Christophe Barbier est un anti-démocrate
Dans un éditorial sur le site de l'hebdomadaire qu'il dirige, Christophe Barbier a récidivé dans sa haine de la démocratie.
(lire à ce sujet notre note consacrée au livre de Jacques Rancière :
http://www.alexandreanizy.com/article-6704177.html )
Parlant de la Grèce, au cas où elle refuserait les conditions exigées par l'Union Européenne, il suggère de la placer sous une « tutelle » qui imposera une « gouvernance moderne » : « il faudra que de l'extérieur viennent les hommes pour remettre la Grèce dans le bon sens », « réinventer l’État dans le cadre d'une nouvelle nation qui s'appelle la nation européenne ».
Résumons la "pensée Barbier" :
faisons fi de la volonté du peuple souverain grec ;
instaurons l'autoritarisme de l'extérieur (des sortes de Gauleiter peut- être?).
Ce qu'il dit aujourd'hui pour la Grèce, Barbier le petit bonapartiste médiocre l'écrivait déjà en mai 2010 dans un article qui suintait la flagornerie :
« Un putsch légitime est donc nécessaire, car il ne s'agit plus de sauver la Grèce d'un déclassement irréversible, il s'agit de nous sauver en sécurisant notre monnaie. »
La récidive du sinistre éditorialiste confirme son antidémocratisme.
Christophe Barbier fait penser à Gaston Bergery, ce radical qui ne comprit rien au début des années 30 de la politique extérieure de l'Allemagne nazie, qui employa dès le 25 juin 1934 à la salle Wagram le décorum et le style des rassemblements hitlériens (pour susciter des émotions collectives, notamment par les chants), qui affirma en 1934 que son organisation Front Commun était « sûr de sa doctrine », « sûr de sa force », et que « l'ordre nouveau naîtra par la force et par la pensée. Nous sommes en même temps une tête et un poing » (expression qui rappelait l'image nazie des « travailleurs de la tête et du poing » - Arbeiter der Stirn und der Faust) … Dès 1935, le frontisme (composé essentiellement d'étudiants, d'intellectuels et d'employés) se plaçait au-dessus des partis de gauche et de droite pour rassembler le peuple français : au fond, c'était un néo-jacobinisme aux couleurs du temps, usant des éléments de langage typiquement radicaux, comme "les féodalités financières", "les congrégations économiques", "les puissances d'argent", pour séduire la populace … comme sait faire aujourd'hui le chien de garde de l'Express.
Mais la comparaison s'arrête là, car Christophe Barbier est trop instruit pour n'être que d'un parti.
Idolâtre et anti-démocrate, le sieur Barbier étale sans vergogne ses deux qualités qui ne cadrent pas avec l'éthique de son métier.
Alexandre Anizy