La crise de l'euro Land n'est pas finie

Publié le par Alexandre Anizy

Le plan européen de 750 Milliards d'euros répond momentanément au déchaînement de la spéculation financière, en levant 2 tabous d'importances inégales : la levée mineure est la garantie offerte notamment par l'Allemagne aux emprunteurs en délicatesse avec le marché ; l'achat sans limite par la BCE de dettes publiques sur le marché secondaire constitue la levée majeure, parce qu'elle signifie que les banques engluées dans la dette grecque pourront se défaire de ces actifs pourris (selon les critères du marché). Autrement dit, les spéculateurs sachant désormais qu'il y a un acheteur en dernier ressort dans l'euro land, ils vont pouvoir reprendre les petites affaires et les grandes manoeuvres : « business as usal », comme ils disent.

Ayant été très sollicité dans les médias pour commenter l'événement, l'écono-globish Daniel Cohen usa d'un euphémisme fort imagé : « Parmi les banques, ce sont surtout les banques grecques qui bénéficieront du plan, car le risque de faillite est écarté. Les autres banques de la zone euro seront aussi soulagées. »


A moyen terme, le problème financier de la Grèce n'est pas résolu, car « il est difficile de croire que la Grèce puisse échapper à la restructuration de sa dette », écrit Martin Wolf dans son article "Grèce : pourquoi le plan échouera". A moyen terme, « sans signe de constitution rapide d'Etats-Unis d'Europe, hurlent aujourd'hui les marchés, mais aussi Stiglitz, l'euro ne survivra pas. » martèle le dogmatique Pierre-Antoine Delhommais dans le quotidien vespéral.



En conclusion, nous soulignons l'euphorie des marchés dès l'ouverture lundi matin, parce qu'elle montre concrètement leur satisfaction d'avoir obtenu la garantie du remboursement des dettes des Etats et acquis la certitude d'une purge généralisée en Europe. Autrement dit, on va « pomper la richesse des salariés et des contribuables vers les actionnaires et les financiers », comme le résume bien Thomas Coutrot.



Alexandre Anizy