françoise THOM que cette maxime nous est revenue, parce qu’hier comme aujourd’hui les intellectuels belliqueux nous font gerber.

Bardée de son statut d’historienne, Françoise THOM nous assène sa vérité digne du café du commerce :

« (…) bientôt nous pouvons être acculés à l’action, à moins d’accepter une vassalisation complète, au moins pour ce qui nous concerne, nous autres Européens. »

Parce que c’est évident :

« Tant que demeurera une Europe indépendante alliée aux Etats-Unis, la Russie se sentira encerclée. La réalisation des prétendus intérêts de sécurité russes passe par l’asservissement par cercles successifs de tous ses voisins occidentaux et méridionaux. »

Rien que ça ?
Dans la tête de Françoise THOM, le mur de Berlin n’est pas tombé.

Après l’article de propagande américaine signé Robert KAGAN, le quotidien vespéral ne nous surprend pas en publiant cette tribune dont l’animosité est dans la ligne politique du discours haineux des « vieux nouveaux philosophes » GLUCKSMANN et LéVY (lire note du 16 août 2008).

 

Dans le Figaro de Serge DASSAULT (un riche qui défend le droit à la propriété privée en Russie même à travers le cas édifiant – mais avec des pincettes, s’il vous plaît - de l’accapareur KHODORKOVSKI), nous n’avons pas été étonnés de découvrir les inepties d’Alain BESANçON : parce que la Russie voudrait reconstituer l’URSS, elle veut séparer l’Europe de l’alliance avec les Etats-Unis, séparer l’Allemagne des autres pays, neutraliser la France, pousser à la dissolution de l’Union Européenne.
Il y a 30 ans, Alain BESANçON et Jean-François REVEL ne disaient-ils pas déjà la même chose ?

Selon Alain BESANçON, la Russie « construit des sous-marins, des porte-avions, développe des systèmes d’armes, pratique la menace et le chantage tous azimuts ».
C’est donc un pays belliqueux : « La domination plutôt que la liberté, la domination plutôt que la prospérité : le peuple russe, hélas, en est intoxiqué. »

Chacun sait que les Etats-Unis ne fabriquent que du Coca et du chewing-gum, développent des jeux vidéos pour les adolescents boutonneux, et pratiquent la randonnée pédestre avec l’esprit pionnier qui les caractérise …   

Ancien marxiste-léniniste (1951 à 1956) et présentement catholique, Alain BESANçON a fait de l’histoire de l’URSS et de celle du christianisme son fonds de commerce : dans les deux cas, sa dépendance aux drogues dures (une sorte d’opium, selon MARX et ANIZY) ne peut que nuire à l’objectivité de ses travaux de recherche.

Comme pour Jacques MARSEILLE, Alexandre ADLER, et sans remonter à Boris SOUVARINE ou Jacques DORIOT, c’est dans les vieux pots marxistes-léninistes qu’on trouve les meilleurs anticommunistes.  

Cependant, concernant Alexandre ADLER (lire notre note du 18 août 2008), force est de constater qu’il ne confond pas URSS et Russie comme THOM et BESANçON, puisqu’il terminait ses divagations par des recommandations judicieuses.

 

Au fait, Alain BESANçON était le directeur de thèse de Françoise THOM, dont le titre (« la langue de bois soviétique », 1983) nous fait sourire au regard du propos actuel de la dame.

Les dinosaures anticommunistes ne changeront pas.

 
Alexandre Anizy

 
P.S : dans Libération du 25 août 2008, nous signalons l’article de Raphaël GLUCKSMANN, perdreau de l’année « mis en médias » par son papa André : « l’anti russisme » est une valeur familiale.