Songer à Francesca d'Aloja ?
Il est une méthode chez les éditeurs qui consiste à publier des textes littéraires de personnalités, notamment d'artistes, afin de profiter de leur notoriété pour rentabiliser leurs investissements. Mais le lecteur, lui, y trouve-t-il son compte ?
Francesca d'Aloja est une comédienne italienne qui a fait sa pelote depuis sa première apparition au cinéma en 1985. Passée à la réalisation depuis 1997, elle maîtrise l'amont, à savoir le scénario.
Son premier roman, « le mauvais rêve » (Gallimard, mai 2008, 400 pages, 22,50 €), sent bon le projet cinématographique de qualité, dont la forme littéraire n'a pas été négligée (afin d'en mieux tester le potentiel économique ?).
L'auteur raconte le repentir, à des degrés différents, d'acteurs des années de plomb. Les Américains ont leur 11 Septembre, les Italiens leur période explosive : c'est devenu un passage obligé pour les romanciers domestiques, surtout quand ils n'ont rien à dire et qu'ils se bornent à peindre les affres d'individus broyés par l'absurdité de leurs méfaits.
Voilà ce qui retient le lecteur dans ce livre bien fichu, et non pas les états d'âme du personnage central. Mais point de surprise : avec Francesca d'Aloja, on est dans le jugement consensuel sur ces temps-là.
Nous terminons en vous recommandant le film « la seconde fois », puisqu'il évoque la situation de l'ancienne cible et du tireur au commencement d'une semi-liberté conditionnelle.
(Ah ! Le manteau rouge de Valeria Bruni-Tadeschi marchant libre dans la ville …)
Alexandre Anizy